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Élections italiennes : les droites européennes jubilent, le gouvernement français reste prudent

Son élection était attendue, mais cela n’empêche pas la défiance européenne à l’égard de Giorgia Meloni. La dirigeante du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia est sortie victorieuse des élections législatives qui se tenaient dimanche 25 septembre. Lundi 26 septembre au matin, avec plus de 95 % des bulletins dépouillés, elle comptait 26 % des voix au Sénat comme à la Chambre des députés (soit sept points d’avance sur le Parti démocrate) et devrait selon toute logique prendre la tête du futur gouvernement.

Une victoire pour la droite européenne

Alors que les résultats définitifs n’ont pas encore été publiés, la plupart des responsables européens restaient silencieux lundi matin. Le gouvernement espagnol, emmené par le socialiste Pedro Sanchez, a été l’un des premiers à réagir. « C’est un moment d’incertitude, et dans les moments d’incertitude, les populismes gagnent toujours en importance et ils finissent toujours de la même manière : en catastrophe », a averti le ministre des affaires étrangères José Manuel Albares. « Leur réponse est toujours la même : fermons-nous sur nous-mêmes et revenons au passé », a-t-il souligné.

Les partis de droite et d’extrême droite européens se sont en revanche montrés enthousiastes après l’annonce des résultats. Le parti hongrois Fidesz de Viktor Orban a salué le score de Giorgia Meloni, indiquant avoir « plus que jamais besoin d’amis partageant une vision et une approche communes de l’Europe ». Elle « a montré la voie vers une Europe orgueilleuse et libre de nations souveraines », s’est réjoui Santiago Abascal, président du parti d’extrême droite espagnol Vox.

La gauche déplore la victoire des « héritiers de Mussolini »

En France, la première ministre Élisabeth Borne a fait part de ses préoccupations. « Bien évidemment on sera attentif (avec) la présidente de la Commission européenne (Ursula von der Leyen), à ce que ces valeurs sur les droits de l’homme, sur le respect des uns et des autres, notamment le respect du droit à l’avortement, soient respectées par tous. »

Dans le camp de la majorité présidentielle, François Bayrou, a affirmé sur Franceinfo que « l’on sent bien l’espèce de vague, de dérive dans toute l’Europe. Il y a une très grande inquiétude chez les peuples à laquelle il faut répondre ».

Des déclarations qui contrastent évidemment avec l’enthousiasme de l’extrême droite. « Le peuple italien a décidé de reprendre son destin en main en élisant un gouvernement patriote et souverainiste », a écrit Marine Le Pen, du Rassemblement national, sur Twitter, félicitant Giorgia Meloni et le chef de la Ligue Matteo Salvini, « pour avoir résisté aux menaces d’une Union européenne antidémocratique et arrogante ».

Éric Zemmour (Reconquête) a également salué la victoire de la coalition centrodestra de l’autre côté des Alpes, y voyant un présage de bon augure après son double échec à la présidentielle puis aux législatives.

Dans les rangs de la gauche française, les réactions sont du même acabit. « Les héritiers de Mussolini prennent le pouvoir en Italie », a dénoncé Clémentine Autain (La France insoumise). « Les politiques néolibérales et la disparition de la gauche ont permis ça. Ici, nous avons tenu bon. Maintenant gagnons la course de vitesse face au RN. » De nombreuses personnalités de gauche ont également repris sur Twitter le slogan « Siamo tutti antifascisti » (« Nous sommes tous antisfascistes »).