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Élisabeth Borne annonce ne plus vouloir recourir au 49.3 en dehors des textes budgétaires

Dans un entretien à l'AFP, Élisabeth Borne a également souhaité «mettre de l'apaisement» avec les syndicats et annoncé qu'elle recevra les groupes parlementaires et les partis politiques, y compris de l'opposition.

Alors que le recours au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites a attisé la contestation, Élisabeth Borne a annoncé dimanche, dans un entretien à l'AFP, ne plus souhaiter y recourir en dehors des textes financiers. «L'objectif que je fixe pour l'avenir c'est pas de 49.3 en dehors des textes financiers», dit-elle.

«Depuis le début de la législature, 11 projets de loi ont été définitivement adoptés et 12 propositions de loi. Il y a eu un recours au 49.3 sur trois textes uniquement» qui sont les textes budgétaires pour 2023, dont fait partie la réforme des retraites, portée par une loi rectificative de financement de la Sécurité sociale, a rappelé la première ministre. L'article 49.3 de la Constitution permet l'adoption d'un texte sans vote mais expose le gouvernement à une motion de censure. Deux motions ont été rejetées sur le texte des retraites, dont l'une à neuf voix près.

«Mettre de l'apaisement» avec les syndicats

Élisabeth Borne a également souhaité «mettre de l'apaisement» avec les syndicats en se disant à leur «disposition» pour les rencontrer sur d'autres chantiers que celui des retraites, contesté depuis dix semaines dans la rue. «Je suis à la disposition aussi des partenaires sociaux. Il faut qu'on trouve le bon chemin: est-ce que ce sont des rencontres bilatérales, une intersyndicale ? Il faut qu'on mette de l'apaisement. Et que l'on puisse reprendre le travail sur tous ces chantiers» de la pénibilité, des reconversions professionnelles etc., a affirmé la Première ministre.

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La cheffe du gouvernement a prévu à cet égard dans son agenda un créneau pour recevoir éventuellement les organisations syndicales et les organisations patronales dans la semaine du 10 avril. Sur les retraites, elle rappelle que la réforme a été adoptée et va «suivre son parcours» jusqu'au Conseil constitutionnel qui donnera un avis, à l'issue duquel le président de la République «doit promulguer la loi», comme le prévoit la Constitution.

Chargée par Emmanuel Macron de bâtir un programme de gouvernement et un programme législatif, Élisabeth Borne précise qu'elle va «déployer» pour ce faire un «plan d'action» sur les trois prochaines semaines «qui mobilise l'ensemble des acteurs qui veulent faire avancer (le) pays».

Plusieurs réunions avec parlementaires et partis politiques

La première ministre recevra dans la semaine du 3 avril les groupes parlementaires et les partis politiques, y compris ceux de l'opposition, ainsi que les représentants des collectivités, dans le but «d'apaiser le pays» et de «dialoguer avec tous les acteurs sur la méthode qu'on veut mettre en place». La semaine prochaine, elle recevra lundi les présidents de la majorité des commissions au Parlement, mardi les présidents du Sénat, Gérard Larcher, et de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, puis mercredi les chefs de partis de la majorité, avant de réunir en fin de semaine ministres et parlementaires sur l'éducation.

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La semaine du 3 avril, elle échangera également avec ministres et parlementaires concernés par les thèmes de la santé et de l'écologie. La qualité de vie au travail et l'emploi des seniors seront abordés la semaine du 10 avril. «On veut vraiment mettre la priorité sur quelques sujets pour montrer rapidement des résultats concrets aux Français», a affirmé Élisabeth Borne.

Sur l'éducation, elle entend par exemple «tenir l'engagement dès la rentrée que chaque absence, y compris de courte durée, fait l'objet d'un remplacement». Et sur la santé, elle souhaite que «chaque patient en affection de longue durée puisse avoir accès à un médecin traitant».