Grille d’évaluation pour repérer le harcèlement
«Tous les élèves du CE2 à la 3e rempliront chaque année une grille d’autoévaluation pour repérer les cas de harcèlement», a annoncé Elisabeth Borne.
«Une autre grille mise au point pour détecter les risques sera créée à destination des forces de l’ordre», a-t-elle poursuivi avant de rappeler que l’objectif est d’«identifier tous les enfants en souffrance».
Lancement d’un numéro unique le «30 18»
Elisabeth Borne annonce le lancement d’un numéro unique pour réaliser des signalements uniques : le 30 18.
Sensibiliser tous les acteurs autour des élèves
«Ce plan prévoit la formation de tous», a promis Elisabeth Borne. Pour que tous, élèves comme corps éducatif, connaissent les risques encourus face au harcèlement. «Des policiers, gendarmes et magistrats feront des actions de sensibilisation dans les établissements scolaires».
Dans les activités extrascolaires et colonies de vacances, «dès début 2024 les encadrants seront formés». La première ministre porte une attention particulière au domaine du sport où «tous les éducateurs seront également formés».
«Vous n’êtes pas seuls», déclare la première ministre aux victimes de harcèlement scolaire
«Combattre le harcèlement dépasse les frontières de l’école. Que vous soyez un élève victime, un témoin d’acte inacceptable, un parent désemparé, un enseignant (...) vous n’êtes pas seuls. Ce plan doit permettre de faire bloc», déclare Élisabeth Borne.
Elisabeth Borne prend la parole
La première ministre a tenu à adresser un mot aux jeunes victimes de harcèlement. «Vous n’êtes pas responsables. ce que vous vivez est insupportable. Ce que vous vivez dans vos chambres ou sur les réseaux sociaux, le harcèlement c’est vingt-quatre heures sur vingt-quatre», a-t-elle déclaré.
Elle a annoncé que «la mobilisation doit être générale».
«Rendre obligatoire l'enquête administrative»
Les récents suicides d'élèves harcelés rappellent encore une fois qu'il y a urgence à responsabiliser tous les acteurs de l'enseignement et à « tourner la page des mauvaises pratiques », pour reprendre les mots du Ministre de l'éducation nationale, Gabriel Attal.
Selon Valérie Piau, avocate spécialiste en droit de l'éducation, interrogée par Le Figaro Étudiant, pour tourner la page des mauvaises pratiques en matière de lutte contre le harcèlement scolaire, il conviendra d'engager une véritable réflexion de fond. «En cas de suspicion de harcèlement scolaire, il faut rendre obligatoire l'enquête administrative», déclare-t-elle notamment.
>> Retrouvez notre interview complète.

Les cours d'empathie, la recette du bonheur ?
Pour lutter contre le harcèlement scolaire, Gabriel Attal s’est rendu au Danemark pour s’inspirer de leurs pratiques. Ce «pays du bonheur» dispense en effet des cours d’empathie à leurs jeunes élèves depuis 1975. Il s’intègre dans le programme Fri for Moberri : une heure hebdomadaire dédiée à l’apprentissage de la tolérance, de la bienveillance, du respect, mais aussi du courage.
«Lorsque mes parents ont divorcé, le professeur a réuni les élèves de ma classe autour de moi en demandant: “Comment peut-on aider Malene?”», raconte Malene Rydahl, Danoise installée en France depuis vingt-huit ans, auteur en 2014 du livre Heureux comme un Danois et professeur à Sciences Po, où elle enseigne le bien-être et la confiance. À Paris, elle pilote l’expérimentation de l’heure hebdomadaire d’empathie, dans des classes de sixième des collèges Jacques-Prévert (6e arrondissement) et Maurice Utrillo (18e).
>> Pour poursuivre la lecture, retrouvez notre article complet.
Gabriel Attal énumère à l'Assemblée nationale les prénoms des victimes du harcèlement scolaire
«Marion, 13 ans. Evaëlle, 11 ans. Dinah, 14 ans. Ambre, 11 ans. Lucas, 13 ans. Thibault, 10 ans. Chanel, 12 ans. Marie, 15 ans. Lindsay, 13 ans. Nicolas, 15 ans.»
Dans un silence pesant, le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal a énuméré, mardi 26 septembre, à l’Assemblée nationale, les prénoms de ces enfants victimes du harcèlement scolaire. «Ce fléau ne connaît pas de frontières. Il tue. Et quand il ne tue pas par la mort, il tue la confiance en soi de jeunes qui ne demandent qu’à s’aimer et à aimer les autres», a-t-il ajouté.
«Je ne reculerai devant rien pour mieux prévenir, pour que la peur change de camp, pour que la honte change de camp», a assené le ministre sous les applaudissements des députés. «Nous devons être plus efficaces (...) C’est ce que nous devons à tous les élèves de France, à toutes les familles de France, à l’école de la République et à notre nation», a conclu Gabriel Attal.

Prendre à bras-le-corps le cyberharcèlement
Dans de nombreuses situations, les insultes et menaces que subissent les victimes de harcèlement ne s'arrêtent pas aux portes de son établissement : elles envahissaient les réseaux sociaux.
Pour prendre à bras-le-corps le cyberharcèlement, le gouvernement envisage notamment l’instauration d’un «couvre-feu numérique». Un dispositif aux contours encore flous et à l’efficacité non avérée.
>> Pour tout comprendre, retrouvez notre article complet.
Que contient le plan de lutte ?
Ce plan interministériel avait été annoncé fin juin par la première ministre. Depuis, plusieurs mesures avaient été mises en place, comme le changement d’établissement scolaire de l’élève harceleur.
Ce mercredi sonne comme l’aboutissement du plan longtemps attendu qui pourrait le rôle «d’électrochoc». Il comporte différentes mesures pour lutter contre ce fléau :
- Faciliter les contrôles de la “majorité numérique” fixée à 15 ans
- La confiscation systématique du téléphone de l’enfant harceleur
- Un couvre-feu numérique, de 18h à 8h par exemple
- Des brigades anti-harcèlement dans les établissements scolaires.
Ces pistes de travail seront précisées par Gabriel Attal et Elisabeth Borne.

De nombreux cas de suicides
Ce phénomène de harcèlement scolaire a tristement fait la une de l’actualité en cette rentrée 2023. Le 5 septembre, Nicolas, lycéen de 15 ans, s’est pendu après avoir subi de longs mois d’humiliations. Une longue descente aux enfers pour l’adolescent malgré le soutien de ses parents, confrontés à l’immobilisme de l’administration. C’est à eux que le rectorat de Versailles finira par envoyer un courrier menaçant, qualifié de «honte» par Gabriel Attal.
Plus tôt dans l’année, en janvier, Lucas, 13 ans, se suicidait à Golbey (Vosges) après avoir été harcelé plusieurs mois notamment en raison de son homosexualité. L’adolescent et ses parents avaient signalé ces agissements “immédiatement pris au sérieux par les équipes du collège” dès la rentrée 2022. En mai, Lindsay, 13 ans aussi, se donnait la mort après avoir été cyberharcelée.
Bienvenue sur ce live
Bonjour à tous et bienvenue sur ce live !
Érigé en «priorité absolue» par le gouvernement, le plan interministériel pour lutter contre le harcèlement scolaire sera présenté par la première ministre Élisabeth Borne et le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal ce mercredi 27 septembre. Un fléau dont sont victimes environ un million d’élèves chaque année en France. Et qui tue.
Les publications apparaîtront ici