France
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En France, les aides sociales font reculer le taux de pauvreté d'un tiers

Les prestations sociales en France (hors assurance chômage) permettent de baisser le taux de pauvreté d'un tiers. C'est ce qui ressort d'une étude publiée jeudi par la Drees, la Direction des statistiques des ministères sociaux (Drees). En 2019, les aides sociales (allocations logement, prestations familiales et prime d'activité) d'un montant moyen de 335 euros par mois, qui ont été versées à quelque 9,2 millions de personnes, ont permis de diminuer de 7,6 points le taux de pauvreté, à 14,6%. Sans ces versements, le taux de pauvreté aurait donc atteint 22,2%. Autrement dit, les prestations sociales réduisent le taux de pauvreté d'un tiers.

Pour les personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit 1.102 euros par mois pour une personne seule, ces versements représentent 38% de leur revenu disponible. L'effet de la redistribution sur le taux de pauvreté est particulièrement marqué pour les familles monoparentales (-20,7 points pour celles avec au moins deux enfants), pour les familles nombreuses (-15,7 points pour les couples avec trois enfants), et pour les jeunes de moins de 20 ans (-12,7 points).

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Une personne sur dix est couverte par les minima sociaux

Le nombre d'allocataires de minima sociaux, qui avait augmenté de 4,4% en 2020, sous l'effet de la crise du Covid, a ensuite baissé de 3,5% en 2021. Au total, en incluant les conjoints et enfants à charge, 7,1 millions de personnes sont couvertes par ces minima, soit une personne sur dix en métropole et une sur trois dans les départements d'Outre-mer (hors Mayotte). Les parcours des bénéficiaires du RSA sont très hétérogènes : 20% sortent des minima sociaux d'une fin d'année à la suivante, mais à l'inverse 22% (parmi la tranche d'âge 35-64 ans) « ont passé les dix dernières années dans les minima sociaux ». Et quelque 40% font des « allers-retours » vers et hors le RSA.

Le taux de pauvreté plus élevé aujourd'hui qu'au milieu des années 2000

Le seuil de pauvreté est calculé chaque année sur la base de 60 % du revenu médian en 2022 pour une personne vivant seule. Cette année, il est fixé à 1.102 €, soit 39 euros de plus qu'en 2021. Selon l'organisme, le taux de pauvreté a fortement diminué entre 1970 et 1984 passant de 18,2 % de la population à 14,3 %. De 1984 à 1996, sous l'effet de la hausse du chômage, il augmente de 2 points.

De 1997 à 2004, il recule à nouveau avec l'embellie économique pour atteindre 12,7 % de la population. Il varie ensuite peu jusqu'en 2008. Il augmente jusqu'en 2011 avec la crise économique de 2008, et se stabilise jusqu'en 2017. Après une hausse de 0,7 point en 2018, liée notamment à la baisse des allocations logement (en partie compensée par la réduction des loyers sociaux), le taux de pauvreté se replie de 0,2 point en 2019 et s'établit à 14,6 %.

Sur une longue période, la pauvreté a nettement reculé parmi les retraités, particulièrement entre 1970 et 1984. Depuis vingt ans, elle a fortement augmenté pour les familles monoparentales.

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Zoom - « On s'en sort comme on peut »

Une mère au foyer, une bibliothécaire et une infirmière, confrontées à l'inflation et à la flambée des coûts de l'énergie, témoignent à l'AFP de leurs difficultés quotidiennes.

Devina Deketele, 21 ans, mère au foyer avec deux enfants à charge à Tourcoing (Nord) : « Tout a augmenté. L'électricité surtout. Je suis dans une maison avec quatre pièces et un loyer de 800 euros et je payais jusqu'ici 160 euros d'électricité, avec le tout électrique. Là, en septembre, c'est passé à 240 euros. Ça commence à m'inquiéter. Les fruits, les légumes, tous les produits frais, c'est vraiment de plus en plus cher mais je veux continuer à en acheter pour les petits. Même le lait pour le bébé a augmenté. La viande aussi, même si j'en achète peu. Moi, je suis au RSA, séparée, toute seule avec ma fille et mon bébé. On s'en sort comme on peut. Je fais mes comptes quinze fois par mois. Pour le moment, j'ai réussi à gérer assez bien, avec mes APL et les allocations familiales, je réussis à ne jamais être à découvert. En fin de mois, il me reste généralement entre 50 et 100 euros, en cas de problème. »

Chloé, 33 ans, bibliothécaire en banlieue parisienne : « Je suis payée 1.530 euros net par mois. Officiellement je suis fonctionnaire de catégorie C car je n'ai pas le concours, mais j'occupe un poste de catégorie B. Notre salaire augmente chaque année, mais de quasiment rien. Je paye 650 euros pour une colocation en banlieue, 700 avec électricité et gaz, je ne pourrais pas vivre seule ou à Paris. A la fin du mois je mets zéro argent de côté. Après, s'il y a des imprévus, même médicaux, ce serait à l'employeur de suivre un peu. »

Janis Francazal, 39 ans, infirmière libérale près de Moissac (Tarn-et-Garonne) : « On a rééquilibré la tournée pour avoir des patients dans la même zone et éviter les allers-retours.  Mais on a une remplaçante qui a abandonné, ça faisait trop de kilomètres pour elle. On a les aides à la pompe, comme tout le monde, mais maintenant, un patient excentré qui va nous demander une prise en charge, ça va être plus compliqué, peut-être qu'on ne va pas le prendre. Certains cabinets vont être obligés de faire des choix, d'autres ont déjà commencé à dire non. »

 (Avec AFP)