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En intégrant ChatGPT à Bing, Microsoft veut s’attaquer au monopole de Google sur la recherche

Et si la bataille de l’IA qui se profile donnait lieu à un grand reset sur le Web ? C’est l’espoir de Microsoft, qui a dévoilé, mardi, une refonte de son moteur de recherche Bing intégrant une nouvelle version du robot conversationnel ChatGPT de la start-up OpenAI. Qui permet à Bing de générer des réponses précises, et plus juste des liens, mais aussi de résumer des longs rapports ou d’écrire tout seul un post LinkedIn. Un défi frontal au monopole de Google, qui vient d’annoncer le lancement en test de son chatbot « Bard », avec des fonctions IA qui devraient bientôt être intégrées à son moteur de recherche. « La course commence aujourd’hui », a lancé le patron de Microsoft, Satya Nadella, depuis son QG de Redmond.

Pour accéder au Bing nouveau, il faut s’inscrire sur une liste d’attente, et télécharger le navigateur de Microsoft Edge, qui bénéficie, lui aussi, d’un lifting. Microsoft promet un accès plus large au cours des prochaines semaines. Et, à terme, à d’autres navigateurs.

ChatGPT « next gen »

Sam Altman, le cofondateur d’OpenAI, qui a secoué la Silicon Valley avec son chatbot ChatGPT, était sur scène. Il n’a pas confirmé que la nouvelle version, GPT-4, se cachait sous le capot de Bing, parlant simplement d’une « next gen ». La différence principale, c’est que le robot a désormais accès au Web, pour des réponses actualisées, comme « Donne-moi la liste des principaux vainqueurs des Grammy Awards de dimanche ». Et les résultats, contrairement à ChatGPT d’OpenAI, sont sourcés et anotés.

Bing propose une fenêtre à droite dédiée à l’assistant intelligent, en plus des résultats classiques. Un nouvel onglet « Chat » permet de discuter avec le robot. Qui est capable d’effectuer des comparatifs entre les meilleurs aspirateurs, avec les points forts et les points faibles, de proposer un menu à partir d’ingrédients du frigo, de planifier des vacances au Mexique. Mais aussi de résumer un article de 15 pages ou d’écrire un post Linkedin : l’utilisateur choisi le ton (corporate, enthousiaste etc) et n’a qu’à jouer les éditeurs.

Toutes ces fonctions pourraient faire gagner beaucoup de temps. Reste un problème : si les moteurs de recherche offrent des réponses détaillées, les internautes risquent de ne plus aller sur les sites dont le contenu est digéré, même si un lien est présent en note de bas de page. Microsoft n’a pas clarifié s’il prévoyait un partage de revenus avec les éditeurs.

Une des questions à laquelle Microsoft n'a pas répondu: en intégrant l'IA de ChatGPT pour offrir ce comparatif de 3 aspirateurs, certes, les liens sont fournis en note, mais y a-t-il un partage de revenus avec les sites pillés, qui risquent de voir leur trafic baisser? pic.twitter.com/teJQd1uauD

— Philippe Berry (@ptiberry) February 8, 2023

« Jouet extraordinaire »

C’est un « copilote » mais l’internaute reste aux commandes, a souligné Yusuf Mehdi, un vice-président du groupe de Redmond (nord-ouest des Etats-Unis), lors d’une conférence de presse dont le thème avait été gardé secret jusqu’à la dernière minute.

L’inventeur de Windows a investi 1 milliard de dollars dans OpenAI en 2019 et vient de passer un nouvel accord de plusieurs milliards avec la start-up californienne fondée en 2015. Les avancées d’OpenAI ont replacé Microsoft dans la course à l’innovation en ligne.

En décembre dernier, Google détenait environ 84 % du marché de la recherche en ligne, contre 9 % pour Bing, d’après Statista. En un an, le moteur de Microsoft a grignoté 2 % au géant du secteur.

« Il faut de l’innovation dans la recherche en ligne parce que cette technologie est tellement importante pour l’humanité. Et donc il faut de la concurrence », a indiqué à l’AFP Jordi Ribas, vice-président de Microsoft, qui travaille sur Bing depuis 15 ans. « C’est pour ça que je ne me suis jamais découragé ».

Son équipe a travaillé sans relâche pour trouver le bon équilibre, sachant que ChatGPT est aussi connu pour ses réponses parfois complètement fausses, données avec beaucoup d’aplomb. « C’est un jouet extraordinaire, mais cela reste encore un peu un jouet. La question était de savoir comment le transformer en un outil qui n’hallucine pas (…) et qui aide à accomplir en quelques minutes des tâches qui prenaient des heures », a-t-il détaillé.