France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

En Irak, retour à l’ancienne loi électorale, taillée sur mesure pour les grands partis

Parlement.

La majorité pro-Iran du Parlement irakien a entériné dans la nuit du 26 au 27 mars le retour au système électoral d’avant le mouvement de contestation contre le pouvoir de 2019, avec de vastes circonscriptions et un scrutin proportionnel très avantageux pour les grandes formations et alliances politiques. Au grand dam des petits partis et des candidats indépendants.

Un manifestant brandissant une pancarte le 27 février 2023 près de la zone verte de Bagdad, pour protester contre le changement de système électoral.
Un manifestant brandissant une pancarte le 27 février 2023 près de la zone verte de Bagdad, pour protester contre le changement de système électoral. PHOTO AHMAD AL-RUBAYE/AFP

Réuni en séance plénière dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 mars, le Parlement irakien, dominé par une alliance de partis chiites pro-Iran dont est issu le Premier ministre, Mohammed Chia Al-Soudani, a validé le retour à l’ancienne loi électorale dans le “chaos”, après des semaines de débat, relate le site Rudaw.

En effet, explique le média kurde, “des dizaines de parlementaires en colère ont dû être évacués par les forces de sécurité” entrées dans l’hémicycle à la demande du chef du Parlement, Mohammed Al-Halboussi.

Ces députés, issus du mouvement de contestation contre le pouvoir qui a secoué le pays à l’automne 2019, estiment que le système électoral adopté dans la nuit du 26 au 27 mars “favorise les candidats de groupes politiques populaires au détriment de candidats moins connus et indépendants”.

Scrutin à la proportionnelle plurinominale

En 2020, les contestataires avaient obtenu l’organisation d’élections législatives anticipées sur la base d’un nouveau découpage électoral, avec des circonscriptions plus petites. À l’issue de ce scrutin, organisé en octobre 2021, environ 70 candidats indépendants avaient été élus, le Parlement comptant 329 sièges.

Les mois suivants ont été marqués par un blocage politique, exacerbé par la rivalité entre le mouvement de l’influent leader Moqtada Al-Sadr, vainqueur du scrutin sur la base d’un programme anti-Téhéran, et le Cadre de coordination pro-iranien, qui a failli déraper en conflit armé. Dans l’incapacité de former une majorité autour de lui, Moqtada Al-Sadr a décidé de se mettre en retrait, laissant le champ libre à l’alliance pro-Iran.

Le système électoral adopté la nuit dernière, qui était en vigueur jusqu’en 2018, prévoit un retour aux 18 circonscriptions correspondant aux provinces du pays, au lieu des 83 circonscriptions dessinées pour les dernières élections.

Il prévoit également un retour à la proportionnelle sur la base de la méthode dite “de Sainte-Laguë”, du nom du mathématicien français André Sainte-Laguë. Autre nouveauté : si un député ou conseiller provincial venait à démissionner, la loi électorale prévoit que son siège serait attribué à un membre du même parti, et pas au candidat arrivé juste derrière lui.

Ce système régira les prochaines élections provinciales prévues le 6 novembre – sauf dans le Kurdistan irakien, où le scrutin aura lieu le 18 novembre dans un cadre électoral distinct – ainsi que les prochaines législatives, dont la date reste à déterminer.

Sur le même sujet

Nos services