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En Iran, la prise de conscience de la jeunesse : « C’est une génération qui n’accepte pas facilement ce qu’on lui dicte »

La révolte des jeunes filles iraniennes après la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs et morte pendant sa garde à vue, ne s’éteint pas dans les lycées, y compris dans les villes les plus conservatrices.

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Le 23 septembre, à 17 heures, Nika Shakarami a dit au revoir à sa tante avec qui elle vivait à Téhéran. La lycéenne de 16 ans a mis dans un sac à dos sa pièce d’identité, une bouteille d’eau et une serviette, prétendant aller passer la nuit avec sa sœur qui vit dans un dortoir universitaire. Après cela, pendant des jours, sa famille a fait le tour des prisons et des morgues à sa recherche. Le 30 septembre, elle a identifié son corps, le crâne et le nez cassés. « La bouteille et la serviette étaient destinées à la protéger contre les gaz lacrymogènes. Elle était partie manifester », a expliqué sa tante, Atash Shakarami, à la BBC Persian, une chaîne persanophone diffusée depuis Londres.

La dernière personne qui a parlé à Nika Shakarami a été l’une de ses amies. Nika avait publié une vidéo d’elle-même en train de brûler son foulard et de scander des slogans anti régime dans une manifestation. L’amie en question a appelé la jeune fille, lui demandant ce qui se passait. « Je suis en train de fuir des agents », lui a répondu Nika à la hâte avant de raccrocher. Un peu plus tard, son téléphone a été éteint, ses comptes Instagram et Telegram ont été supprimés. Atash, sa tante, et son oncle ont été arrêtés quelques heures avant son enterrement, le 3 octobre.

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Tous les deux sont apparus, le 5 octobre, à la télévision iranienne, répétant le scénario présenté par la République islamique d’Iran selon lequel la lycéenne serait morte après une chute d’un bâtiment, près de la maison de sa tante. Ce qu’a nié la mère de Nika, Nasrin, le 6 octobre. Dans une vidéo de dix minutes, vêtue de noir, cette femme aux cheveux découverts dénonce les pressions et les menaces que subit sa famille pour dédouaner le régime de toute responsabilité dans la mort de la jeune fille. « Ils ont tué ma fille et me menacent pour que je fasse des aveux », dit-elle. La mère de Nika affirme aussi qu’une lettre du médecin légiste donne la raison suivante pour la mort de la jeune fille : « Multiples frappes [sur la tête] par un objet dur. »

Pressions et menaces

Depuis le 16 septembre, le jour de la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs et morte pendant sa garde à vue, 154 personnes, dont neuf enfants, auraient été tuées par les forces armées impliquées dans la répression, selon l’organisation non gouvernementale Iran Human Rights (IHR), installée à Oslo. Depuis l’annonce de la mort de Nika Shakarami, des vidéos et des photos de la jeune fille en train de chanter et de danser sont postées sur les réseaux sociaux.

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