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En Nouvelle-Calédonie, les menaces sur la filière nickel se précisent

Koniambo Nickel, l’une des trois usines de l’archipel, a annoncé que son actionnaire Glencore cesserait de mettre la main à la poche en l’absence de nouvelles sources de financement. Cette annonce illustre les profondes difficultés auxquelles la filière néo-calédonienne doit faire face.

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C’est avec une certaine stupeur que les Néo-Calédoniens avaient découvert, le 1er août, le contenu du rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) et du Conseil général de l’économie sur l’avenir de la filière nickel dans l’archipel. Le document particulièrement sombre quant aux perspectives des trois usines métallurgiques avait été présenté à l’occasion de la visite officielle d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie.

Une visite qui s’inscrivait dans le cadre des discussions sur l’avenir institutionnel de ce territoire qui dépend très largement du nickel, puisqu’il concentre près du quart des emplois du secteur privé. Dans son discours de la place des Cocotiers, à Nouméa, le chef de l’Etat avait annoncé son intention de soutenir la filière en finançant les investissements en matière énergétique, à la condition qu’un « projet nickel d’avenir » soit défini.

Dès lors, l’annonce, mercredi 27 septembre, de l’anglo-suisse Glencore, actionnaire et financeur de Koniambo Nickel (KNS), qui a l’intention « de cesser de financer les opérations de l’usine du Nord à la fin du mois de février 2024 si aucune nouvelle solution de financement n’était identifiée », était une demi-surprise pour la direction de la Société minière du Sud Pacifique (SMSP), actionnaire public majoritaire de KNS, détenu par la province Nord.

« Les signaux sont très encourageants »

Ce projet éminemment politique, obtenu par les indépendantistes au travers de l’accord de Bercy conclu en 1998 dans la foulée de celui de Nouméa, a connu de nombreuses difficultés techniques. Les importants retards ont ralenti la montée en puissance de l’usine d’une capacité nominale de 60 000 tonnes de ferronickel et conduit à un endettement de KNS de l’ordre de 13,7 milliards d’euros. Sur les deux dernières années, l’IGF relevait des pertes avoisinant les 2 milliards d’euros.

« Il n’y aura pas de conséquence à court terme sur la masse salariale. Nous avons le budget pour financer cinq mois de fonctionnement normal », explique Alexandre Rousseau, le directeur des ressources humaines et de la communication de KNS. Ce dernier a passé la journée du mercredi à rassurer syndicats, sous-traitants et représentants coutumiers. Sa priorité est de démontrer que la pleine capacité de production de l’usine peut être atteinte, indispensable pour devenir rentable. « Les signaux sont très encourageants, nous n’avons jamais produit autant », précise M. Rousseau.

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« Glencore n’a pas dit qu’il partait. Il est aussi attaché à ce projet et à l’actif qu’il représente dans ses comptes », déclare Karl Therby, le PDG de la SMSP, qui se veut également rassurant. La fin du financement ne signifie pas pour autant un départ de l’actionnaire du jour au lendemain, assure-t-il. Le géant anglo-suisse envisage plutôt une mise en veille de l’usine, mais « il y a des maintenances plus ou moins progressives », relève M. Therby, dont la première préoccupation est l’emploi. Les contours d’une mise en sommeil devraient être l’objet de discussions entre les actionnaires, à la mi-octobre, en Suisse.

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