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En pleine réforme des retraites, Gabriel Attal insiste sur le « rapport au travail » et met en avant la semaine de quatre jours expérimentée à l’Urssaf

Annoncée par le ministre chargé des comptes publics au lendemain de la mobilisation nationale, l’initiative de l’organisme ne concerne, pour l’instant, que deux salariés sur trois cent.

C’est le sujet qui s’est invité en creux dans les débats lancés autour de la réforme des retraites : la question du rapport au travail. Tandis que le mouvement de contestation sociale gagne de la voix dans la rue, l’exécutif, qui refuse tout changement de cap sur le report de l’âge de départ à 64 ans, tente d’allumer un contre-feu sur ce terrain. Dans la mesure où les Français devront travailler davantage, le gouvernement assure vouloir être à « l’écoute de leurs attentes », en amorçant une « réflexion globale » sur le travail dans les mois à venir.

L’annonce faite dans L’Opinion par Gabriel Attal, mercredi 31 janvier, tombe donc à pic. Le ministre chargé des comptes publics a choisi de mettre en avant la première expérimentation de la semaine de quatre jours dans un service public. « Je crois que beaucoup de Français aspirent aujourd’hui à travailler différemment » et sont « favorables à plus de libertés dans leur organisation », a fait valoir M. Attal. L’heureuse élue se trouve être l’Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf) de Picardie – organisme de droit privé assurant une mission de service public –, en pointe sur les réflexions autour de la qualité de vie au travail.

Quant au timing de l’annonce, Gabriel Attal assume auprès du Monde « de mettre l’accent sur ce chantier, dans un contexte où la réforme des retraites a un caractère éruptif, non pas seulement sur la question de l’âge de départ, mais aussi sur la question du rapport au travail ». Le ministre du budget arguë : « Il faut que l’on porte ces prochains mois des mesures qui permettent d’améliorer le bien-être au travail, comme on le fait dans la réforme des retraites sur la pénibilité ou l’ouverture de la retraite progressive dans la fonction publique. »

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Cette expérimentation a été lancée par l’Urssaf Picardie l’an passé et est entrée en vigueur début janvier. Les quelque 300 agents que compte l’organisme peuvent ainsi choisir de concentrer leurs 36 heures de travail hebdomadaire sur quatre jours de travail au lieu de cinq, avec une amplitude horaire élargie, pour se libérer un jour supplémentaire de repos par semaine.

Une expérimentation née de l’initiative de l’organisme

Un mois après le lancement du dispositif, ils ne sont que deux salariés à s’être lancés dans l’expérimentation de la semaine de quatre jours (avec un jour de repos supplémentaire choisi le mercredi), souligne Pierre Feneyrol, le directeur régional de l’Ursaff Picardie. Les autres ont encore jusqu’au 1er mars pour décider d’y prendre part.

« La question de la semaine de quatre jours, expérimentée dans de plus en plus d’entreprises privées en Europe et en France, correspond à une demande plus large des salariés de souplesse dans leur organisation du travail », relate le directeur de l’organisme. Il ajoute : « L’été dernier, nous avons lancé un questionnaire spécifique auprès de nos agents pour connaître leur intérêt sur la question. Une centaine a trouvé ça intéressant tandis qu’une quarantaine s’est dite partante pour tester la semaine de quatre jours à court ou moyen terme. »

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La direction a ensuite engagé des négociations avec les représentants syndicaux (CFDT, CFE-CGC, FO, CFTC) sur la question, dans le cadre de discussions plus large autour d’un accord global « relatif à la gestion et l’aménagement du temps de travail ». Tous les acteurs sont tombés d’accord pour encadrer l’expérimentation, en laissant le choix aux salariés d’y participer et en instaurant une clause de réexamen d’un an pour permettre une évaluation à moyen terme du dispositif. Le protocole d’accord a ensuite été approuvé à l’automne par l’Union des caisses nationales de sécurité sociale, puis par la direction de la Sécurité sociale, qui dépend à la fois du ministère de la santé et de celui de l’économie, avant d’entrer en vigueur au début de l’année 2023.

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Les syndicats comme la direction espèrent que l’expérimentation va prendre de l’ampleur et saura répondre aux attentes qui ont été fixées dans l’accord : améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle des salariés ainsi que leur qualité de vie au travail et leur productivité, et ne détériorer en rien la qualité du service public rendu. De son côté, Gabriel Attal veut, à terme, étendre ce type d’initiatives « à d’autres administrations, et notamment la direction générale des finances publiques ». Il précise, enfin, qu’« une expérimentation similaire a par ailleurs été lancée à la Caisse nationale d’assurance vieillesse ».

Marie Pouzadoux

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