Vu du Royaume-Uni.
La France compte bannir les cigarettes électroniques jetables. Mais pour ce chroniqueur britannique, ancien fumeur, les gouvernements doivent s’interroger sur la vapoteuse en général. Elle peut être un substitut utile à la cigarette, mais pourquoi permettre qu’elle soit rose vif et aromatisée à la pastèque ?
La France s’apprête à interdire la cigarette électronique jetable, considérée comme une porte d’entrée vers le tabagisme. Je ne crois pas que ce soit vraiment le cas, mais je crois moi aussi qu’il faut lutter contre le vapotage – enfin, dans une certaine mesure. Vous allez voir, je vais vous expliquer – cette chronique est parfois barbante, je sais, ne partez pas.
Commençons par parler du tabac et de cette mort lente qu’acceptent ses consommateurs. C’est une habitude effroyable, et c’est moi qui vous le dis, qui ai commencé à l’âge de 12 ans et dois encore aujourd’hui lutter conte l’idée, à n’importe quelle soirée, que le jardin est le meilleur endroit de la fête.
Ce sentiment, cependant, trahit mon âge. La semaine dernière, j’étais au festival de musique All Points East, à Londres, à faire profil bas au milieu d’une faune de 20-35 ans pleins de fraîcheur et de beauté. Et qui fumait, dans ce beau parterre ? Personne ou presque. Pas de fumée dans l’air, pas de mégots écrasés dans la pelouse. Et cela dans un festival de musique, le genre d’endroit où jadis même les non-fumeurs fumaient ! Là, personne. Rien. Morne plaine.
Vapoter, ce jeu d’enfant
Selon la dernière enquête du NHS [le système de santé britannique] sur la consommation de tabac, d’alcool et de drogues des jeunes en Angleterre (“Smoking, Drinking and Drug Use Among Young People in England”), environ 12 % des 11-15 ans ont déjà fumé. En 1996, selon les estimations, ils étaient 49 %.
À l’inverse, le vapotage régulier est en progression dans cette tranche d’âge, c’est indéniable. Et logique : avant, on ne fumait pas de cigarettes électroniques, pas plus qu’on ne lisait de journaux en ligne. Aujourd’hui, 9 % des jeunes vapotent, et même 21 % des jeunes filles de 15 ans. Ce sont des chiffres alarmants, c’est sûr. Mais à nuancer, puisque au total ils sont seulement 20 % à
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