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En ville, plus d’espaces verts, c’est moins de morts dues aux fortes chaleurs

“Doubler la couverture végétale des grandes villes européennes pourrait réduire le nombre de morts en été liées aux fortes chaleurs de près de 40 %”, selon une étude parue dans la revue britannique The Lancet, rapporte New Scientist.

Actuellement, les arbres couvrent seulement 14,9 % de la surface des 93 villes européennes qui constituent le panel étudié par les scientifiques. “Augmenter la canopée urbaine pour atteindre 30 % de couverture permettrait de réduire la température moyenne des villes de 0,4 °C”, écrit The Guardian.

“Nous savons déjà que les fortes températures en ville ont des répercussions négatives sur la santé [des citadins, et favorisent] les insuffisances cardiorespiratoires, les admissions à l’hôpital et les morts prématurées”, rappelle Tamara Iungman, chercheuse à l’Institut de santé mondial de Barcelone et auteure principale de l’étude, dans les colonnes du Guardian. “Cette étude est la première à prévoir, dans le contexte du réchauffement climatique dans les villes, le nombre de décès prématurés qui pourraient être évités par une couverture arborée supplémentaire”, confie-t-elle au Temps.

Plus d’arbres pour moins de morts

Pour construire leur modèle, Tamara Iungman et ses collègues “ont choisi 2015 comme année de référence, parce que c’est, d’une part, l’année la plus récente avec des données statistiques européennes disponibles et, d’autre part, l’année qui présente des températures typiques du climat européen d’aujourd’hui”, précise New Scientist. Cette année-là, 6 700 morts prématurées ont été recensées en Europe, soit un peu plus de 4 % du nombre total de décès enregistrés sur la période estivale, de juin à août. Selon l’étude du Lancet, ce ne sont pas moins de “2 644 vies qui auraient pu être sauvées si la couverture végétale avait été suffisante”, lit-on dans le Guardian.

Toujours selon les scientifiques, les villes qui pourraient le plus bénéficier de ce “verdissement” seraient situées dans le sud et l’est de l’Europe, où les températures en été sont les plus hautes et le couvert végétal le plus réduit. Mark Nieuwenhuijsen, coauteur de l’étude et chercheur au même institut barcelonais, ajoute même que “ces aménagements ne nécessitent pas de détruire des habitations, car les espaces qui pourraient être consacrés aux arbres existent déjà dans toutes les villes du panel”.

Les bénéfices pour les populations urbaines ne se limitent pas à un supplément d’ombre et une diminution de la chaleur moyenne. En effet, “beaucoup d’études montrent que le simple fait de voir un arbre ou de le sentir contribue déjà au bien-être des habitants”, conclut Yadvinder Malhi, écologue à l’université d’Oxford, au Royaume-Uni, qui n’a pas pris part à l’étude.