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Énergie. Gazoducs Nord Stream : ce que l'on sait des fuites spectaculaires en mer Baltique

Des incidents encore bien mystérieux. Controversés et hors service à cause de la guerre en Ukraine, les gazoducs Nord Stream reliant la Russie à l'Allemagne ont été tous deux subitement touchés par des fuites spectaculaires en mer Baltique. Des souçons de sabotage ont rapidement commencé à planer. On fait le point.

Que s'est-il passé ?

La navigation a été interdite dans un rayon de cinq milles nautiques (environ neuf kilomètres) autour des trois fuites, ainsi que leur survol dans un rayon d'un kilomètre.

Selon les autorités, les incidents sont sans conséquences pour la sécurité ou la santé des riverains.

L'impact environnemental direct devrait lui aussi être local et limité. Mais le gaz naturel, ou plus précisément le méthane, a un fort impact sur l'effet de serre quand il est directement relâché dans l'atmosphère.

allant de 200 jusqu'à 1 kilomètres de diamètre, a annoncé l'armée danoise, images impressionnantes à l'appui.

Le gazoduc Nord Stream 2 avait été le premier victime d'une forte chute de pression lundi, suivi quelques heures plus tard de Nord Stream 1, qui suit un tracé quasi parallèle sous la Baltique. Le Danemark et la Suède avaient confirmé mardi matin être confrontées à trois fuites sur les deux conduites distinctes. Une des fuites sur Nord Stream 1 s'est produite dans la zone économique exclusive du Danemark, l'autre dans celle de la Suède, selon les deux pays.

Objets de bras de fer géopolitiques ces derniers mois, les deux pipelines exploités par un consortium dépendant du géant russe Gazprom ne sont pas opérationnels à cause des conséquences de la guerre en Ukraine. Mais tous les deux étaient encore remplis de gaz.

Deux explosions sous-marines enregistrées avant les fuites

Selon un institut sismique suédois, deux explosions sous-marines ont été enregistrées à proximité des sites des fuites peu avant leur détection. Une première « émission massive d'énergie » d'une magnitude de 1,9 a été enregistrée dans la nuit de dimanche à lundi à 02h03 heure locale au sud-est de l'île danoise de Bornholm puis une autre de magnitude 2,3 à 19h04 lundi soir au nord-est de l'île.

« Nous l'interprétons comme provenant avec la plus grande probabilité d'une forme de détonation », a expliqué à l'AFP Peter Schmidt, du Réseau national sismique suédois.

Des soupçons de sabotage

Des soupçons de sabotage ont rapidement commencé à poindre. Le Kremlin, vers qui se sont tournés nombre de regards, s'est dit « extrêmement préoccupé », estimant qu'il ne fallait exclure « aucune » hypothèse, y compris celle d'un sabotage. Kiev a pour sa part directement désigné Moscou, dénoncant « une attaque terroriste planifiée » par Moscou. « La fuite de gaz à grande échelle de Nord Stream 1 n'est rien de plus qu'une attaque terroriste planifiée par la Russie et un acte d'agression contre l'Union européenne », a affirmé sur Twitter le conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak.

Pour la Première ministre danoise Mette Frederiksen, il est en tout cas « difficile d'imaginer que c'est accidentel » et un sabotage ne doit pas être « exclu ». L'exploitant des pipelines, le consortium Nord Stream, a dit ne pas avoir pu voir ni évaluer les dégâts, mais a reconnu le caractère exceptionnel de la situation. Les autorités allemandes n'ont quant à elles pas encore réagi. Mais selon une source proche du gouvernement allemand, citée par le quotidien allemand Taggesspiegel, « tout parle contre une coïncidence » et en faveur d'une « attaque ciblée ». Les Etats-Unis se sont eux dits prêts à soutenir les Européens.

Des responsables militaires alertent régulièrement sur le risque de saboter des installations civiles sous-marines essentielles, comme des câbles de télécommunications, des liaisons électriques ou d'hydrocarbures.

Etat d'alerte

Le Danemark a dépêché sur place deux navires militaires accompagnés d'hélicoptères, tandis que le gouvernement suédois a convoqué une réunion d'urgence mardi soir. Malgré l'incertitude sur la cause des fuites, Copenhague a immédiatement placé en état d'alerte orange ses infrastructures énergétiques, le deuxième niveau de vigilance le plus élevé. Des mesures concrètes pour augmenter la sécurité des usines et des installations vont devoir être mises en place par les entreprises du secteur, notamment en ce qui concerne l'accès et la surveillance des installations.

La navigation a été interdite dans un rayon de cinq milles nautiques (environ neuf kilomètres) autour des trois fuites, ainsi que leur survol dans un rayon d'un kilomètre. Selon les autorités, les incidents sont sans conséquences pour la sécurité ou la santé des riverains. L'impact environnemental direct devrait lui aussi être local et limité. Mais le gaz naturel, ou plus précisément le méthane, a un fort impact sur l'effet de serre quand il est directement relâché dans l'atmosphère.

Pourquoi ces gazoducs ont-ils été mis hors service ?

Construit en parallèle au gazoduc Nord Stream 1, le pipeline Nord Stream 2 était destiné à doubler la capacité d'importation de gaz russe en Allemagne. Mais sa mise en service imminente a été suspendue, en représailles contre l'invasion de l'Ukraine par Moscou. Gazprom a également progressivement réduit les volumes de gaz livrés par Nord Stream 1 jusqu'à la fermeture complète du gazoduc à la fin du mois d'août, accusant les sanctions occidentales d'avoir retardé les réparations nécessaires du pipeline.