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Entreprises : l’attractivité de Barcelone en question

Les Barcelonais installés à l’étranger recommandent leur ville pour y vivre, pour se soigner ou y faire des études, mais pas pour y créer une entreprise, rapporte La Vanguardia. Un bon résumé de l’enquête conduite auprès des expatriés catalans par Barcelona Global, une association qui regroupe à la fois des entreprises, des universités et des institutions culturelles barcelonaises.

“Tout le monde voudrait visiter Barcelone ou s’y installer. Mais pour ce qui est des affaires ou de la carrière, c’est une autre histoire”, explique Lluís Ruiz Ribot, qui a fait des études de commerce à Barcelone avant de partir pour Singapour, voilà quatorze ans. Aujourd’hui, il sait qu’il n’aurait pas pu trouver dans sa ville natale un poste équivalent à celui qu’il a décroché dans la cité-Etat.

“Barcelone est un peu dans la situation du Barça. Il n’y a pas de quoi désespérer, mais nous ne sommes plus ce que nous avons été. Nous manquons de leadership et Barcelone ne sait pas exactement dans quelle catégorie elle veut jouer. Comparer la ville avec Madrid n’a pas de sens : il vaudrait mieux évoquer Copenhague, Amsterdam ou Milan”, précise Pep Torn, qui dirige depuis 2015 la Bibliothèque de l’Institut universitaire européen, basée à Florence.

Dans l’enquête de Barcelona Global, la meilleure note obtenue par la ville concerne son attractivité culturelle : 4,44 points sur 5. Les notes sont plus modestes pour ce qui est de la facilité à y faire des affaires (3,10 sur 5), de l’infrastructure commerciale (3,63 sur 5) ou de l’efficacité des transports (3,60 sur 5). Les résultats de l’enquête montrent en outre que les problèmes de sécurité sont redevenus préoccupants après la parenthèse de la pandémie : ils figurent en cinquième position sur la liste des défis à relever.

Réussite professionnelle ou qualité de vie ?

“Je suis partie pour compléter ma formation. J’avais un travail à Barcelone, mais je voulais apprendre davantage avant de revenir pour apporter un plus”, explique Glòria Serra, une architecte qui a obtenu une bourse pour partir étudier à New York. Elle y a passé quatre ans avant de revenir en Europe pour faire un doctorat à l’Ecole polytechnique de Lausanne (EPFL), en Suisse. “Je ne sais pas si les compétences acquises me permettront de m’installer un jour à Barcelone. Je ne parle pas seulement de l’aspect financier, mais de la possibilité de réaliser des projets, d’apporter mon expérience.”

Pourtant l’enquête de Barcelona Global met en évidence une nette tendance, chez ceux qui ont quitté Barcelone pour faire carrière sur un autre continent, à déménager pour se rapprocher par étapes de leur ville natale. Et si 76 % des participants à l’enquête expliquent qu’ils sont partis à l’étranger pour se donner plus de chances de réussir dans leur carrière professionnelle, ils ne sont qu’une petite minorité (11 %) à prétendre qu’ils se sont expatriés pour jouir d’une meilleure qualité de vie.