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Fin de vie : dépasser le malaise de notre rapport à la mort

Comment bien se soigner, bien vivre, bien vieillir ? Rendez-vous à Caen, les 9 et 10 décembre au MoHo avec le LibéCare pour débattre avec médecins, intellectuels et experts. En attendant l’événement, réalisé en partenariat avec la région Normandie, la MGEN et l’ADMD, Libération publiera dans un espace dédié articles, tribunes et témoignages.

Trop souvent lié à la prise en charge du grand âge, comme si la mort ne touchait que les plus âgés d’entre nous, le débat sur la fin de vie nous concerne tous. Les maladies graves et incurables ainsi que les accidents peuvent malheureusement survenir à tout âge. On connaît la réticence des Français à se protéger en termes de prévoyance. Pourtant ce n’est pas en anticipant le risque qu’il devient réalité.

Aujourd’hui, les Français sont globalement insatisfaits de l’accès aux soins palliatifs et peu familiers des droits existants (obstination déraisonnable, directives anticipées, désignation d’un tiers de confiance, etc.) Au sein de notre mutuelle et a fortiori de nos 62 établissements, nos 5 000 professionnels de santé accompagnent chaque jour des patients et leurs familles, dans leurs différents moments de vie, ils sont à l’écoute et proposent des approches thérapeutiques adaptées. Nous sommes ainsi quotidiennement confrontés, aux annonces difficiles et à l’accompagnement qui s’ensuit. Nous savons que lorsque la douleur est bien prise en charge, beaucoup des patients soulagés ne demandent plus nécessairement à mourir. Pourtant, malgré une bonne prise en charge, certaines personnes restent déterminées à se rendre à l’étranger pour une euthanasie ou un suicide assisté.

Absolument nécessaire

Nous respectons pleinement les choix des uns et des autres, car l’enjeu est bien là : puisqu’elle touche à l’intime et aux convictions personnelles, la fin de vie nécessite une réponse collective pour que chacun soit respecté dans son intégrité et dans sa capacité à choisir. Si le développement des soins palliatifs auxquels trop de malades pourtant concernés n’ont pas accès est absolument nécessaire, l’évolution de la loi l’est tout autant, l’un et l’autre ne sauraient être opposés, ils sont complémentaires.

Nous refusons les visions manichéenne ou moraliste du sujet. Nous souhaitons une société qui prend soin, y compris lorsque, dans de rares cas bien définis et encadrés, cela revient à aider activement à mourir.

Ne cédons pas aux caricatures, aux outrances autour de l’euthanasie des personnes âgées, précaires ou en situation de handicap, à visées eugénistes : seul le caractère grave et incurable d’une ou plusieurs maladies et la capacité des personnes à faire des choix éclairés doivent justifier ce recours.

Rapport à son corps

Nous portons l’espoir que les concertations initiées par le gouvernement, la convention citoyenne et les débats publics organisés en région, permettent des réflexions apaisées sur le sujet de la fin de vie, de sa prise en charge et du rapport de chacun à son corps.

Nous souhaitons que les soins palliatifs deviennent effectivement accessibles à tous. Nous souhaitons que soit légalisée l’aide active à mourir. Fidèles aux valeurs de laïcité, de liberté, de solidarité, nous souhaitons que, dans cet enjeu de société, chacun puisse effectivement être égal en droit, en dignité et libre de ses choix.