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[Fruits, légumes et pommes de terre] Les producteurs au "pied du mur énergétique"

Les filières pommes de terre, fruits et légumes considèrent dans un communiqué commun du 6 octobre 2022 être « au pied du mur énergétique face à l’explosion du coût de stockage de leurs récoltes, lié aux prix de contrats électriques « stratosphériques » proposés actuellement. »

Stockage dépendant de l'énergie électrique

Ils rappellent que "le stockage des récoltes en chambres froides est très majoritairement dépendant de l’énergie électrique (ventilation, groupe froid), élément central du modèle économique de nombreux producteurs de pommes de terre (consommation et plants) ainsi que de fruits et légumes (carottes, pommes, poires, kiwi…). »

Cela permet en effet d’approvisionner le marché tout au long de l’année dans des conditions de conservation optimales (0° à 8°), palliant parfois même des retraits de substances actives utilisées jusqu’à présent pour la conservation (cas de l’interdiction du CIPC en pommes de terre en 2020).

Moitié à trois-quarts des producteurs en renégociation en 2023

Selon les différentes études réalisées par l’UNPT, la FN3PT, la FNP  fruits (1), et Légumes de France "entre la moitié et les trois quarts des producteurs (en fonction des filières) sont ou seront en renégociation de leurs contrats électriques 2023 sur des puissances supérieures à 36 kVA (ou 33 kW), puissances actuellement inéligibles au bouclier énergétique (TRV TPE) mis en place par le Gouvernement."

"En passant en moyenne de 50-60 €/MWh à 550-600 €/MWh, les surcoûts sur les produits stockés engendrés par cette explosion du prix ne sont à ce jour, ni couverts par les prix de contrat, ni par les prix du marché. Les surcoûts se chiffrent ainsi à plusieurs dizaines de milliers d’euros par exploitation !", estiment-ils.

Dans un contexte inflationniste global pour l’agriculture, les producteurs s’interrogent sur leurs capacités réelles à assumer financièrement les surcoûts vertigineux du stockage au froid (pendant parfois près de 10 mois) ou bien sur l’opportunité de déstocker, avant l’échéance de leurs contrats électriques actuels, tout ou partie de leurs récoltes.

Ouvrir le bouclier pour les puissances supérieures à 36 KvA

Face au risque de voir des équilibres économiques être profondément ébranlés, ils réitèrent donc "collectivement et avec la plus grande fermeté leur demande au Gouvernement, restée à ce jour sans réponse : ouvrir à toutes les exploitations agricoles le bénéfice du bouclier tarifaire (TRV) pour les puissances raccordées supérieures à 36 KvA."

"Sans décision politique en rupture avec la réglementation actuelle, et ce malgré tous les efforts de sobriété mis en place par les producteurs pour raisonner leur consommation d’énergie ces dernières années, il est maintenant certain de voir sombrer une grande partie de la production de pommes de terre, de fruits et de légumes dans les prochains mois."

Alors même que le Gouvernement vient d’annoncer son « plan de souveraineté pour la filière fruits et légumes », il serait inconcevable de ne pas agir avec responsabilité et pragmatisme vis-à-vis de dizaines de milliers de producteurs impactés par cette crise sur le territoire national.

(1) Union Nationale des Producteurs de Pommes de Terre, Fédération Nationale des Producteurs de Fruits (FNPF), Fédération Nationale des Producteurs de Plants de Pomme de Terre (FN3PT).