France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

« Génériques », de Philippe Garnier : une histoire subjective du cinéma

L’écrivain et critique décortique quarante ans de 7ᵉ art en trois volumes serrés, à travers nombre de films-clés.

Article réservé aux abonnés

« Génériques. La vraie histoire des films. 1940-1977 », de Philippe Garnier, The Jokers, 3 volumes, 284 p., 364 p. et 334 p., 20 € chacun.

Le titre du nouveau livre de Philippe Garnier, Génériques. La vraie histoire des films, fait une promesse impossible. Parler de « génériques », c’est assumer qu’il en existe au moins deux : celui proposé au spectateur, et l’autre, qui correspond aux rapports de force derrière une production. Dès lors, aucune « vérité » n’est possible. Et de fait, comme le montre le journaliste et historien, il est de plus en plus difficile de statuer sur la notion d’auteur au cinéma, dans le cinéma américain en particulier, tant l’entrelacs du scénariste, du réalisateur, du producteur, des comédiens… constitue une gigantesque pelote où tirer un fil revient à raconter un film à chaque fois différent.

La très subjective, et volontairement hasardeuse, histoire du cinéma envisagée par Philippe Garnier se déploie sur trois volumes serrés, et près d’un demi-siècle. Le premier sur la décennie 1940, le deuxième sur les années 1950, le dernier à cheval entre deux époques du cinéma, entre 1962 et 1977. Ils correspondent à des textes publiés par l’auteur au gré de différentes éditions DVD. Certains films évoqués sont des classiques : La Nuit du chasseur, de Charles Laughton (1955) ; Le Grand Chantage, d’Alexander Mackendrick (1957) ; Red River, de Howard Hawks (1948). D’autres s’inscrivent dans ce qu’on appelle les marges de l’histoire du cinéma : Association criminelle, de Joseph Lewis (1955), ou Rolling Thunder, de John Flynn (1977), un film qui fascinait à ce point Quentin Tarantino qu’il avait repris le titre pour baptiser sa maison de distribution.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés

Garnier signale une marche à suivre où, à l’instar de certains de ses précédents ouvrages, Honni soit qui Malibu, Caractères ou L’Oreille d’un sourd (Grasset, 1996, 2006 et 2011), il est possible de prendre son ouvrage par le milieu ou par la fin, en fonction du scénariste, du second couteau resté si longtemps une « gueule » sans acquérir de nom, ou du producteur que l’on souhaite découvrir. Dans Génériques, il s’agit moins d’analyser les films que d’écrire « leur biographie ». Philippe Garnier veut « raconter, de la façon la plus détaillée possible, la genèse de certains films et, ce faisant, attirer l’attention sur ces sables mouvants que sont les génériques pour les amoureux du cinéma – parfois exacts, plus souvent trompeurs, difficilement interprétables ».

Les états successifs des scénarios

Ainsi, après avoir lu le premier chapitre consacré à Eddie Small, producteur qui avait commencé à jouer dans des minstrels shows, grimé au noir de charbon, avant de devenir un producteur d’une importance capitale, il sera raisonnable de passer à celui consacré à Philip D’Antoni, ancien joueur de saxophone, producteur de Bullitt, de Peter Yates (1968), et de French Connection, de William Friedkin (1971), les deux films criminels qui bouleversèrent le genre à Hollywood.

Il vous reste 16.37% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

Découvrir les offres multicomptes
  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.