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Gironde : une école écologique en terre crue pour la rentrée 2023

Au Taillan-Médoc, le groupe scolaire Anita Conti s'apprête à accueillir huit classes dans un établissement bio certifié.

Le Figaro Bordeaux

Des murs façonnés dans la terre de la Dordogne. Une charpente taillée dans le bois des massifs de la Gironde. Un isolant confectionné de paille de Charente-Maritime et de coton recyclé. Au Taillan-Médoc, près de Bordeaux, la construction des bâtiments du groupe scolaire élémentaire Anna Conti est certifiée biosourcée. Dès la rentrée 2023, huit classes étudieront dans cet environnement composé de matériaux prélevés à moins de 80 kilomètres. «Tout est naturel donc l'atmosphère est différente», se réjouit la maire de la commune, Agnès Versepuy, qui précise avoir « hâte de découvrir les conditions de travail des élèves et des agents». L'objectif de l'élue de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), devenue édile sans étiquette, est double : d'une part «montrer l'exemple» avec ce projet à teneur écologique, de l'autre, soulager le budget restreint de la collectivité territoriale avec une structure aux dépenses énergétiques contrôlées.

«Notre travail s'est concentré sur une isolation très performante pour répondre aux prévisions de fortes chaleurs en Gironde à l'horizon 2030 selon le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, NDLR)», explique Williams Saves, l'un des architectes du chantier. Son cabinet Node Architecture, couplé à celui de Mille Lieux basé à Nancy et à deux bureaux d'études dont un spécialisé dans le développement environnemental, planche sur le projet depuis 2017. Grâce à la technique du pisé, qui consiste à encastrer 15 centimètres de cette terre particulière entre deux banches, ces locaux résisteront au grand froid comme aux canicules.

La technique du pisé isole les locaux des basses températures et des canicules. Cabinet Node Architecture

Sur la toiture, 138 mètres carrés de panneaux solaires permettent à la structure d'être autonome. Branchée sur le réseau, son surplus d'électricité est estimé à quasiment 100% l'été. Un bénéfice pour cette commune proche de Bordeaux qui compte compenser ainsi une partie de la consommation de ses trois autres groupes scolaires. D'autant plus, que les fenêtres ont été pensées pour offrir une luminosité couvrant naturellement 92% des besoins. Autrement dit : il sera rarement nécessaire d'allumer les néons au plafond.

Un chantier de 9 millions d'euros subventionné

Si techniquement rien n'a été inventé pour mener à bien ce projet, son élaboration a nécessité quelques compromis. «Il y a eu des aléas et des mauvaises surprises... De la rupture des stocks de matériaux pendant la crise du Covid-19 à certaines normes qui nous ont obligées à introduire du béton dans la structure», reconnaît Agnès Versepuy. Effectivement, le cahier des charges pour prévenir les incendies et surtout le risque sismique local a contraint les architectes à ériger plusieurs murs porteurs en ciment pour assurer le contreventement de l'édifice. Idem pour la cage de l'ascenseur.

Chiffré à plus de 9 millions d'euros, ce chantier a bénéficié de près de 50% de subventions de la part de Bordeaux Métropole, du département, de la région et de l'État. Début des inscriptions pour la rentrée scolaire 2023 à partir du 10 janvier à la mairie du Taillan-Médoc.