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Grève du 31 janvier : écoles, transports, raffinerie... quelle mobilisation ?

Grève du 31 janvier : écoles, transports, raffinerie... quelle mobilisation ? La journée du 31 janvier risque d'être à l'instar du 19 janvier, une journée de mobilisation massive. Plusieurs secteurs comme celui de l'énergie, des écoles, transports mais aussi des municipalités ont annoncé des actions.

[Mis à jour le 27 janvier 2023 à 15h49] Les rangs de la mobilisation interprofessionnelle continuent de s'agrandir. Derniers acteurs à rejoindre les rangs ? Les municipalités. Répondant à l'appel du leader du parti communiste, plusieurs mairies ont annoncé leur fermeture le 31 janvier, dont la mairie de Paris, dirigée par Anne Hidalgo. Une décision politique qui ne passe pas auprès du ministre du Travail Olivier Dussopt.  "J'ai un peu le sentiment que la maire de Paris confond les services municipaux avec une annexe du Parti socialiste" a déploré le ministre, ajoutant même y déceler un "problème moral". 

Cette division politique s'inscrit dans un contexte beaucoup plus large, la lutte contre la réforme des retraite annoncée par le gouvernement. La prochaine mobilisation nationale du 31 janvier, déterminée par l'intersyndicale, se veut encore plus massive que celle du 19 janvier dernier qui avait rassemblé entre 1,1 million de manifestants et plus de 2 millions selon les chiffres de la CGT. "Il faudra se faire entendre encore plus fort", a d'ailleurs lancé le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez sur Franceinfo, le 25 janvier. 

L'intersyndicale semble sur la bonne voie et continue d'avoir l'ascendant sur le gouvernement dans l'opinion publique. 72% des Français se disent opposés à la réforme des retraites selon le sondage Elabe pour BFMTV publié le 26 janvier, c'est 6 points de plus en à peine une semaine. Une autre étude de l'Ifop pour le JDD parue le 25 janvier avance quant à elle que 14% des Français envisagent d'aller manifester le 31 janvier.

Si les mouvements de grève contre la réforme des retraites continuent d'être soutenus par les travailleurs et que le gouvernement ne consent pas à reculer sur son projet de loi, les syndicats ont prévenu : si les salariés le votent, des grèves reconductibles seront organisées après celle du mardi 31. Mais en procédant étape par étape, quelles sont les perturbations prévues pour la prochaine mobilisation ? Voici déjà ce qu'on sait du mouvement de grève.

Les transports prêts à se mobiliser le 31 janvier

La grève et les mobilisations du 31 janvier doivent encore se préciser mais les syndicats des transports seront de la partie. Les quatre fédérations syndicales de la SNCF (CGT Cheminots, SUD Rail, Unsa Ferroviaire et CFDT Cheminots) ont appelés à une grève massive. Dès le 20 janvier, après une réunion intersyndicale, tous ont assuré par la voix de Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots, qu'ils "s'inscriront dans les dates confédérales avec l'ensemble des salariés".

A la RATP, les syndicats préfèrent prendre la température avant d'initier un mouvement mais semblent toujours pencher en faveur d'une mobilisation. "Tout ce qu'on peut dire, c'est que l'on sent la colère. Et si on entre dans une grève illimitée, cela pourra être compliqué pour le gouvernement. Il appartiendra aux salariés de le décider", a déclaré un membre de FO au Parisien.

Il n'y a pas qu'à Paris que les transports risquent d'être perturbés. Dans toutes les métropoles françaises les transports en commun sont susceptibles de dysfonctionner avec des ralentissements voire l'arrêt complet du trafic. Les syndicats ne sont pas exprimés au cas par cas mais des précisions peuvent être apportées dans les prochains jours.

Un appel à la grève dans les écoles

Pour la troisième fois un appel à la grève est lancé dans les écoles et si le syndicat SUD-éducation se fait le porte-parole de cette initiative, il est a priori rejoint par toutes les fédérations syndicales de l'enseignement qui ont signé un communiqué publié le 23 janvier. SUD appelle non seulement à des grèves le 31 janvier pour une mobilisation "encore plus forte", mais aussi à une reconduction du mouvement. Les syndicats se sont dits "unis et déterminés à faire retirer ce projet de réforme des retraites".

L'aéroport Roissy-Charles de Gaulle en grève le 31 janvier ?

La colère monte aussi dans les entreprises de l'aéroportuaire en particulier celles qui travaillent à Roissy Charles de Gaulle. Alors que la plateforme compte 90 000 salariés, les syndicats militent pour que s'organise une grève commune à tous le mardi 31 janvier. Un mouvement de grande ampleur pourrait faire mal au gouvernement, Loris Foreman, délégué CGT dans une entreprise de Roissy le sait bien et l'a expliqué à RMC : "Pour qu'ils reculent sur la réforme des retraites, il faut bloquer tout ce qui est stratégique, tout ce qui est économique. [...] Si vous bloquez l'aéroport, vous bloquez l'économie". Mais il faut encore œuvrer pour motiver les salariés qui, encore jeunes, voient déjà la retraite comme un luxe auquel ils n'auront pas droit.

La grève du 31 janvier suivie dans les raffineries et le secteur de l'énergie ?

Les raffineries ont déjà un calendrier précis en ce qui concerne les grèves avec un mouvement prévu avant le 31 janvier et un autre autre après. La CGT-Pétrole n'exclut pourtant pas d'ajouter la date de la mobilisation nationale à sa liste d'actions. "Nous allons voir si nous nous associons aux dates annoncées ou si nous gardons les nôtres", indiquait Lionel Arbiol délégué syndical CGT de la raffinerie de Fos-sur-Mer ce vendredi sur les ondes de Sud Radio.

Du côté de l'énergie et des centrales, la ligne d'attaque n'est pas encore déterminée. Les syndicats n'ont pas parlé de grève, en revanche des actions ont été évoquées avec entre autres, des baisses de productions, des coupures d'électricité d'une ou deux heures et la gratuité de l'électricité dans certains types d'établissements comme les hôpitaux ou les écoles par exemple comme l'expliquait la CGT de la Fédération nationale des mines et de l'énergie (CGT-FNME) le 21 janvier, sur France 2. le secrétaire général CGT de la Fédération nationale des Mines et de l'Énergie (CGT-FNME), avait détaillé ses plans. Autant d'"opération Robin des bois" confirmée par Philippe Martinez, invité de Franceinfo le mercredi 25 janvier. 

Les stations de ski et les lieux de vacances en grève ?

C'est un secteur qui ne s'est pas mobilisé plus tôt mais à l'approche des vacances d'hiver, les stations vont être affectés par la grève du 31 janvier. Les deux syndicats des remontées mécaniques, la CGT et FO, ont déposé des préavis de grève pour la journée de la mobilisation nationale. "Les remontées fonctionneront normalement à partir du lendemain [le 1er février, ndlr]. Nous ne voulons pas fragiliser encore des entreprises déjà en difficulté", a fait savoir Eric Becker, secrétaire général FO des remontées mécaniques et saisonniers à l'AFP.

La fermeture des municipalités ?

A l'instar de la mairie de Paris, plusieurs autre municipalités ont annoncé la fermeture de leur locaux le 31 janvier répondant à l'appel lancé par Fabien Roussel. L'entourage d'Anne Hidalgo annonçait à BFMTV les modalités de cette fermeture à l'Hôtel de Ville de Paris. "Concrètement, mardi prochain, on ferme l'Hôtel de ville pendant le temps de la manifestation : les expositions, la bibliothèque administrative, la boutique de l'office de tourisme, on ne fait pas de réunion. Seules exceptions, la crèche et la halte pour les femmes sans abri restent ouvertes", a précisé l'équipe de l'édile. 

Le maire LFI de Faches-Thumesnil dans le Nord a également annoncé via Twitter la fermeture de sa mairie : "afin que les agents de la ville de Faches-Thumesnil puissent se rendre l'après-midi à la manifestation à Lille lors de la grève du 31 janvier, j'ai décidé que les heures de grève ne seraient pas décomptées du salaire à partir de 14h. La retraite c'est 60 ans à taux plein !"

C'est donc le mardi 31 janvier que se tiendra la prochaine journée de mobilisation contre la réforme des retraites, soit 12 jours après la première journée de manifestations du jeudi 19 janvier. Une date qui permet aux syndicats de s'assurer de la présence des travailleurs. Plus espacés, les jours de grèves pèseront moins sur les salaires. "Il y a l'inflation, de plus en plus de difficultés pour boucler les fins de mois. Il faut avoir en tête le fait que l'ensemble de la population n'est pas toujours en capacité de faire grève", a ainsi déclaré Murielle Guilbert, la co-déléguée générale du syndicat Solidaires, à franceinfo ce vendredi. Il s'agit aussi pour les syndicats de se donner quelques jours de plus afin de convaincre ceux qui n'ont pas participé aux grèves de jeudi de le faire le 31 janvier prochain. Autre avantage stratégique de la date du 31 janvier, elle survient au lendemain de l'arrivée du texte sur la réforme des retraites au Parlement.