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Grève du 31 janvier, en direct : « Je descendrai dans la rue tant qu’il le faudra »

Manifestation contre la réforme des retraites, à Saint-Denis, dans l’île de la Réunion, le 31 janvier 2023.

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Plus de 200 manifestations contre la réforme des retraites sont prévues mardi à travers la France. « Nous espérons être au moins autant voire plus que le 19 janvier », a déclaré Philippe Martinez. Suivez la journée de mobilisation avec nos journalistes à La Réunion, Paris, Marseille…

Dans le cortège de la manifestation contre la réforme des retraites, à Saint-Denis, sur l’île de La Réunion, mardi 31 janvier.

Une réunion intersyndicale doit avoir lieu mardi à partir de 18 heures au siège de FO pour décider des suites du mouvement, et probablement annoncer au moins une nouvelle journée de mobilisation.

Certaines fédérations de la CGT poussent pour un durcissement. De nouvelles grèves sont déjà annoncées dans les ports, raffineries et centrales électriques à partir du 6 février. Chez les cheminots, ce sera les 7 et 8 février, prélude à un préavis reconductible « dès la mi-février », ont prévenu la CGT et SUD.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, estime pour sa part qu’« une ou deux démonstrations de force » supplémentaires suffiront à faire entendre raison à l’exécutif. Reste à en convaincre les autres dirigeants syndicaux.

Considérée comme le projet central du second quinquennat d’Emmanuel Macron, la réforme des retraites s’avère être la chronique d’un camp présidentiel miné par le doute. De l’aile gauche de Renaissance au groupe MoDem, en passant par les élus Horizons, certains députés font état d’un « malaise » persistant sur le contenu et les objectifs de la réforme des retraites. Depuis la présentation du projet, une quinzaine d’élus macronistes ont menacé publiquement de s’opposer au texte « en l’état ». Dans un contexte de majorité absolue, on aurait fait peu de cas de ces élus vite pointés du doigt comme des frondeurs. Mais dans la situation actuelle de majorité relative, ils deviennent des députés à considérer, voire à satisfaire. 

Plusieurs mairies, généralement dirigées par la gauche, soutiennent le mouvement de contestation sociale, mardi 31 janvier. Le gouvernement dénonce un dévoiement et appelle à l’intérêt général.

Lire aussi : Retraites : ces mairies en « grève » contre la réforme

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A La Réunion : « Le gouvernement ne veut pas écouter. Tout passe en force systématiquement »

Marjorie a tenu à défiler à Saint-Denis de La Réunion avec sa fille de 10 ans, Marine, et son fils de 14 ans, Florian. « C’est très important de venir avec eux pour transmettre et défendre les acquis obtenus durement par nos aînés », lance cette professeure des écoles de 46 ans. « J’étais déjà contre le report de l’âge légal de départ à 62 ans, ajoute cette enseignante en classe maternelle, surprise, comme tous les autres manifestants, par une chaude pluie d’été austral. Nous n’aurions pas dû accepter. Je suis dans la lignée de ce que je pense. Quand on se souvient que François Mitterrand avait fixé l’âge de la retraite à 60 ans… » Elle n’envisage pas de travailler jusqu’à 64 ans :

« Je manquerai de patience avec les enfants. Une classe, c’est un univers très bruyant. Nous gérons aussi beaucoup d’émotions. Ce métier est usant et réclame beaucoup d’énergie. A un moment, nous avons le droit de nous reposer. J’ai débuté ma carrière dans l’éducation nationale à 23 ans, mais j’ai commencé à travailler avec des petits boulots à 17 ans. Alors travailler plus longtemps encore, ce n’est pas possible ».

Déterminée à manifester de nouveau, Marjorie déplore que l’exécutif « applique une ligne droite ». « Le gouvernement ne veut pas écouter. Tout passe en force systématiquement. Il faut faire bloc et ne pas se diviser en fonction des métiers et des régimes de retraite. Nous sommes tous concernés ».

Marjorie est enseignante en école maternelle, à Saint-Denis de La Réunion. Elle est venue manifester avec sa fille de 10 ans, Marine. Jérôme Talpin (Saint-Denis (La Réunion), correspondance)

« C’est le gouvernement qui bordélise le pays », selon Clémentine Autain (LFI)

La députée La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, a estimé sur LCI mardi matin que « c’est le gouvernement aujourd’hui qui bordélise le pays ». L’élue répondait au ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui a accusé ce week-end la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) de chercher à « bordéliser le pays ».

Si le gouvernement « n’avait pas fait ce projet de loi, s’il n’avait pas eu cette idée complétement folle d’imposer une immense régression à la majorité des Français (...) vous n’auriez pas deux millions de Français dans les rues », a-t-elle ajouté.

Un gréviste doit-il prévenir son employeur ? Peut-on faire grève seulement une heure ? Que perd-on en rémunération ? Nos réponses à vos questions :

Lire aussi : Droit de grève : préavis, rémunération, réquisitions… Que dit la loi ?

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Aurélien Pradié (LR) : « Si Emmanuel Macron veut engager le bras de fer, il le perdra »

Interrogé mardi matin sur Europe 1, le député Les Républicains (LR) du Lot, Aurélien Pradié, a estimé que « cette réforme [des retraites] est injuste car elle pénalise ceux qui ont commencé à travailler tôt ». « Si Emmanuel Macron veut engager le bras de fer, je peux lui faire un pari, il le perdra parce que qu’on ne gagne jamais contre les Français », a-t-il ajouté.

Alliés stratégiques du gouvernement, afin de lui garantir une majorité à l’Assemblée sur ce texte, Les Républicains veulent profiter de leur position stratégique pour se faire entendre. En particulier sur les carrières longues, alors qu’une partie des députés de droite se disent prêts à voter contre.

Parmi les quatorze amendements de groupe retenus après trois longues réunions, certains répondent autant à une volonté de rectifier une réforme jugée trop brutale – par un parti qui défendait encore récemment un report de l’âge légal à 65 ans – qu’à un objectif de politique interne. Aurélien Pradié a ainsi obtenu « son » amendement sur la question des personnes ayant commencé à travailler tôt, entre 16 et 20 ans, et qui, dans la nouvelle loi, vont devoir cotiser quarante-quatre années (au lieu de quarante-trois) pour partir à 64 ans.

Philippe Martinez (CGT) anticipe « au moins autant, voire plus » de manifestants que le 19 janvier

« On espère au moins autant » de manifestants que le 19 janvier, « voire plus », a déclaré mardi matin le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, sur BFM-TV. « Tous les indicateurs montrent que, par exemple sur le nombre de bus commandés pour aller aux différents lieux de manifestations, on est largement au-dessus » par rapport à la précédente journée d’action, a assuré M. Martinez. Selon lui, le succès de la première journée de mobilisation intersyndicale « a donné confiance » aux Français opposés à la réforme.

Le gouvernement a bien du mal à tenir un discours cohérent sur sa réforme des retraites. Alors que le ministre du travail, Olivier Dussopt, a soutenu dans Le Journal du dimanche du 22 janvier qu’elle ne fera « pas de perdants », d’autres voix, au plus haut sommet de l’Etat, ont reconnu l’existence d’incidences défavorables, en raison du recul de l’âge légal de départ.

La controverse a émergé, lundi 23 janvier, quelques heures après la présentation en conseil des ministres du projet de loi relatif à la réforme. Le texte a été accompagné d’un rapport gouvernemental sur ses « objectifs » et sur ses « effets ». Celui-ci montre entre autres que les femmes devront repousser l’âge auquel elles prennent leur retraite de façon plus importante que les hommes : le décalage sera de sept mois pour elles contre cinq mois pour eux s’agissant de la génération 1966, de neuf mois contre cinq mois pour la génération 1972, et de huit mois contre quatre mois pour la génération 1980.

Lire aussi : Retraites : le gouvernement accusé de mener une réforme « anti-femmes »

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A La Réunion : « Emmanuel Macron veut faire plaisir à l’Europe et laisser son nom dans l’Histoire »

Avec son bandeau blanc « en grève » sur la tête et son tee-shirt portant le slogan « non à l’urne funéraire comme pot de départ », Christophe ressemble à un manifestant aguerri. A 58 ans, c’est pourtant la première fois que ce travailleur social, employé d’une commune du sud de l’île de La Réunion, descend dans la rue pour une mobilisation syndicale. Il explique :

« De 16 à 28 ans, j’ai travaillé au noir en faisant tous les métiers – maçon, charpentier, vendeur de poulet grillé dans la rue… Si je pars à 65 ans, je n’aurai pas assez cotisé et je toucherai 665 euros par mois alors qu’à La Réunion la vie est 23 % plus chère qu’en métropole. Je suis obligé d’aller jusqu’à 67 ans ».

Christophe proteste aussi contre « les paroles du président de la République » visant à favoriser l’emploi des seniors« C’est le cœur de mon métier car j’aide ces personnes à retrouver du boulot, dit-il. Je n’y crois pas. Je ne connais que des employeurs qui préfèrent les 18-26 ans, pour toucher les aides publiques ».

Lire aussi : L’emploi des seniors : angle mort de la réforme des retraites

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Equipé d’une trottinette pour se déplacer plus facilement dans le cortège, Christophe manifeste également pour les femmes, largement surreprésentées parmi les pensionnés modestes, ainsi que pour « les lycéens qui travailleront encore à 70 ans si la réforme passe ».

Christophe soupçonne Emmanuel Macron de « vouloir faire plaisir à l’Europe pour des questions de déficits publics » et de lancer cette réforme « pour laisser son nom dans l’Histoire ». « Il aurait mieux fait de construire un second Louvre », tranche le manifestant.

Christophe, 58 ans, à Saint-Denis de La Réunion, mardi 31 janvier. Jérôme Talpin (Saint-Denis (La Réunion), correspondance)

« Près de 3 000 MW » de baisse de production d’électricité dans les centrales d’EDF, annonce la CGT

Les grévistes d’EDF ont occasionné, dans la nuit de lundi à mardi, des baisses de charges dans les centrales électriques de « près de 3 000 MW » – l’équivalent de trois réacteurs nucléaires –, mais sans provoquer de coupures, pour protester contre la réforme des retraites, a annoncé la CGT dans un communiqué.

Plusieurs centrales nucléaires, mais aussi la centrale à charbon de Cordemais (Loire-atlantique) ou la centrale thermique de Martigues (Bouches-du-Rhône) étaient touchées par ce mouvement qui n’avait « aucun impact » pour les usagers mais affectait « les échanges commerciaux » d’énergie, selon Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la FNME-CGT.

« Dans le même temps (...), les “Robins des bois” de l’énergie ont continué de nombreuses actions de remise en gratuité, de passage en tarifs réduits ou de rétablissements du courant aux familles en précarité énergétique un peu partout sur le territoire », ajoute la CGT.

Onze mille policiers et gendarmes mobilisés

Onze mille policiers et gendarmes seront mobilisés partout en France mardi, dont 4 000 à Paris, pour encadrer les manifestations, a annoncé lundi Gérald Darmanin. « C’est 1 000 policiers et gendarmes supplémentaires » par rapport à la journée du 19 janvier, a précisé le ministre de l’intérieur, souhaitant que les protestations se déroulent « dans les mêmes conditions, sans incident grave », que la précédente mobilisation.

« C’est un message de fermeté que je passe mais aussi de grand souci démocratique [pour] que les Français qui le souhaitent puissent manifester » dans de « bonnes conditions » grâce à « une présence très importante des forces de l’ordre », a souligné M. Darmanin.

Le ministre a prévenu que les personnes qui « s’en prendraient aux policiers et aux gendarmes, aux autres manifestants, aux biens, seront interpellées ». Il a également salué la bonne entente avec les syndicats qui « jouent le jeu ».

A La Réunion, « je descendrai dans la rue tant qu’il le faudra »

Sous le soleil écrasant de l’été austral, les deux défilés de La Réunion, à Saint-Denis et à Saint-Pierre, se sont mis en route peu après 9 h 30 (6 h 30 à Paris). S’il est encore trop tôt pour donner une estimation précise, les manifestants semblent toutefois largement plus nombreux que le 19 janvier, où plus de 2 500 personnes s’étaient mobilisées malgré les vacances scolaires et un avis de forte pluie. A La Réunion, deux communes, Saint-Paul et Le Port, ont décidé de fermer leurs services par « solidarité ». Selon les premières données de l’académie, près de 37 % des enseignants sont en grève.

Dans le cortège, Gilda, « bientôt 63 ans » et à la retraite depuis un an, témoigne de son opposition au report de l’âge légal de départ à 64 ans : « La retraite, c’est le moment où l’on profite de la vie après avoir supporté le stress et les humeurs de son patron et de ses collègues ». « A 62 ans, c’est aussi la période de la vie où l’on vous découvre des maladies, déplore cette ancienne secrétaire médicale. Je viens d’apprendre que je suis malade d’un cancer du sein. Maintenant, je me lève le matin pour aller à l’hôpital alors que j’ai travaillé toute ma vie. Ceux qui nous gouvernent ne se rendent pas compte ».

Gilda proteste aussi contre le faible niveau des pensions. Une étude de l’Insee publiée en mai 2022 révèle que les Réunionnais perçoivent les retraites les plus faibles de toutes les régions françaises : 1 160 euros brut par mois en moyenne. C’est 28 % de moins que le montant moyen en France métropolitaine (1 650 euros) et 15 % de moins qu’aux Antilles.

« Avec 1 350 euros par mois, je peux dire que je suis devenue pauvre car la vie est plus chère, constate Gilda. Il y a des choses que je ne peux plus faire, comme voyager. Demain, l’électricité augmente de 15 % à La Réunion et le litre d’huile est à 4,99 euros pour les bouteilles bon marché contre 1,5 euro avant ». « Je descendrai dans la rue tant qu’il le faudra, lance, avec détermination, cette jeune retraitée, même si je suis malade ».

Gilda, secrétaire médicale retraitée de 62 ans, entourée de Gilberte (à gauche), femme de ménage retraitée de 65 ans, et de Rolande (à droite), 59 ans, agent de maîtrise, à Saint-Denis de La Réunion, mardi 31 janvier. Jérôme Talpin (Saint-Denis (La Réunion), correspondance)

75 à 100 % de grévistes dans les raffineries et dépôts de TotalEnergies, annonce la CGT

Le mouvement de grève est massivement suivi dans les principales raffineries et dépôts de carburants du géant pétrolier TotalEnergies, selon la CGT. La raffinerie de Normandie compte 75 % de grévistes, celles de Feyzin (Rhône) et Donges (Loire-atlantique) respectivement 80 et 90 %, et le dépôt de carburants de Flandres (Nord) est en grève à 100 %, a annoncé Eric Sellini, coordinateur national du syndicat pour TotalEnergies.

Ecoles, transports, raffineries… de nombreux secteurs perturbés ou bloqués

Dans les aéroports, c’est principalement la grève de contrôleurs aériens qui va entraîner des perturbations et des retards. Un vol sur cinq devrait être annulé à Orly. Mais à Roissy, il devrait y avoir suffisamment de personnel non gréviste pour assurer le programme prévu, selon la direction générale de l’aviation civile.

Dans le métro parisien, seules les lignes 1 et 14, qui sont automatiques, fonctionneront normalement. Les conducteurs des autres lignes assureront un métro sur deux ou un sur quatre. Certaines lignes comporteront des stations fermées et ne fonctionneront qu’aux heures de pointe. Les chauffeurs de bus et de tramways assureront 80 % du service.

La SNCF a annoncé un trafic « très fortement perturbé » avec deux TER sur dix en province, de 25 % à 50 % des TGV selon les axes, et un train sur trois à un train sur dix en Ile-de-France. Côté international, la circulation des Eurostar et Thalys fonctionnera quasi normalement, mais le trafic sera « fortement perturbé » entre la France et la Suisse (Lyria).

  • Fonction publique

    Le préavis de grève concerne l’ensemble de la fonction publique, où la journée d’action du 19 janvier avait mobilisé 28 % de grévistes parmi les 2,5 millions d’agents de l’Etat, selon le gouvernement. Des mairies, comme celle de Paris ou Montreuil (Seine-Saint-Denis), ont annoncé qu’elles garderaient portes closes.

    Le 19 janvier, les programmes de télévisions et radios publiques avaient été largement perturbés à France Télévisions et Radio France.

    Les syndicats enseignants prévoient 50 % de grévistes parmi les professeurs, de la maternelle au lycée, mardi. Le 19 janvier, selon le ministère de l’éducation nationale, la mobilisation s’était traduite par un taux d’enseignants grévistes de 42,3 % en primaire, et 34,6 % en collèges et lycées.

    La grève devrait être très suivie dans les raffineries, après déjà deux journées d’arrêt de travail, les 19 et 26 janvier : les raffineries avaient fonctionné ces jours-là mais les expéditions de carburants avaient été bloquées 24 heures.

  • L’Elysée, l’Assemblée nationale, la rue… La réforme des retraites va se jouer au cœur de ce drôle de ménage à trois, potentiellement éruptif et où les rapports de force évoluent au jour le jour.

    Mardi, l’exécutif va pouvoir, une nouvelle fois, mesurer la solidité du front syndical. En ayant un œil sur les secteurs cruciaux (transports, éducation nationale, énergie…), mais aussi sur les villes moyennes, qui s’étaient fortement mobilisées il y a douze jours, signe d’un ancrage de la protestation.

    Officiellement, l’Elysée et Matignon ne craignent pas la rue. Mais, contrairement à leurs prédécesseurs, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ne disposent pas de la majorité absolue à l’Assemblée nationale. A mots couverts, certains ministres craignent qu’une mobilisation longue finisse par faire peur à certains députés, « à portée de baffes dans leur circonscription », selon un ministre.

    Un contexte dont les syndicats ont parfaitement conscience. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, assumait, samedi 28 janvier, dans un entretien au Monde, la « volonté de mobiliser largement » pour mettre la pression sur le Parlement. Patricia Drevon, secrétaire confédérale de FO, estime que les députés et les sénateurs « vont peut-être plus regarder que le gouvernement ce qui se passe dans la rue et ce que disent les sondages ».

    A Saint-Denis de La Réunion

    Début du cortège, en bas de la rue du maréchal Leclerc. Le parcours de la manifestation traverse le centre-ville et rejoindra la préfecture en fin de matinée, à Saint-Denis de La Réunion, mardi 31 janvier.

    Les syndicats espèrent frapper encore plus fort que le 19 janvier

    Des centaines de milliers de Français devraient à nouveau manifester mardi contre la réforme des retraites. Les syndicats espèrent une mobilisation au moins équivalente à celle du 19 janvier pour faire plier le gouvernement.

    « Je pense qu’il y aura largement autant de monde, en tout cas je le souhaite », a déclaré lundi sur France 2 le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. « On espère faire encore plus fort le 31 », avait affirmé la semaine dernière son homologue de la CGT, Philippe Martinez.

    Lire aussi : Avec 1,12 million de manifestants, la réforme des retraites atteint presque le record de 2010

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    La journée du 19 janvier avait réuni selon les autorités 1,12 million de manifestants, et selon la CGT plus de deux millions. Cette fois-ci, 1,2 million de manifestants sont attendus, dont 100 000 à Paris, selon une source policière.

    Lundi, lors d’une conférence de presse à La Haye, Emmanuel Macron a jugé cette réforme « indispensable quand on se compare en Europe » et pour « sauver notre système » par répartition.

    Bonjour à toutes et à tous,

    Bienvenue dans ce direct. Nous allons suivre la deuxième journée de mobilisation intersyndicale contre le projet de loi sur la réforme des retraites. Galvanisés par le succès des premières manifestations – 1,12 million de personnes à travers la France selon les autorités, plus de deux millions d’après les organisateurs –, le 19 janvier, les huit principaux syndicats appellent à manifester « encore plus massivement », mardi 31 janvier. Plus de 200 rassemblements sont prévus sur tout le territoire. A Paris, le cortège doit s’élancer place d’Italie à 14 heures et s’achever aux Invalides, tout près de l’Assemblée nationale.

    Le contexte

    • Deuxième round. Galvanisés par le succès de leur première mobilisation contre la réforme des retraites – 1,12 million de manifestants selon les autorités, plus de deux millions d’après les organisateurs –, le 19 janvier, les huit principaux syndicats appellent à manifester « encore plus massivement », mardi 31 janvier.
    • Plus de 200 rassemblements sont prévus à travers le pays. A Paris, le cortège doit s’élancer place d’Italie à 14 heures et s’achever aux Invalides, tout près de l’Assemblée nationale.
    • La SNCF a annoncé un trafic « très fortement perturbé » avec deux TER sur dix en province, de 25 % à 50 % des TGV selon les axes, et un train sur trois à un train sur dix en Ile-de-France. Dans les transports parisiens, seules les lignes 1 et 14, automatiques, fonctionneront normalement. Sur les autres lignes, les métros circuleront essentiellement aux heures de pointe. La grève des contrôleurs aériens devrait provoquer l’annulation d’un vol sur cinq à l’aéroport d’Orly. Dans l’enseignement, des fermetures de classes sont aussi à prévoir.
    • Elisabeth Borne s’est montrée ferme dimanche, affirmant sur Franceinfo que le report de l’âge légal de départ à 64 ans (au lieu de 62 ans actuellement) n’était « plus négociable ». Alors que le texte est très critiqué sur ses conséquences pour les femmes, la première ministre s’est, en revanche, dite ouverte à une discussion sur une meilleure utilisation des trimestres « éducation » et « maternité » obtenus au cours de leurs carrières.
    • La fermeté affichée par Mme Borne a fait bondir les oppositions. La patronne des députés Rassemblement national, Marine Le Pen, a mis en garde la cheffe du gouvernement, qui « ne devrait pas trop s’avancer, parce que, parti comme c’est parti, il n’est pas du tout impossible que sa réforme des retraites ne soit pas votée ». Le secrétaire général du Parti communiste, Fabien Roussel, a assimilé ses déclarations à une « provocation à quarante-huit heures de la manifestation ».
    • L’examen du projet de loi a commencé lundi en commission. Plus de 7 000 amendements ont été déposés, essentiellement par la gauche, qui entend faire durer les débats, tandis que la droite cherche à faire monter les enchères, consciente que ses voix seront cruciales pour adopter la réforme. Le gouvernement doit aussi composer avec sa propre majorité, car certains députés La République en marche renâclent à voter le texte en l’état.
    • La suite du mouvement reste incertaine. Certaines fédérations de la Confédération générale du travail (CGT) poussent pour un durcissement. De nouvelles grèves sont déjà annoncées dans les ports, raffineries et centrales électriques à partir du 6 février. Chez les cheminots, ce sera le 7 et le 8. Du côté de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), son dirigeant, Laurent Berger, estime qu’« une ou deux démonstrations de force » supplémentaires suffiront à faire entendre raison à l’exécutif.

    Nos contenus sur la réforme des retraites :

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