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Grippe : sept nouvelles régions en phase épidémique, les passages aux urgences doublent

La grippe pourrait bien se joindre au Covid autour de la bûche de Noël. La circulation de l’épidémie grippale s’intensifie sur l’ensemble du territoire, rapporte Santé publique France dans son point hebdomadaire ce mercredi. Toutes les classes d’âges sont concernées, même si la grippe est surtout dangereuse pour les personnes à risques – les 65 ans et plus et les femmes enceintes notamment.

Surtout, la grande majorité du territoire est désormais en situation épidémique, avec neuf régions sur treize désormais concernées. A la Bretagne et la Normandie, qui l’étaient déjà la semaine précédente, se sont donc ajoutés tout le Nord et l’Est de la France : Hauts-de-France, Grand Est, Ile-de-France, Bourgogne Franche-Comté, Auvergne Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le reste de l’Hexagone est en phase «pré-épidémique». Dans l’Outremer, l’épidémie se poursuit à Mayotte, la Réunion et en Martinique. Elle est «plus précoce» que «les saisons antérieures», selon l’épidémiologiste Christine Campese.

Le niveau d'alerte régional de SPF pour la semaine 48. (Santé Publique France)

En sept jours, le taux de consultations pour syndrome grippal a bondi de près de 40 %. Cette flambée se répercute sur l’hôpital, déjà largement accaparé par le Covid et la bronchiolite. Depuis le début de la surveillance en métropole, début octobre, 32 cas graves de grippe ont été admis en réanimation. Trois personnes sont mortes, toutes âgées d’au moins 65 ans.

La semaine dernière, le nombre de passages aux urgences pour grippe ou syndrome grippal a presque doublé (+ 94 %), celui des hospitalisations a été multiplié par plus de deux (+ 112 %). Et ce alors que la hausse des hospitalisations pour bronchiolite persiste, selon les dernières données de Santé publique France.

Face à cette co-circulation inédite des virus respiratoires, les autorités sanitaires et politiques martèlent un même mot : prévention. «La vaccination et le respect des gestes barrières restent les meilleurs moyens de se protéger des virus respiratoires» rappelle – une énième fois – Santé publique France.

Couplé au lavage des mains, «le port du masque est indispensable pour prévenir la transmission de la grippe, le VRS [le virus responsable de la bronchiolite] et le Covid», d’après Didier Che, directeur adjoint des maladies infectieuses à SPF. D’où les appels de l’exécutif à remettre le masque dans les espaces de promiscuité, en particulier les transports en commun. Pour le moment sans obligation.

Le ton des autorités se fait néanmoins de plus en plus pressant à mesure que se rapprochent les rassemblements de fin d’année, particulièrement propices à la circulation des virus. Avec peu d’effet, pour le moment. La campagne de vaccination anti-grippe, lancée le 18 octobre pour les plus fragiles, ne rencontre pas un meilleur succès que le rappel Covid. Au 20 novembre, 5 millions de vaccins contre la grippe ont été remboursés par l’Assurance maladie – un recul de 13 % par rapport à l’an dernier.

Les pharmaciens ont sonné l’alerte, le gouvernement multiplie les «appels solennels» et Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) s’en désole. Même l’OCDE s’est inquiété, lundi, d’un «démarrage bien plus lent qu’au cours des deux dernières années» de la vaccination de la grippe en France, avec un niveau de couverture «autour de 50 % seulement» parmi les 65 ans et plus. Un seuil bien loin des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, qui préconise de vacciner 75 % de cette population à risque.