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Guerre en Ukraine : Biden alerte sur un risque d'«apocalypse» nucléaire, Kiev regagne du terrain

LE POINT SUR LA SITUATION - Le Figaro fait le point sur les dernières informations issues de journalistes, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales et d'organisations internationales.

Joe Biden met en garde contre un risque d'«apocalypse» nucléaire, les troupes ukrainiennes poursuivent leur progression dans l'Est et le Sud, l'ambassadeur de France à Moscou convoqué, nouvelles sanctions européennes, nouveaux canons Caesar... Le Figaro fait le point ce vendredi 7 octobre sur le conflit en Ukraine.

Joe Biden craint une «apocalypse» nucléaire

Le président américain Joe Biden a mis en garde jeudi contre un risque d'«apocalypse», pour la première fois depuis la guerre froide, en raison des menaces d'employer l'arme nucléaire par la Russie, dont les troupes sont mises sous pression par la contre-offensive ukrainienne. Le chef d'État a dit s'interroger sur une porte de sortie pour son homologue russe Vladimir Poutine. «Comment peut-il s'en sortir? Comment peut-il se positionner de façon à ni perdre la face, ni perdre une portion significative de son pouvoir en Russie?» s'est questionné le président américain lors d'une collecte de fonds à New York.

Confronté à une résistance ukrainienne tenace alimentée par l'aide militaire occidentale, Vladimir Poutine a fait une allusion à la bombe atomique dans un discours télévisé le 21 septembre. Il s'était dit prêt à utiliser «tous les moyens» dans son arsenal face à l'Occident, qu'il avait accusé de vouloir «détruire» la Russie. «Ce n'est pas du bluff», avait-il assuré.

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«Nous n'avons pas été confrontés à la perspective d'une apocalypse depuis Kennedy et la crise des missiles cubains» en 1962, a alerté jeudi le président américain. Selon les experts, une attaque atomique emploierait probablement des armes nucléaires tactiques - plus petites en charge explosive qu'une arme nucléaire stratégique. Mais Washington considère que même une frappe nucléaire tactique pourrait déclencher une conflagration plus large. Vladimir Poutine «ne plaisante pas quand il parle d'un usage potentiel d'armes nucléaires tactiques ou d'armes biologiques ou chimiques, car son armée, on pourrait le dire, est très peu performante», a encore jugé le président américain.

Kiev poursuit sa reconquête, Moscou assure avoir «repoussé l'ennemi»

Les troupes ukrainiennes sont à l'offensive sur tous les fronts depuis début septembre et ont déjà repris l'essentiel de la région de Kharkiv, dans le Nord-Est, et d'importants nœuds logistiques tels qu'Izyoum, Koupiansk et Lyman (Est). «Rien que depuis le 1er octobre et rien que dans la région de Kherson, plus de 500 km2 de territoire et des dizaines de localités ont été libérées», a déclaré jeudi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

S'exprimant quelques heures plus tôt devant les dirigeants européens réunis en sommet, le chef d'État a réclamé la poursuite de l'aide militaire à Kiev afin que «les chars russes n'avancent pas sur Varsovie ou encore sur Prague».

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L'armée de Moscou a de son côté assuré dans son rapport quotidien avoir «repoussé l'ennemi» dans la même région de Kherson où Kiev revendique ses nouveaux succès. Selon elle, les forces ukrainiennes ont déployé quatre bataillons tactiques sur ce front, soit plusieurs centaines d'hommes, et «tenté à plusieurs reprises de percer les défenses» russes près de Doudtchany, Soukhanové, Sadok et Brouskinskoïé.

Entrée en vigueur de nouvelles sanctions de l'UE contre la Russie après les annexions

L'Union européenne a imposé de nouvelles restrictions commerciales à la Russie et allongé la liste des personnes visées par des gels d'avoirs et des interdictions de voyage dans l'UE, dans le cadre du 8e paquet de sanctions contre Moscou entré en vigueur jeudi. Ces nouvelles mesures, publiées au Journal officiel de l'UE, ont été prises en réponse à l'annexion de quatre régions ukrainiennes par Moscou.

La Russie convoque l'ambassadeur français à cause des livraisons d'armes

La Russie a convoqué jeudi l'ambassadeur français, Pierre Lévy, au ministère des Affaires étrangères à Moscou pour protester contre les livraisons d'armes à l'Ukraine, au moment où Kiev a repris des territoires avec l'aide de ces armements. «La partie russe a souligné les dangers qu'entraîne l'augmentation des livraisons d'armes et de matériel au régime de Kiev, ainsi que l'intensification des programmes d'entraînement pour la formation de militaires ukrainiens», a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.

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«Cette ligne contredit les déclarations depuis Paris de responsables officiels qui disent vouloir un règlement pacifique en Ukraine», a ajouté cette source, précisant que l'ambassadeur français s'était entretenu avec un vice-ministre russe, Alexandre Grouchko. Le 20 septembre déjà, Pierre Lévy s'était entretenu à Moscou avec Alexandre Grouchko. Dans un communiqué, la diplomatie russe avait alors jugé «inacceptable» la poursuite «du gavage de l'Ukraine avec des armes occidentales, dont françaises».

Paris envisage de livrer de nouveaux canons Caesar à l'Ukraine

La France envisage l'envoi de nouveaux canons Caesar, pièce maîtresse de l'artillerie française, à l'Ukraine qui tente depuis plus de sept mois de repousser l'armée russe hors de son territoire, a annoncé jeudi le président Emmanuel Macron. «Nous travaillons sur plusieurs demandes, avec plusieurs États membres de l'Union européenne, en particulier sur de nouveaux Caesar», a-t-il dit lors d'une conférence de presse à l'issue de la première réunion de la Communauté politique européenne à Prague. Depuis le début du conflit, la France a fourni 18 canons Caesar de 155 mm d'une portée de 40 km, montés sur camion, des missiles antichars et antiaériens, des véhicules de l'avant-blindé (VAB), du carburant, des équipements individuels et une quinzaine de canons tractés TRF1 de 155 mm à l'Ukraine.

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Paris envisage désormais de fournir à Kiev six à 12 canons Caesar supplémentaires, prélevés sur une commande destinée au Danemark, a confié à l'AFP une source proche du dossier. La France étudie également la possibilité de livrer à Kiev 20 véhicules blindés Bastion. Les Vingt-Sept «discuteront de ces sujets, sur quelques mécanismes» vendredi lors d'un sommet informel de l'UE à Prague, a indiqué le président français, ajoutant qu'il y reviendrait plus en détail lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion. «Nous allons continuer à soutenir l'Ukraine d'un point de vue financier, d'un point de vue humanitaire et d'un point de vue militaire», a-t-il martelé.

Imbroglio autour de menaces de «frappes préventives» de l'Otan

Autre point de friction, Moscou a fustigé jeudi des propos de Volodymyr Zelensky qui a évoqué lors d'une interview des «frappes préventives» de l'Otan contre la Russie, poussant le Kremlin à dénoncer un «appel à débuter une nouvelle guerre mondiale avec des conséquences monstrueuses et imprévisibles». La présidence ukrainienne s'est fendue d'un message expliquant que les propos de Volodymyr Zelensky ont été mal compris et qu'il parlait de sanctions et non de frappes nucléaires.

Crainte toujours réelle d'un accident nucléaire à Zaporijjia

Les bombardements se sont poursuivis, notamment à Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, l'une des régions que Moscou affirme avoir annexées, où une frappe a fait au moins sept morts et cinq disparus, selon le gouverneur local Oleksandr Starukh. Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, était à Kiev jeudi pour discuter l'établissement «d'une zone de protection» autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, visée régulièrement par des tirs dont Russes et Ukrainiens se renvoient mutuellement la responsabilité. «Nous continuons à dire ce qu'il faut faire, c'est-à-dire essentiellement éviter un accident nucléaire à la centrale, ce qui reste une possibilité très, très claire», a-t-il fait valoir.