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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 281e jour de l'invasion russe

Les députés ont affirmé "leur soutien à Kiev" ce mercredi soir.

Les députés ont affirmé "leur soutien à Kiev" ce mercredi soir. © Quentin De Groeve / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Europe 1 avec AFP 06h33, le 01 décembre 2022, modifié à 06h36, le 01 décembre 2022

Au 281e jour de l'invasion russe, l'Assemblée nationale française a affirmé ce mercredi son "soutien le plus total" à Kiev, et condamne "le crime d'agression" de Moscou envers son voisin. A Bruxelles, la Commission européenne a proposé de travailler à la création d'un tribunal spécial pour juger les "crimes de la Russie" durant la guerre. 
L'ESSENTIEL

L'Assemblée nationale a affirmé mercredi son "soutien le plus total" à Kiev et condamné "le crime d'agression" de la Russie envers l'Ukraine, dans une résolution adoptée à une forte majorité. Déposé par les groupes de la majorité présidentielle, à l'initiative de Pieyre-Alexandre Anglade (Renaissance), le texte appelle à "une zone de protection autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia", la plus grande d'Europe, et affirme le "soutien le plus total" de l'Assemblée "à l'Ukraine, son peuple, sa souveraineté et son intégrité territoriale".

La résolution, qui n'a pas de valeur législative, a été adoptée avec 303 voix pour. Les groupes LFI et RN se sont largement abstenus, un député LFI a voté contre. Une large partie de l'Assemblée a applaudi son adoption, se tournant vers l'ambassadeur d'Ukraine en France Vadym Omelchenko, présent dans l'hémicycle.

La résolution "condamne avec la plus grande fermeté l'attaque brutale, injustifiée et illégale" de la Russie et ses "crimes de guerre, voire crimes contre l'humanité". Elle demande d'"intensifier les sanctions" contre la Russie et son président Vladimir Poutine et à ce que le gouvernement français et l'Union européenne soutiennent "toute initiative de nature à encourager la fin du conflit". Elle plaide également pour que "la France continue de prendre une part active dans l'accueil des réfugiés ukrainiens".

"Soyez assurés du soutien indéfectible que continuera d'apporter la France à l'Ukraine", a défendu devant les députés la secrétaire d'Etat chargée du Développement et de la Francophonie Chrysoula Zacharopoulou. "Ce vote intervient à un moment crucial de la guerre", a lancé aux députés avant le scrutin M. Anglade, président de la commission des Affaires européennes, dénonçant une volonté de l'armée russe de "se servir de l'hiver comme une arme de guerre".

"Dans cet hémicycle malheureusement, Vladimir Poutine compte encore un certain nombre de soutiens qui condamnent verbalement cette guerre mais s'opposent systématiquement aux livraisons d'armes et aux sanctions", a-t-il dénoncé avant d'interpeller directement les députés RN et LFI.

Bruxelles favorable à un tribunal spécial pour juger "les crimes russes"

La Commission européenne a proposé mercredi de travailler à la création d'un tribunal spécial pour juger les "crimes de la Russie" en Ukraine et à des solutions pour mobiliser les avoirs russes gelés afin de reconstruire ce pays, deux entreprises qui s'annoncent toutefois difficiles. Dans le même temps, sur le terrain des opérations militaires, les forces russes maintiennent la pression en vue de tenter de s'emparer de Bakhmout, une ville de l'est du territoire ukrainien dans les environs de laquelle des combats font rage depuis l'été.

"L'ennemi continue de concentrer ses principaux efforts sur la conduite d'actions offensives dans le secteur de Bakhmout", a ainsi signalé en fin d'après-midi l'état-major de l'armée ukrainienne. Les Russes avaient peu auparavant revendiqué la prise de trois villages près de cette cité qui comptait 70.000 habitants avant la guerre et qui est aujourd'hui en grande partie détruite.

Cette bataille a pris une importance d'autant plus symbolique pour Moscou que la conquête de Bakhmout, avec l'appui du groupe paramilitaire Wagner, arriverait après une série d'humiliantes défaites, avec les retraites de Kharkiv (nord-est) en septembre et de Kherson (sud) en novembre. Un employé de l'ambassade d'Ukraine à Madrid a par ailleurs été légèrement blessé mercredi par l'explosion d'une lettre piégée, amenant Kiev à ordonner un renforcement de la sécurité dans toutes ses représentations diplomatiques.

"Venez en Ukraine" lance Zelensky à Musk après une proposition de paix controversée

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a critiqué mercredi une proposition de plan de paix controversée faite par le milliardaire américain Elon Musk pour mettre fin à l'offensive russe en Ukraine, l'invitant à venir dans son pays meurtri par la guerre. Elon Musk avait suscité une controverse sur Twitter en octobre avec une proposition de plan de paix entre Kiev et Moscou.

Le milliardaire américain suggèrait notamment que la Crimée reste partie intégrante de la Russie mais aussi l'organisation de nouveaux réferendums sous supervision de l'ONU dans les régions ukrainiennes "annéxées" par les Russes, et un statut de pays neutre pour l'Ukraine. Lors d'un événement organisé par le New York Times, le président Zelensky a semblé tourner en dérision la proposition du milliardaire non-conformiste, disant qu'il devrait plutôt venir en Ukraine.

"Je pense que soit quelqu'un a une influence sur lui, soit il tire des conclusions par lui-même", a déclaré Zelensky lors d'une visio conférence à l'occasion du DealBook du New York Times, faisant allusion à Elon Musk. "Si vous voulez comprendre ce que la Russie a fait ici, venez en Ukraine et vous verrez tout par vous-même", a déclaré M. Zelensky. "Et ensuite, vous me direz comment mettre fin à cette guerre, qui l'a déclenchée et quand elle pourra être terminée."

En octobre, le fondateur de Tesla et SpaceX a lancé un sondage pour laisser ses plus de 100 millions de followers voter sur sa proposition de plan de paix. Zelensky a répondu avec son propre sondage Twitter, demandant: "Quel @elonmusk aimez-vous le plus?" avec les options "Celui qui soutient l'Ukraine" et "Celui qui soutient la Russie".