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Guerre en Ukraine : combats acharnés pour le contrôle de Vougledar, dans l'est du pays

Les combats redoublent d'intensité à Vougledar, au sud-ouest de Donetsk. (Illustration)

Les combats redoublent d'intensité à Vougledar, au sud-ouest de Donetsk. (Illustration) © Anatolii Stepanov / AFP

Europe 1 avec AFP 10h48, le 28 janvier 2023, modifié à 10h50, le 28 janvier 2023
Au 338e jour de l'invasion russe, de violents combats se poursuivent entre les Ukrainiens et les Russes, qui tentent de s'emparer de Vougledar, au sud-ouest de Donetsk, en Ukraine orientale. Dans ce contexte, la Pologne a annoncé livrer près de 60 chars à Kiev, pour aider le gouvernement ukrainien dans sa lutte contre la Russie.
L'ESSENTIEL

Les troupes ukrainiennes sont engagées dans une confrontation "féroce" avec les forces russes qui tentent de s'emparer de Vougledar, au sud-ouest de Donetsk, en Ukraine orientale où les combats se sont intensifiés ces dernières jours. "Bientôt, Vougledar pourrait devenir un nouveau succès très important pour nous", a déclaré vendredi Denis Pushilin, chef de la région de Donetsk nommé par Moscou. Les deux parties ont revendiqué la victoire, mais la ville reste contestée selon Kiev.

Le porte-parole de l'armée ukrainienne pour la zone Est, Serguiï Tcherevaty, a confirmé "des combats féroces", tout en assurant que les Russes avaient été repoussés. A 150 km de Bakhmout, cette cité minière qui comptait 15.000 d'habitants avant l'invasion russe, des affrontements "sérieux, brutaux" ont lieu et les troupes russes se sont "implantées dans le sud-est et l'est de la ville", a affirmé un responsable des autorités prorusses de la région orientale de Donetsk, Ian Gagine.

Intensification des attaques russes

"L'ennemi cherche en effet à remporter un succès dans ce secteur mais il n'y parvient pas grâce aux efforts des forces de défense de l'Ukraine", a-t-il dit à la télévision. "L'ennemi exagère, et c'est un euphémisme, sa réussite", a-t-il poursuivi, concluant : "face à ses pertes, l'ennemi recule".

"L'encerclement et la libération à venir" de cette localité permettront de "changer le rapport de force sur le front" en ouvrant la voie à une offensive vers Pokrovsk et Kourakhové, des localités situées plus au nord, a jugé le chef de séparatistes de Donetsk, Denis Pouchiline. L'Ukraine a fait savoir cette semaine que les soldats russes, en supériorité numérique, avaient intensifié leurs attaques dans l'est, en particulier sur Vougledar et Bakhmout, cette dernière étant leur cible depuis des mois.

Et une nouvelle offensive russe est en préparation pour le 24 février, un an jour pour jour après l'invasion par la Russie de l'Ukraine, a assuré Oleksii Danilov, secrétaire du Conseil de défense et de sécurité nationale d'Ukraine. "Ils se préparent maintenant à une activation maximale (...) et ils pensent avoir d'ici la date anniversaire à des réussites", a-t-il déclaré sur Radio Svoboda. Cette nouvelle vague offensive en préparation pour le 24 février "n'est pas un secret", a-t-il ajouté.

Selon l'Institute for the Study of War, la Russie cherche à "disperser" les forces ukrainiennes afin de "créer les conditions d'une opération offensive décisive". Les militaires russes et les hommes du groupe paramilitaire Wagner ont récemment pris Soledar, au nord de Bakhmout, un premier succès depuis de longs mois et une série de revers pour le Kremlin. "Les Russes avancent, il y a des tirs constants, nuit et jour, ils essaient de trouver des points faibles dans notre défense", a témoigné auprès de l'AFP Iouri, un soldat ukrainien de 44 ans, dans une tranchée de Bakhmout.

Toujours dans l'est, à Tchassiv Iar, deux personnes ont été tuées vendredi et au moins cinq blessées dans des tirs de l'artillerie russe, ont signalé les autorités locales. Plus au nord, dans la région de Kharkiv, le pilonnage du village de Dvoritchna a fait deux autres morts, a annoncé la présidence ukrainienne. La ville méridionale de Kherson a également été la cible des obus russes, selon la même source. La Russie a mobilisé des centaines de milliers de réservistes et de repris de justice pour essayer de percer les lignes ukrainiennes et de conquérir le reste du Donbass, une vaste zone industrielle de l'est de l'Ukraine.

60 chars polonais de plus

Dans ce contexte, le président Zelensky a salué la décision annoncée par la Pologne de livrer à son pays 60 chars supplémentaires, dont la moitié seront une version modernisée du T-72 soviétique, après les 14 Leopard 2 de fabrication allemande déjà promis. Parallèlement, le gouvernement belge s'est engagé à octroyer à l'Ukraine de nouveaux financements pour en particulier la fourniture de missiles, de mitrailleuses, de munitions et de véhicules blindés.

Quant à l'armée de l'air ukrainienne, elle a jugé vendredi que le F16 de fabrication américaine "pourrait être le meilleur candidat" pour "devenir le seul type" d'appareil polyvalent dans sa flotte, selon son porte-parole Iouri Ignat. Le président ukrainien réclame des avions de chasse et des missiles de longue portée, autant d'armes que les Occidentaux refusent jusqu'ici de fournir. De son côté, l'Union européenne a décidé de prolonger de six mois ses sanctions imposées à la Russie lorsqu'elle a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014 et prépare de nouvelles mesures contre Moscou.

Le président français Emmanuel Macron a toutefois souligné vendredi qu'il continuerait à "parler à la Russie". Volodymyr Zelensky a en outre dénoncé l'"hypocrisie" du Comité international olympique, qui malgré des appels répétés de Kiev à bannir les sportifs russes et bélarusses des JO 2024 prévus à Paris, le CIO a déclaré mercredi "étudier" la possibilité de les autoriser à participer sous bannière neutre.

Il a invité son chef, Thomas Bach, à visiter Bakhmout, l'un des points les plus chauds de la guerre avec la Russie "pour qu'il voie de ses propres yeux que la neutralité n'existe pas".