Guerre en Ukraine, en direct : à Kharkiv et à Lviv, des infrastructures énergétiques endommagées par des bombardements russes

Au moins cinq personnes sont mortes et vingt-sept ont été blessées, dont six enfants, dans le bombardement d’un immeuble d’habitation à Dnipro, dans le centre-est de l’Ukraine, a annoncé le gouverneur de l’oblast de Dnipropetrovsk, Valentyn Reznitchenko, samedi après-midi sur Telegram.

« L’envoi de chars ne va en rien accélérer la fin des hostilités militaires, mais va seulement les intensifier, en provoquant de nouvelles victimes », a déclaré l’ambassade de Russie au Royaume-Uni dans un communiqué, ajoutant qu’il était « peu probable » que ces chars aident l’armée ukrainienne à « renverser la situation sur le champ de bataille ».

« Des coupures de courant d’urgence ont été mises en œuvre » à la suite de deux bombardements contre des infrastructures, a déclaré le gouverneur de l’oblast de Kharkiv, Oleh Synehoubov, sur Telegram. A Lviv, les autorités ont mis en garde contre de possibles interruptions dans l’approvisionnement en eau et en électricité.

Un immeuble de la ville de Dnipro, dans le centre-est de l’Ukraine, a été gravement endommagé lors d’une attaque au missile russe samedi et des personnes ont été piégées sous les décombres, a annoncé le chef adjoint du bureau du président, Kirill Timoshenko, samedi après-midi sur Telegram.

Le gouverneur de l’oblast de Dnipropetrovsk, Valentyn Reznitchenko, a précisé que dix blessés étaient à l’hôpital, dont « deux enfants ».

A Kiev, pour les vacances scolaires, la compagnie de chemins de fer ukrainienne Ukrzaliznytsia, en partenariat avec l’Unicef, a mis en circulation une locomotive à vapeur datant de 1954 pour les enfants.

Certains quartiers de Kherson et trente-cinq localités de l’oblast sont « temporairement déconnectés de l’alimentation électrique », a annoncé le gouverneur de l’oblast, Iaroslav Ianouchevytch, samedi midi sur Telegram. « Ce sont des mesures forcées liées à la prochaine attaque de missiles des Russes – afin de préserver les installations énergétiques d’éventuels dommages graves, leur travail devrait être suspendu », a-t-il expliqué, en précisant que la lumière serait rétablie lorsque la menace serait passée.

Nous n’avons pas reparlé récemment dans ce live de la ministre allemande Christine Lambrecht, car, pour le moment, sa démission n’a pas été confirmée. Seuls certains médias, dont Bild et le Süddeutsche Zeitung (SZ), ont affirmé vendredi soir que M^me Lambrecht avait décidé de démissionner et qu’elle en avait informé le chancelier, Olaf Scholz. Selon le quotidien SZ, elle annoncera sa démission la semaine prochaine, à un moment particulièrement critique puisque l’Allemagne est en pleine concertation avec ses alliés occidentaux pour décider de l’éventuelle livraison de chars de combat à l’armée ukrainienne. M. Scholz est sous pression, sur la scène internationale et au sein de sa coalition, pour autoriser l’envoi de chars Leopard de fabrication allemande, des engins réputés pour leur puissance. La Pologne a proposé d’en fournir à Kiev mais a besoin de l’autorisation de Berlin.

Au cours des treize mois passés au ministère, cette ancienne ministre de la justice, âgée de 57 ans, a accumulé les dérapages – le dernier en date étant son message de vœux raté le soir du Nouvel An. La vidéo, enregistrée sur un trottoir de Berlin dans le bruit assourdissant des pétards, a été jugée de mauvais goût alors que la guerre fait rage en Ukraine. Le fond était également problématique : la ministre confiait candidement que la guerre en Ukraine lui avait permis de faire « beaucoup, beaucoup de rencontres avec des gens intéressants et formidables ». « Pour cela, je dis un grand merci », déclarait-elle.

Ibrahim Kalin, proche conseiller du président turc, Recep Tayyip Erdogan, a expliqué samedi vouloir promouvoir des « cessez-le-feu localisés » en Ukraine, faute de pouvoir atteindre un accord de paix plus global. Ni la Russie ni l’Ukraine « n’est en situation de l’emporter militairement », a-t-il par ailleurs estimé, se disant convaincu « qu’à la fin [les deux parties] devront négocier pour parvenir à une issue acceptable ».

Rishi Sunak a déclaré, samedi dans un communiqué, qu’il s’était engagé à fournir des chars d’assaut Challenger 2 et d’autres systèmes d’artillerie après avoir parlé par téléphone au président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Il n’a précisé ni la quantité ni la date de la livraison des chars. De leur côté, les médias britanniques ont rapporté que quatre chars de combat Challenger 2 de l’armée seraient envoyés immédiatement en Europe de l’Est, et huit autres suivraient peu de temps après.

Le premier ministre et le président ukrainien « ont salué d’autres engagements internationaux dans ce sens, notamment l’offre de la Pologne de fournir une compagnie de chars Leopard », peut-on lire dans le communiqué.

Un présentateur au visage de jeune premier. Des chroniqueurs forts en gueule. Un nom d’émission qui annonce la couleur, « L’Antenne libre ». Sur TV Zvezda, on n’est pas là pour faire dans la demi-mesure. Nous sommes sur la chaîne de télévision officielle de l’armée russe. En ce 1^er décembre 2022, un débat est consacré au traitement médiatique de la guerre en Ukraine. Sur le banc des accusés : la « propagande » occidentale, qui diaboliserait la Russie et tairait les exactions ukrainiennes. Un témoin à charge est invité à s’asseoir au milieu du plateau. Un Français, grand, massif, crâne rasé et barbe fournie : Charles d’Anjou. « C’est le président d’Omerta et le producteur du documentaire Front russe : l’Ukraine de Poutine, annonce l’animateur. Il a passé quatre semaines dans la zone de l’opération militaire spéciale. Il n’a pas eu peur des pressions et a pris le risque d’aller filmer côté russe. »

Les programmateurs de TV Zvezda connaissent bien Omerta. L’inter­naute français lambda, un peu moins. Le média en ligne, lancé le 16 novembre 2022, navigue encore dans une relative confidentialité. Qu’importe. Depuis le début de l’offensive en Ukraine, le 24 février 2022, la Russie cherche des relais dans sa guerre de l’information. En France notamment, où l’opinion, comme dans une grande partie des pays européens, s’est rangée derrière la bannière ukrainienne. La chaîne RT (ex-Russia Today) et le site Sputnik, tous deux financés par Moscou, ont été interdits de diffusion dans l’Union européenne une semaine après le début de l’invasion russe. Un coup dur, tant ces médias s’étaient taillé une place dans le paysage ­hexagonal, en particulier à la faveur de la crise des « gilets jaunes » : le 23 février, le site Internet de Sputnik comptait encore 8 millions de visites mensuelles ; celui de RT France, 4 millions. Les deux entités tentent, depuis, de survivre tant bien que mal pour continuer à faire entendre la voix de Moscou.

La petite ville de Soledar, dans l’est de l’Ukraine, au centre d’une bataille acharnée avec les forces russes et dont Moscou revendique la prise, est toujours « sous contrôle » ukrainien, a déclaré samedi le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, en ajoutant que cette localité et la ville proche de Bakhmout étaient les points « les plus chauds » du front.

le premier ministre britannique a réaffirmé lors d’une conversation téléphonique « le soutien toujours solide du Royaume-Uni » à l’Ukraine, a déclaré le président ukrainien, samedi sur Telegram. Volodymyr Zelensky a remercié Rishi Sunak « pour les décisions qui non seulement [les] renforceront sur le champ de bataille, mais enverront également le bon signal aux autres partenaires ».

Dans son analyse de la situation sur le front samedi matin, le ministère de la défense britannique a expliqué que le déploiement d’« au moins dix navires de la flotte russe de la mer Noire » mercredi pourrait être une « réponse à une menace spécifique identifiée par les Russes à Novorossiisk ». Les services de renseignements ont également précisé :

« Il est peu probable que le déploiement signifie la préparation de frappes inhabituelles de missiles de croisière lancés par voie maritime. Il est hautement improbable que la flotte se prépare à des opérations d’assaut amphibies. »

Des bombardements ont été signalés à Otchakiv, une ville de l’oblast de Mykolaïv, a fait savoir Vitali Kim samedi matin sur Telegram. Le gouverneur de la région a précisé que les fenêtres d’un bâtiment avaient été endommagées et qu’un incendie s’était déclaré dans une des infrastructures civiles à la suite des tirs de roquettes. « Selon les informations préliminaires, il n’y a pas de victimes », a-t-il précisé.

« L’ennemi a frappé de nouveau les terres libres de notre région. Les roquettes tombées à Zaporijia sur le territoire de l’une des entreprises y ont causé des destructions. Heureusement, il n’y a pas eu de victimes », a affirmé Oleksandr Staroukh, samedi sur Telegram. Le chef de l’administration militaire de la région a également précisé que la ville d’Orikhiv avait de nouveau été touchée. « A la suite de l’attaque d’artillerie ennemie, trois maisons ont été détruites. »

Dans la région de Kharkiv (nord-est), « l’ennemi a lancé une nouvelle attaque de missiles sur des infrastructures essentielles », a déclaré le gouverneur, Oleh Synehoubov, samedi matin sur Telegram. Des coupures de courant d’urgence pourraient avoir lieu dans cette ville, la deuxième d’Ukraine, a-t-il ajouté, rappelant que les services de l’énergie travaillent « à la stabilisation de la situation en matière d’approvisionnement en électricité ». De son côté, le maire de Kharkiv, Ihor Terekhov, a précisé que les informations concernant les victimes et les destructions seraient apportées ultérieurement.

Plusieurs explosions ont retenti samedi matin à Kiev, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP), des responsables ukrainiens affirmant que des bombardements avaient pris pour cible des infrastuctures-clés de la capitale de l’Ukraine.

« Une attaque au missile sur des infrastructures essentielles » est en cours à Kiev, a dit Kirill Timoshenko, un conseiller de la présidence ukrainienne, sur Telegram, tandis que le maire de la ville, Vitali Klitschko, a rapporté des explosions dans le quartier de Dniprovsky, appelant les habitants à « rester dans les abris ».

Les services administratifs de la capitale ont précisé qu’une des infrastructures de la ville avait été atteinte, sans faire de blessés. Des fragments d’un missile sont tombés dans le quartier d’Holossiïvsky, sans faire de blessé, a encore dit Vitali Klitschko.

Pourquoi une modeste localité désormais en ruine et désertée par sa dizaine de milliers d’habitants est-elle devenue le point focal de cette guerre ? Les raisons sont multiples.