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Guerre en Ukraine, en direct : Emmanuel Macron annonce un fonds de 100 millions d’euros pour l’achat direct par Kiev de matériel militaire

Des militaires ukrainiens s’apprêtent à pilonner une position russe avec un obusier M777 américain, dans la région de Kharkiv, le 14 juillet 2022.

Live en cours

Ce fonds permettra à l’Ukraine d’« acheter directement auprès de nos industriels les matériels dont elle a le plus besoin pour soutenir son effort de guerre », a déclaré le président français devant la presse à Prague, à l’issue d’une réunion de dirigeants européens.

Le prix Nobel de la paix décerné à des critiques de Vladimir Poutine et de son régime

Le Nobel de la paix a récompensé vendredi un trio de représentants des sociétés civiles en Europe de l’Est, le militant biélorusse Ales Bialiatski, l’ONG russe Memorial et le Centre ukrainien pour les libertés civiles, un prix hautement symbolique dans le contexte de la guerre en Ukraine.

« Le comité Nobel souhaite honorer trois défenseurs remarquables des droits humains, de la démocratie et de la coexistence pacifique dans les trois pays voisins Biélorussie, Russie et Ukraine », a déclaré sa présidente, Berit Reiss-Andersen.

Le comité a ajouté que ce Nobel de la paix n’était pas dirigé contre Vladimir Poutine, qu’il a toutefois appelé à cesser de réprimer les militants.

Ce qu’il faut savoir ce vendredi matin

  • Les troupes ukrainiennes, à l’offensive sur tous les fronts depuis le début de septembre, ont déjà repris l’essentiel de la région de Kharkiv (Nord-Est) et d’importants nœuds logistiques, tels qu’Izioum, Koupiansk et Lyman (Est). « Depuis le 1er octobre, et rien que dans la région de Kherson, plus de 500 kilomètres carrés de territoire et des dizaines de localités ont été libérés », a déclaré, jeudi soir, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
  • Les bombardements se poursuivent, notamment à Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine, l’une des régions que Moscou affirme avoir annexées, où une frappe a fait au moins sept morts et cinq disparus, selon le gouverneur local, Oleksandr Staroukh.
  • Le président américain, Joe Biden, a mis en garde, jeudi, contre un risque d’« apocalypse » pour la première fois depuis la guerre froide, en raison des menaces de Vladimir Poutine d’employer l’arme nucléaire.
  • La France envisage l’envoi de nouveaux canons Caesar, pièce maîtresse de l’artillerie française, a annoncé Emmanuel Macron, jeudi. Depuis le début du conflit, la France a notamment fourni 18 canons Caesar de 155 millimètres d’une portée de 40 kilomètres, montés sur camion.
  • Moscou a fustigé, jeudi, les propos de Volodymyr Zelensky, qui a évoqué, lors d’une interview, des « frappes préventives » de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) contre la Russie. La présidence ukrainienne a publié un message expliquant que les propos de M. Zelensky avaient été mal compris et qu’il parlait de sanctions et non de frappes nucléaires.
  • L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) considère la centrale nucléaire de Zaporijia comme une installation ukrainienne, alors que Vladimir Poutine a ordonné, mercredi par décret, de transférer le contrôle de la centrale aux autorités russes et d’en faire une « propriété fédérale ».
  • A la suite du sabotage des gazoducs Nord Stream en mer Baltique, la Norvège a annoncé qu’elle allait limiter l’accès des bateaux de pêche russes à ses ports, durcissant ainsi ses mesures de sécurité.
  • Un huitième train de sanctions européennes contre la Russie est entré en vigueur jeudi. Il instaure pour 7 milliards d’euros de nouvelles interdictions d’importation, afin de réduire les revenus de la Russie.

Tout le live

Oleksandra Romantsova, directrice exécutive du Centre pour les libertés civiles ukrainien n’a pas pu contenir son émotion, vendredi, lorsqu’elle a décroché son téléphone. Au bout du fil, Olav Njoelstad, directeur de l’Institut Nobel lui a appris que son ONG était lauréate du prix Nobel de la paix 2022.

Macron annonce un fonds de 100 millions d’euros pour l’achat direct par Kiev de matériel militaire

Emmanuel Macron a annoncé vendredi la création d’un « fonds spécial de 100 millions d’euros » pour que l’Ukraine puisse « acheter directement auprès de nos industriels les matériels dont elle a le plus besoin pour soutenir son effort de guerre », a déclaré le président français devant la presse à Prague à l’issue d’un sommet européen.

La France est restée plutôt discrète sur ses livraisons d’armes aux Ukrainiens. Au début de la guerre, le gouvernement affirmait s’être limité à « des équipements défensifs et à un soutien en carburant ».

Au dernier jour de la campagne présidentielle, le 22 avril, Emmanuel Macron a reconnu, dans un entretien au quotidien Ouest-France, que la France livrait à Kiev des missiles antichars Milan et des canons Caesar. L’Elysée n’a donné aucun détail sur les quantités, tout en précisant que ce matériel était prélevé sur les stocks des forces françaises. En avril, Paris a également assuré avoir donné à l’Ukraine pour 100 millions d’euros de matériel militaire depuis le début de la guerre. Un montant équivalent devait être fourni dans les semaines suivantes.

Au sein de l’armée française, certains s’interrogent sur cette aide. « Les équipements disponibles sont ceux qui servent dans l’armée de terre française, qui sont justement dimensionnés (…). S’ils sont envoyés en Ukraine, c’est une capacité militaire qui est amputée », a alerté le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de terre, lors d’une audition à l’Assemblée nationale le 20 juillet.

Qu’est-ce que la mobilisation partielle annoncée par Vladimir Poutine ? La menace russe de recourir à l’arme nucléaire est-elle sérieuse ? Quel soutien militaire la France a-t-elle apporté à l’Ukraine ? Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Le Monde répond en direct à vos interrogations dans son live quotidien. Voici les réponses à vos questions les plus fréquentes.

Le Nobel de la paix donne de la « force morale » aux militants, affirme l’ONG Memorial

Ian Ratchinski, le président de l’ONG russe Memorial, bannie de Russie, a affirmé vendredi que l’obtention du prix Nobel de la paix donnait « de la force morale (…) à tous les militants russes des droits de l’homme » en « des temps déprimants ».

« Il ne faut pas oublier ceux qui sont en prison », a-t-il dit, à la sortie d’un tribunal de Moscou après un nouveau procès contre l’ONG, et de citer les opposants russes incarcérés Alexeï Navalny et Ilia Iachine.

« C’est un honneur d’être [lauréats] ensemble », a pour sa part déclaré Oleg Orlov, figure historique de Memorial, en référence au Centre des libertés civiles, une organisation de défense des droits de l’homme ukrainienne. « Nous sommes sous pression, eux sont sous le feu de notre propre armée », a-t-il noté. Interdite en Russie, Memorial est une référence de la lutte pour les libertés et la mémoire des répressions politiques dans le pays et en ex-URSS.

Le prestigieux prix a été conjointement attribué au militant biélorusse Ales Bialiatski, en prison dans son pays, à l’ONG Memorial – frappée par un ordre de dissolution en Russie – et au Centre pour les libertés civiles, qui s’emploie aujourd’hui à documenter les « crimes de guerre russes » dans le conflit en cours.

L’économiste Yuriy Gorodnichenko souligne, dans une tribune au Monde, l’originalité de l’économie de guerre ukrainienne, fondée sur une intervention limitée de l’Etat et sur le financement extérieur.

Nobel de la paix : le chef de l’ONU salue la société civile, « oxygène de la démocratie »

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a salué vendredi 7 octobre l’attribution du prix Nobel de la paix à un trio de représentants de la société civile en Ukraine, en Russie et en Biélorussie, qui « met en lumière le pouvoir de la société civile pour faire avancer la paix ». « Les groupes de la société civile sont l’oxygène de la démocratie, des catalyseurs de la paix, du progrès social et de la croissance économique », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Il a également souligné que l’espace de ces groupes « se rétrécit à travers le monde », de même que les défenseurs des droits humains, militants environnementaux et journalistes sont victimes d’« arrestations arbitraires, de dures peines de prison, de campagnes de dénigrement, d’amendes paralysant leur action et d’attaques violentes ».

Le comité Nobel norvégien, chargé d’attribuer le prix Nobel de la paix, a récompensé vendredi un opposant biélorusse, Ales Bialiatski, et deux organisations de défense des droits humains, la russe Memorial et l’ukrainienne le Centre des libertés civiles.

Zelensky demande à l’UE « plus de pression » sur le secteur énergétique russe

Volodymyr Zelensky, a demandé vendredi à l’Union européenne (UE) de « continuer » à mettre « la pression sur le secteur énergétique russe », après l’entrée en vigueur jeudi 6 octobre du huitième paquet de sanctions européennes. Il s’agit de la « principale source de revenus de l’Etat agresseur », a dit le président ukrainien en s’adressant aux dirigeants européens réunis à Prague.

Il a remercié les Vingt-Sept pour ce nouveau train de sanctions, qui impose de nouvelles restrictions commerciales à la Russie et allonge la liste des personnes visées par des gels d’avoirs et des interdictions de voyage dans l’UE.

M. Zelensky a également réitéré les appels de Kiev en faveur de la « démilitarisation » de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine, que la Russie s’est formellement appropriée par décret, mercredi, après sept mois d’occupation. « Il ne s’agit pas seulement de matériel militaire russe, mais aussi du retrait de toutes les troupes de la centrale », a déclaré M. Zelensky, ajoutant qu’environ 500 Russes s’y trouvent actuellement.

La Commission européenne a déclaré jeudi que les nouvelles sanctions étaient une « riposte à l’escalade de la Russie dans la guerre illégale qu’elle continue de livrer à l’Ukraine, qu’illustrent notamment l’annexion de territoires ukrainiens à l’issue de simulacres de “référendums”, la mobilisation de troupes supplémentaires et la menace de l’arme nucléaire ouvertement brandie ».

Hongkong n’imposera pas de sanctions au yacht d’un oligarque russe

Les autorités de Hongkong ont annoncé vendredi qu’elles ne donneraient suite à aucune sanction occidentale « unilatérale », après l’accostage dans ses eaux d’un yacht lié à l’un des oligarques les plus riches de Russie. Ce bateau de 142 mètres, baptisé The-North, a été repéré jeudi par des habitants non loin de l’entrée du port de la ville. Il serait lié à Alexeï Mordachov, le principal actionnaire du groupe sidérurgique russe Severstal. Il est visé par les sanctions prises par les Etats-Unis, l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni.

De nombreuses autorités, notamment espagnoles, italiennes, françaises et fidjiennes, ont saisi des yachts liés à des oligarques russes afin de faire pression sur le président russe, Vladimir Poutine. Le ministère de la marine de Hongkong a déclaré appliquer les sanctions prises par les Nations unies, mais pas celles imposées par des Etats seuls.

Au début de la guerre en Ukraine, The-North a mis le cap vers le port de Vladivostok, dans l’est de la Russie, où il s’est ancré début mars. Selon des sites spécialisés, le navire, qui est évalué à 500 millions de dollars, a quitté Vladivostok la semaine dernière.

Analyse | Les rêves expansionnistes de Vladimir Poutine s’arrêtent ici, à cette guerre néocoloniale contre l’Ukraine qu’il a lui-même déclenchée le 24 février. Le chef du Kremlin a beau multiplier les discours sur la « grandeur » de la Russie, la société n’adhère pas à l’entreprise. Des centaines de milliers de Russes – sept cent mille, selon les estimations établies le 4 octobre par la version russe du magazine Forbes – ont préféré fuir leur propre pays… et le mouvement semble ne pas vouloir se tarir.

Pour Sergueï Lavrov, les propos de Volodymyr Zelensky ont « fourni de nouvelles preuves de la menace que représente le régime de Kiev »

Après que Volodymyr Zelensky a évoqué jeudi des « frappes préventives » de l’OTAN contre la Russie, l’agence de presse Reuters rapporte vendredi la réaction du ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov. Selon lui, les propos du président ukrainien justifient l’« opération militaire spéciale » lancée par Moscou en Ukraine.

Avec cette déclaration, M. Zelensky aurait « en fait fourni de nouvelles preuves au monde de la menace que représente le régime de Kiev », a déclaré M. Lavrov. « C’est pour cette raison qu’une opération militaire spéciale a été lancée, pour les neutraliser », a-t-il ajouté.

Selon l’agence de presse russe RIA, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a également dénoncé les déclarations du président ukrainien, les qualifiant « d’appel à commencer une nouvelle guerre mondiale dont les conséquences seraient imprévisibles et monstrueuses ».

Qu’est le Centre pour les libertés civiles ukrainien, colauréat du prix Nobel de la paix ?

Le Centre pour les libertés civiles, ONG ukrainienne, a été fondé en 2007, à Kiev, la capitale. « Le centre a pris position pour renforcer la société civile ukrainienne et faire pression sur les autorités afin de faire de l’Ukraine une démocratie à part entière », a rappelé le comité Nobel.

Qui est Ales Bialiatski, colauréat du prix Nobel de la paix ?

Initiateur du mouvement démocratique qui a émergé en Biélorussie au milieu des années 1980, Ales Bialiatski, âgé de 60 ans, est un militant politique biélorusse actuellement incarcéré, connu pour son travail à la tête de Viasna, la principale organisation de défense des droits humains en Biélorussie.

« Il a consacré sa vie à promouvoir la démocratie et le développement pacifique dans son pays d’origine », a souligné dans un communiqué le comité Nobel, qui a appelé la Biélorussie à libérer le militant emprisonné. « Nous espérons que cela se produira et qu’il viendra à Oslo pour recevoir le prix, a ajouté sa présidente Berit Reiss-Andersen. Mais il y a des milliers de prisonniers politiques en Biélorussie et je crains peut-être que mon souhait ne soit pas très réaliste. »

Ales Bialiatski, à Minsk, en décembre 2019.

M. Bialiatski avait été de nouveau jeté en prison lors des manifestations massives contre la réélection, jugée frauduleuse par les Occidentaux, du président autoritaire Alexandre Loukachenko en 2020. Rassemblant des dizaines de milliers de manifestants pendant des mois, le mouvement de contestation a été durement maté.

Dans une première réaction vendredi, l’épouse de M. Bialiatski s’est dite submergée par l’« émotion » et « reconnaissante ». En exil, la cheffe de file de l’opposition biélorusse, Svetlana Tsikhanovskaïa, généralement considérée comme la véritable vainqueure du scrutin de 2020, a, elle, salué la reconnaissance d’un « combat pour la liberté ».

L’ONU crée un mandat de rapporteur spécial chargé de surveiller la répression des opposants en Russie

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a innové en créant, vendredi 7 octobre, un mandat de rapporteur spécial chargé de surveiller la répression des opposants en Russie.

Les quarante-sept Etats membres du Conseil ont adopté une résolution en ce sens – proposée par une grande partie des pays membres de l’Union européenne – avec dix-sept voix favorables. Vingt-quatre pays se sont abstenus et six ont voté contre, dont la Chine mais aussi Cuba et le Venezuela.

C’est la première fois que Moscou était visé par un texte concernant la situation des droits humains à l’intérieur du pays. Avant le vote, l’ambassadeur russe auprès de l’ONU à Genève, Guennadi Gatilov, a critiqué le texte et accusé « les pays occidentaux d’utiliser le Conseil à des fins politiques ». Moscou, qui a quitté le Conseil au moment où l’Assemblée générale de l’ONU votait son expulsion, dispose toutefois du statut d’observateur et, à ce titre, peut s’exprimer au Conseil.

La résolution décide de nommer un rapporteur spécial chargé de surveiller « la situation des droits de l’homme » pour une période d’un an. Il devra « recueillir, examiner et évaluer les informations pertinentes provenant de toutes les parties prenantes, y compris la société civile russe, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays ».

« Depuis des années, nous assistons à une détérioration continue de la situation des droits humains en Fédération de Russie, qui s’est accélérée au cours des derniers mois », a déclaré l’ambassadeur du Luxembourg, Marc Bichler, en présentant le texte au Conseil.

« Les récentes lois draconiennes visant à étouffer les médias indépendants et les organisations “indésirables”, les sanctions sévères pour quiconque remet en question le gouvernement ou encore le grand nombre de personnes arrêtées dans le cadre de manifestations constituent quelques exemples récents d’une politique de répression systématique », a-t-il dit.

« Le peuple ukrainien est un artisan de la paix », affirme la présidence ukrainienne

Après que le Nobel de la paix a été décerné, notamment, au Centre pour les libertés civiles ukrainien, la présidence ukrainienne a affirmé vendredi que « le peuple ukrainien [était] aujourd’hui le principal artisan de la paix, dans laquelle on doit exister sans agression ».

Un conseiller de la présidence s’est, lui, montré agacé par le fait qu’une ONG ukrainienne partage le prix avec des organisations de défense des droits humains russe et biélorusse, car, pour lui, même si ces dernières luttent contre la répression dans leurs pays, la Russie et la Biélorussie sont alliées dans la guerre contre l’Ukraine.

« Le comité Nobel a une compréhension intéressante de “la paix” si des représentants de deux pays ayant agressé un 3e reçoivent tous ensemble le prix Nobel », a commenté sur Twitter Mikhaïlo Podoliak. « Les organisations russe et biélorusse n’ont pas pu organiser de résistance à la guerre », a-t-il assené.

L’organisation russe Memorial et le défenseur des droits biélorusse Ales Beliatski sont victimes de la répression dans leurs pays respectifs.

Vous faites référence aux déclarations de Joe Biden, jeudi, selon lesquelles il estime que Vladimir Poutine « ne plaisante pas quand il parle d’un usage potentiel d’armes nucléaires tactiques ou d’armes biologiques ou chimiques, car son armée, on pourrait le dire, est très peu performante » dans le conflit en Ukraine.

Dans son plus récent discours, le 30 septembre, prononcé à l’occasion de l’officialisation par la Russie de l’annexion des territoires ukrainiens sous contrôle russe, Vladimir Poutine a bien évoqué des armes chimiques et biologiques. Il ne menaçait effectivement pas d’en faire usage mais critiquait les Etats-Unis. « Il y a un ordre mondial unipolaire dans son essence, antidémocratique et non libre. (…) Les Etats-Unis ont marqué d’une empreinte terrible la mémoire des peuples de Corée et du Vietnam avec leurs tapis de bombes, l’utilisation du napalm et des armes chimiques. »

Toutefois, Washington avait fait état, à la fin d’avril, d’« informations crédibles » sur la possibilité que la Russie puisse faire usage d’« agents chimiques » dans son offensive pour prendre Marioupol, précisant ne pas être en mesure de confirmer les allégations sur un usage de cette arme, qui émanaient des défenseurs de la ville.

En ce qui concerne l’utilisation de bombes nucléaires, le président russe a là déjà formulé ce qui est interprété comme une menace, bien que toujours indirecte. Le 21 septembre, Vladimir Poutine avait dénoncé les « déclarations de certains représentants de haut rang des principaux Etats membres de l’OTAN sur la possibilité d’utiliser des armes nucléaires de destruction massive contre la Russie ».

Et d’avertir : « A ceux qui se permettent de telles déclarations concernant la Russie, je tiens à rappeler que notre pays dispose également de moyens de destruction divers, et dans certains domaines plus modernes que ceux des pays de l’OTAN. Et si l’intégrité territoriale de notre pays est menacée, nous utiliserons certainement tous les moyens à notre disposition pour protéger la Russie et notre peuple. » Il avait ajouté sur le ton d’une mise en garde : « Ce n’est pas du bluff. »

Qu’est Memorial, l’ONG colauréate du prix Nobel de la paix ?

L’ONG russe Memorial, colauréate du prix Nobel de la paix, a fait la lumière pendant trois décennies sur les purges staliniennes puis les répressions dans la Russie contemporaine de Vladimir Poutine.vant d’en être elle-même victime.

A l’hiver 2021, la justice russe avait prononcé la dissolution de Memorial pour des violations d’une loi controversée portant sur les « agents de l’étranger ». La dissolution de ce pilier de la société civile russe, symbole de la démocratisation des années 1990 après l’effondrement de l’URSS, avait précédé de quelques semaines l’offensive en Ukraine.

Fondé en 1989, Memorial n’a eu de cesse, avant sa dissolution, d’interpeller le Kremlin, s’attirant l’inimitié de nombreux responsables et des représailles allant jusqu’à l’assassinat. Des crimes staliniens aux exactions en Tchétchénie, l’organisation, créée par des dissidents soviétiques – parmi lesquels le Prix Nobel de la paix Andreï Sakharov –, faisait autorité par ses enquêtes rigoureuses, notamment sur les exactions de paramilitaires russes en Syrie.

Avec l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, en 2000, sa tâche s’était révélée de plus en plus difficile, car le Kremlin, défendant une interprétation historique exaltant la puissance de la Russie, minimise les crimes soviétiques. Pendant le procès en dissolution de l’ONG, le procureur Alexeï Jafiarov avait accusé Memorial de « créer une image mensongère de l’URSS en tant qu’Etat terroriste » et de chercher à « réhabiliter des criminels nazis ».

Le prix Nobel de la paix décerné à des critiques de Vladimir Poutine et de son régime

Le Nobel de la paix a récompensé vendredi un trio de représentants des sociétés civiles en Europe de l’Est, le militant biélorusse Ales Bialiatski, l’ONG russe Memorial et le Centre ukrainien pour les libertés civiles, un prix hautement symbolique dans le contexte de la guerre en Ukraine.

« Le comité Nobel souhaite honorer trois défenseurs remarquables des droits humains, de la démocratie et de la coexistence pacifique dans les trois pays voisins Biélorussie, Russie et Ukraine », a déclaré sa présidente, Berit Reiss-Andersen.

Le comité a ajouté que ce Nobel de la paix n’était pas dirigé contre Vladimir Poutine, qu’il a toutefois appelé à cesser de réprimer les militants.

Il s’agit de la translittération française observée par Le Monde. Vous pouvez visualiser l’endroit sur Google Maps en suivant ce lien.

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Russie et alliés

Crimée, annexée depuis 2014

Territoire où se trouve l'armée russe

Où l'armée russe mène des opérations

Mouvements russes

Contre-attaque ukrainienne

Ville tenue par les Ukrainiens

Ville conquise par les Russes

Ville au statut disputé

Centrales nucléaires en service

Le contexte

  • Les troupes ukrainiennes, à l’offensive sur tous les fronts depuis le début de septembre, ont déjà repris l’essentiel de la région de Kharkiv (Nord-Est) et d’importants nœuds logistiques, tels qu’Izioum, Koupiansk et Lyman (Est). « Depuis le 1er octobre, et rien que dans la région de Kherson, plus de 500 kilomètres carrés de territoire et des dizaines de localités ont été libérés », a déclaré, jeudi soir, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
  • Les bombardements se poursuivent, en particulier dans la région de Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine, l’une de celles que Moscou affirme avoir annexées, où une frappe a fait au moins sept morts et cinq disparus, selon le chef de l’administration militaire locale, Oleksandr Staroukh.
  • Le président américain, Joe Biden, a mis en garde, jeudi, contre un risque d’« apocalypse » pour la première fois depuis la guerre froide, en raison des menaces de Vladimir Poutine d’employer l’arme nucléaire.
  • La France envisage l’envoi de nouveaux canons Caesar, pièce maîtresse de l’artillerie française, a annoncé Emmanuel Macron, jeudi. Depuis le début du conflit, la France a fourni dix-huit canons Caesar de 155 millimètres d’une portée de 40 kilomètres, montés sur camion.
  • Moscou a fustigé, jeudi, les propos de Volodymyr Zelensky, qui a évoqué, lors d’une interview, des « frappes préventives » de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) contre la Russie. La présidence ukrainienne a publié un message expliquant que les propos de M. Zelensky avaient été mal compris et qu’il parlait de sanctions et non de frappes nucléaires.
  • L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) considère la centrale nucléaire de Zaporijia comme une installation ukrainienne, alors que Vladimir Poutine a ordonné, mercredi par décret, de transférer le contrôle de la centrale aux autorités russes et d’en faire une « propriété fédérale ».
  • A la suite du sabotage des gazoducs Nord Stream en mer Baltique, la Norvège a annoncé qu’elle allait limiter l’accès des bateaux de pêche russes à ses ports, durcissant ainsi ses mesures de sécurité.
  • Un huitième train de sanctions européennes contre la Russie est entré en vigueur jeudi. Il instaure pour 7 milliards d’euros de nouvelles interdictions d’importation, afin de réduire les revenus de la Russie.

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