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Guerre en Ukraine : la France et l'Australie fourniront des obus de 155 mm

LE POINT SUR LA SITUATION - Les deux pays ont passé un accord pour fabriquer des obus destinés à l'Ukraine, ont annoncé ce lundi les ministres français et australien des Affaires étrangères.

Menaces de missiles russes selon Boris Johnson, dénégation du Kremlin, progression des troupes russes à Vougledar, JO de Paris 2024... Le Figaro fait le point sur la guerre en Ukraine ce lundi 30 janvier 2023.

Accord franco-australien pour fournir des obus de 155 mm à l'Ukraine

La France et l'Australie ont passé un accord pour fournir des obus de 155 mm à l'Ukraine pour la soutenir dans sa guerre contre la Russie, ont annoncé lundi 30 janvier les ministres français des Armées Sébastien Lecornu et australien Richard Marles.

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«Plusieurs milliers d'obus de 155 mm vont être fabriqués en commun» a déclaré Sébastien Lecornu, tandis que Richard Marles a parlé d'un «projet de plusieurs millions de dollars» australiens, une «nouvelle coopération entre les industries de défense australiennes et françaises».

La ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, le ministre australien de la Défense, Richard Marles, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, et le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu à une conférence de presse après une réunion conjointe au Quai d'Orsay à Paris, le 30 janvier 2023. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

«Ce qu'a dit monsieur Johnson, c'est un mensonge», réagit le Kremlin

Le Kremlin a accusé de «mensonge» l'ex-premier ministre britannique Boris Johnson, qui affirme dans un documentaire que le président russe Vladimir Poutine l'a menacé d'utiliser des missiles peu avant l'offensive en Ukraine.

«Ce qu'a dit Monsieur Johnson, c'est un mensonge. C'est soit un mensonge délibéré, mais alors dans quel but ? Soit c'est un mensonge involontaire, dans la mesure où il n'a pas compris ce que lui disait le président Poutine», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

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«Il n'y a eu aucune menace aux missiles. En parlant des enjeux pour la sécurité de la Russie, le président Poutine avait noté qu'en cas d'entrée de l'Ukraine dans l'Otan et la possibilité de déploiement de missiles de l'Alliance ou de missiles américains à nos frontières, cela signifierait qu'un missile pourrait atteindre Moscou en quelques minutes», a expliqué Dmitri Peskov. «Si ce passage a été mal interprété, alors c'est une situation très embarrassante», a-t-il poursuivi.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, à Moscou, le 23 décembre 2021. NATALIA KOLESNIKOVA / AFP

«Un missile, ça prendrait une minute» : la menace de Poutine, racontée par Johnson

L'ex-premier ministre britannique Boris Johnson raconte dans un documentaire de la BBC que le président russe Vladimir Poutine l'a «en quelque sorte menacé» avant l'invasion de l'Ukraine en lui lançant : «Un missile, ça prendrait une minute». Dans ce documentaire en trois parties, dont le premier épisode est diffusé lundi soir sur BBC Two, l'ancien chef du gouvernement britannique raconte son «très long» et «extraordinaire» appel avec le président russe après sa visite à Kiev début février dernier.

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À cette époque, Vladimir Poutine continuait à soutenir qu'il n'avait aucune intention d'envahir son voisin ukrainien, malgré l'afflux massif de militaires russes dans les régions frontalières. Boris Johnson, lui, raconte qu'il avait averti le président russe des dures sanctions que prendraient les Occidentaux s'il s'engageait dans cette voie.

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«Il a dit : 'Boris, vous dites que l'Ukraine ne va pas rejoindre l'Otan de sitôt. (...) Qu'est-ce que vous entendez par 'pas de sitôt' ?'», raconte Boris Johnson. «Eh bien elle ne va pas rejoindre l'Otan dans un avenir proche, vous le savez parfaitement», poursuit l'ex-dirigeant britannique, soutien de la première heure des Ukrainiens. «À un moment donné, il m'a en quelque sorte menacé et a dit : 'Boris, je ne veux pas vous faire de mal, mais avec un missile, ça prendrait une minute' ou quelque chose comme ça», poursuit Boris Johnson.

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«Je pense que d'après le ton très détendu qu'il prenait, le détachement qu'il semblait avoir, il se jouait de mes tentatives de l'amener à négocier», ajoute l'ex-dirigeant britannique, qui a quitté Downing Street début septembre 2022 après une succession de scandales.

L'ancien premier ministre britannique Boris Johnson à Kiev, le 24 août 2022. SERGEI CHUZAVKOV / AFP

Dans le documentaire, le président ukrainien Volodymyr Zelensky raconte quant à lui comment il en est venu à enrager contre l'attitude des Occidentaux à l'époque : «Si vous savez que demain, la Russie va envahir l'Ukraine, pourquoi donc est-ce que vous ne me donnez pas aujourd'hui de quoi l'arrêter ? Si vous ne pouvez pas, alors arrêtez-le vous-mêmes.»

Kiev dément l'avancée russe à Vougledar

L'Ukraine a démenti lundi que les troupes russes progressaient, comme l'affirme Moscou, près de la ville de Vougledar, nouveau point chaud du front dans l'est de l'Ukraine où les combats s'intensifient ces derniers temps. «Nos unités continuent d'avancer (...) Des unités se sont établies dans l'est de Vougledar et le travail se poursuit dans les environs», avait affirmé dans la matinée le chef de l'occupation russe dans la région de Donetsk, Denis Pouchiline, cité par les agences russes.

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Un porte-parole de l'armée ukrainienne en charge de cette zone, Ievguen Ierine, a, lui, assuré que les attaques russes dans la zone avaient échoué. Selon lui, les forces ukrainiennes ont pu repousser les Russes à l'aide d'«armes à feu et de l'artillerie». «L'ennemi n'a pas enregistré de succès et s'est replié. Nous n'avons pas perdu nos positions», a soutenu Ievguen Ierine.

Tir de mortier, près de Bakhmout, dans la région de Donetsk, le 27 janvier 2023. ANATOLII STEPANOV / AFP

Vougledar, ville minière qui comptait 15.000 habitants avant l'offensive russe, est située 150 kilomètres au sud de Bakhmout, autre point chaud du front oriental que l'armée russe cherche à prendre depuis plus de six mois au prix de lourdes pertes.

Le CIO est un «promoteur de guerre», selon Kiev

La présidence ukrainienne a monté le ton lundi contre le Comité international olympique, l'accusant d'être «un promoteur de la guerre» car il examine la possibilité d'autoriser la participation d'athlètes russes sous bannière neutre aux JO-2024.

«Le CIO est un promoteur de la guerre, du meurtre et de la destruction. Le CIO regarde avec plaisir la Russie détruire l'Ukraine et offre ensuite à la Russie une plateforme pour promouvoir le génocide» des Ukrainiens, a lancé sur Twitter le conseiller de la présidence Mykhaïlo Podoliak, visant personnellement Thomas Bach, le patron allemand du Comité.

Anneaux olympiques sur la place du Trocadéro, à Paris, France, le 16 septembre 2017. BENOIT TESSIER / REUTERS

L'Otan demande à Séoul d'«intensifier» son aide à l'Ukraine

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a demandé ce lundi à la Corée du Sud, où il est en visite, d'«intensifier» son aide militaire à l'Ukraine, lui suggérant de réviser sa politique qui consiste à ne pas fournir d'armes aux pays en guerre. Séoul est la première étape d'une visite de Jens Stoltenberg en Asie, qui se rendra également au Japon, dans le cadre d'une campagne visant à renforcer les liens avec les alliés démocratiques de la région face au conflit ukrainien et à la concurrence croissante de la Chine.

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg lors d'un entretien avec l'AFP dans un hôtel de Séoul, le 30 janvier 2023. JUNG YEON-JE / AFP

«Si nous croyons en la liberté, en la démocratie, si nous ne voulons pas que les autocraties et le totalitarisme ne l'emportent, alors ils ont besoin d'armes», a plaidé lundi Jens Stoltenberg à l'institut Chey à Séoul, où il a rencontré de hauts responsables sud-coréens dimanche. Dans une interview à l'AFP à Séoul, le secrétaire général de l'Otan a reconnu que la Corée du Sud et le Japon «apportent un soutien économique important à l'Ukraine», mais les alliés régionaux doivent reconnaître que «la sécurité mondiale est interconnectée».

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Si le président russe Vladimir Poutine gagnait la guerre, cela «enverrait un message très dangereux aux dirigeants autoritaires du monde entier», a-t-il poursuivi, mettant en garde contre des «conséquences directes» pour la sécurité et la stabilité en Asie. Jens Stoltenberg a souligné que la Corée du Nord «fournissait des fusées et des missiles au groupe Wagner», ce que Pyongyang a démenti. Les médias d'État à Pyongyang ont fustigé lundi la visite de Jens Stoltenberg en Asie, estimant qu'elle constituait un pas de plus vers «une crise sécuritaire extrême» dans la région.

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La Corée du Sud est un exportateur d'armes de plus en plus important au niveau mondial et a récemment paraphé des contrats pour vendre plusieurs centaines de chars à des pays européens, dont la Pologne, membre de l'organisation atlantiste. Mais ses lois l'empêchent d'en vendre à des nations en guerre. Séoul a tout de même fourni à l'Ukraine des équipements non létaux et de l'aide humanitaire. Jens Stoltenberg a souligné que des pays comme l'Allemagne et la Norvège, dont la législation était similaire à celle de la Corée du Sud en matière d'exportation d'armes, ont revu leur politique pour soutenir Kiev.

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Les hauts-fonctionnaires ukrainiens interdits de sortie

Le gouvernement ukrainien a interdit à ses hauts fonctionnaires et à tous les élus y compris les femmes de partir en vacances à l'étranger pendant le temps de l'invasion russe, sur fond de récents scandales impliquant d'importants dirigeants. Adoptée vendredi, une résolution gouvernementale en ce sens «est déjà entrée en vigueur», a indiqué lundi 30 janvier à l'AFP le porte-parole des garde-frontière ukrainiens, Andriï Demtchenko. «Ils ne peuvent désormais partir que dans le cadre d'une mission».

Juste après le début de l'invasion russe lancée en février 2022, l'Ukraine a interdit aux hommes en âge de combattre (de 18 à 60 ans) de se rendre à l'étranger sauf en cas de rares exceptions nécessitant pour les responsables publics l'autorisation de leurs supérieurs. Avec cette nouvelle résolution, les hauts fonctionnaires ne pourront partir en vacances à l'étranger uniquement s'ils rendent visite à leurs enfants, ou encore en cas de traitement médical ou bien lors du décès d'un proche, a détaillé Andriï Demtchenko.

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L'interdiction s'étend aussi aux femmes hautes fonctionnaires ainsi qu'aux députés et les élus locaux, selon ce document publié sur le site officiel du gouvernement. La députée Iryna Guerachtchenko a dénoncé sur Facebook une «décision populiste» ayant selon elle des «signes de discrimination à l'égard des milliers d'Ukrainiennes et leurs enfants», alors que le pays compte 15.000 femmes élues locales. «Le pouvoir a d'abord appelé tous ceux qui peuvent à partir pour l'hiver avec leurs enfants et maintenant c'est l'interdiction de sortir», a-t-elle déploré. «Dans les conditions de la guerre, il est important de préserver la santé psychologique des femmes et de leurs enfants», a-t-elle fait valoir.

La résolution du gouvernement a été adoptée après des révélations de presse selon lesquelles un procureur général adjoint était récemment parti en vacances à Marbella, une célèbre station balnéaire espagnole.

Oleksiï Symonenko a été limogé de son poste le 25 janvier, dans le cadre d'une série de renvois initiés par le président Volodymyr Zelensky à la suite d'une affaire de corruption concernant des approvisionnements de l'armée. Un député du parti présidentiel, Mykola Tychtchenko, a par ailleurs été exclu le 26 janvier du groupe parlementaire du parti présidentiel après un voyage en Thaïlande. Enfin, un influent média a accusé vendredi l'ancienne Première ministre Ioulia Timochenko d'avoir passé des vacances dans une villa de luxe aux Émirats arabes unis.