France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Guillaume Allary, l’éditeur de « L’Arabe du futur », sort de la bulle Riad Sattouf

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.

Par Clémentine Goldszal et Zineb Dryef

Réservé à nos abonnés

PortraitAlors que s’achève la saga dont le dernier volet a été couronné par le Grand Prix du festival d’Angoulême, le contrat entre les Editions Allary et l’auteur de BD touche à sa fin. Une collaboration qui a permis à l’un d’acquérir un statut d’auteur majeur et à l’autre de monter une société de production.

L’éditeur Guillaume Allary, dans la cour de sa maison d’édition, à Paris, le 12 janvier 2023.
L’éditeur Guillaume Allary, dans la cour de sa maison d’édition, à Paris, le 12 janvier 2023.

Alors que se concluait, fin novembre 2022, l’épopée autobiographique en six volumes de Riad Sattouf, L’Arabe du futur, entamée en 2014 et vendue à plus de 3 millions et demi d’exemplaires à travers le monde, une autre aventure arrivait à son terme. A l’exception des derniers albums des Cahiers d’Esther, l’autre saga du même Riad Sattouf qui se conclura quand sa jeune héroïne aura atteint ses 18 ans, les Editions Allary ne publieront plus l’auteur de bandes dessinées le plus populaire de France, qui vient tout juste d’être couronné par le Grand Prix d’Angoulême.

Son envie d’indépendance l’a porté à fonder en septembre 2021 sa propre maison, Les Livres du futur. Ce rêve d’autonomie, qu’il partageait jusqu’alors avec son éditeur, Guillaume Allary, finit donc par les séparer. En très bons termes, assurent-ils l’un et l’autre. « Je comprends son désir d’émancipation ; la liberté des auteurs est tellement importante pour moi que je ne peux pas m’y opposer », affirme l’éditeur. Joint par courriel, Riad Sattouf parle aussi gracieusement de son allié de vingt ans : « Sa qualité principale est qu’il m’a laissé faire ce que je voulais, comme je le voulais, et ce dès le départ : histoire, ­dessin, maquette… »

Flammarion, puis Hachette Littérature

Né en 1973, diplômé en philosophie, Guillaume Allary a enseigné quelques années au lycée avant de se lancer dans diverses aventures : en 2003, il réalise le documentaire La Philosophie sur l’estrade, qui met en scène trois professeurs de philosophie au lycée (Charles Pépin, Vincent Cespedes et Sophie Betbeder). Pour gagner sa vie, lui-même donne des cours à Sciences Po. Il écrit des reportages pour le magazine Elle et est apporteur de projets pour les éditions Flammarion.

« Je voulais faire accéder les auteurs de BD au statut d’auteurs majeurs, dans un genre majeur. » Guillaume Allary

Ce métier d’éditeur, qui prendra finalement le pas sur les autres, il a commencé à l’exercer « sans le savoir », quand, encore étudiant, il aidait son ami d’enfance Charles Pépin à retravailler le manuscrit de son premier roman. « Nous avions une vingtaine d’années et ne connaissions personne dans l’édition, dit-il. Nous sommes donc entrés un peu par effraction chez Flammarion, où il a fini par être publié. » Ce coup d’essai lui ouvre les portes de la maison et du milieu.

Quelques années plus tard, il se met à publier des livres pour Hachette Littérature. Il révèle ainsi Faïza Guène (Kiffe kiffe demain, 2004, vendu à 400 000 exemplaires), Charles Pépin, mais aussi Riad Sattouf, cet auteur de bande dessinée dont il avait lu les deux premiers albums, « hilarants », et qu’il avait abordé en fan à la Foire du livre de Brive, en 2004. « Je voulais faire accéder les auteurs de BD au statut d’auteurs majeurs, dans un genre majeur », précise-t-il. Ça tombe bien, Riad Sattouf rêve d’être considéré comme un auteur « littéraire ».

Il vous reste 62.87% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.