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Harcèlement scolaire : les principales pistes d’action qu’Elisabeth Borne s’apprête à dévoiler

Parce que le harcèlement scolaire ne se limite pas à la cour d’école, la Première ministre, Elisabeth Borne, présente ce mercredi 27 septembre le très attendu plan du gouvernement pour lutter, de façon globale, contre ce fléau qui touche environ un enfant sur dix. La Première ministre avait annoncé vouloir en faire «une priorité» après le suicide, en mai, de Lindsay, une collégienne de 13 ans victime de harcèlement scolaire.

En septembre, l’affaire du jeune Nicolas, dont les parents avaient reçu une lettre menaçante du rectorat de Versailles après avoir alerté sur le harcèlement subi par leur fils avant qu’il ne se suicide, a mis en lumière les défaillances de l’institution scolaire. «La philosophie de l’action que nous voulons porter est claire : 100 % prévention, 100 % détection et 100 % réaction», a déclaré lundi 25 septembre le ministre de l’Education, Gabriel Attal. Cours d’empathie, brigades anti-harcèlement, confiscation du portable dans les cas de cyberharcèlement… Libération fait le point sur les principales pistes qui doivent être annoncées pour mieux protéger les victimes et prendre en charge les harceleurs.

Mieux former le personnel scolaire

Gabriel Attal entend faire monter en puissance le programme de prévention «Phare», déployé depuis deux ans dans les écoles, les collèges et depuis septembre dans les lycées. Le dispositif prévoit de former une partie du personnel scolaire (cinq par établissement dans le secondaire, cing par circonscription dans le primaire) pour constituer une équipe référente sur le harcèlement, aux côtés des élèves «ambassadeurs» ayant pour mission de détecter tout problème.

Mais ce programme ne s’applique pas du tout de la même façon selon les établissements ni selon les académies, avec des rectorats qui traînent encore des pieds pour le mettre en place. Chaque académie «devra se doter d’une stratégie anti-harcèlement» d’ici la fin de l’année, a prévenu Gabriel Attal, qui a lancé un audit sur la gestion des cas de harcèlement au cours de la dernière année scolaire. Le ministre a également annoncé vouloir mieux former le personnel scolaire au programme Phare, sans préciser s’il comptait former tous les adultes encadrants d’un établissement, comme le réclament les associations et chercheurs spécialistes du sujet.

Le gouvernement souhaite par ailleurs créer des «brigades anti-harcèlement» dans les rectorats. Des fonctionnaires formés sur le sujet et vers qui les chefs d’établissements pourront se tourner en cas de problème. Attal souhaite aussi que la journée nationale de lutte contre le harcèlement, le 9 novembre, devienne un moment «fort», avec des temps banalisés dans tous les établissements scolaires.

Plus de sanctions en cas de cyberharcèlement

Pour repérer les «signaux faibles», Gabriel Attal envisage de faire distribuer un questionnaire (anonyme ou non, la question doit être tranchée) aux élèves, leur permettant de se situer sur une échelle du harcèlement. Mais, pour libérer la parole, les syndicats enseignants demandent avant tout davantage de moyens humains avec plus de surveillants, de CPE, de médecins scolaires, d’infirmières scolaires ou encore de psychologues de l’éducation nationale.

Le ministre de l’Education souhaite par ailleurs multiplier les «cours d’empathie» dans les écoles maternelles et élémentaires pour apprendre aux enfants à veiller au bien-être de chacun. Un programme inspiré de ce qui se fait au Danemark, un pays très en pointe sur la lutte contre le harcèlement, et qui est aussi déjà expérimenté en France.

Le ministre souhaite aussi que les sanctions concernant les auteurs de cyberharcèlement interviennent plus tôt dans les procédures judiciaires. Et envisage ainsi la confiscation systématique du téléphone portable de ces élèves, tout comme la possibilité de leur interdire l’accès aux réseaux sociaux la nuit pour un «couvre-feu numérique».

Le gouvernement souhaite enfin mieux contrôler la «majorité numérique». Ce texte de loi, adopté par le Parlement en juin, instaure l’obligation pour les réseaux sociaux de vérifier l’âge de leurs utilisateurs et l’accord des parents pour les moins de 15 ans.