France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Haro sur la mélenchonie [Le point de vue de CL]

Haro sur la mélenchonie [Le point de vue de CL]

Photo AFP

Par Maurice BONTINCK - m.bontinck@charentelibre.fr, publié le 28 mars 2023 à 21h30.

Retrouvez notre éditorial du mercredi 29 mars.

Sur le fond et sur le front des réformes, rien n’a bougé après cette dixième journée de mobilisations. La proposition de l’intersyndicale d’une « pause » et d’une « médiation » - ce qui n’est pas rien parce qu’on ne parle plus là du « retrait »du texte - a...

Sur le fond et sur le front des réformes, rien n’a bougé après cette dixième journée de mobilisations. La proposition de l’intersyndicale d’une « pause » et d’une « médiation » - ce qui n’est pas rien parce qu’on ne parle plus là du « retrait » du texte - a été évacuée par l’exécutif trois heures après avoir été avancée par Laurent Berger. Parce que sur la forme, le pouvoir avait d’autres chats à fouetter : Jean-Luc Mélenchon et tout ce qui est à rassembler sous le terme générique d’ « ultragauche ».

Emmanuel Macron avait donné le coup d’envoi des hostilités la veille en l’accusant d’être à l’origine de tous les maux actuels mais aussi à venir en dénonçant un « projet politique mené par LFI (pour) délégitimer nos institutions ». Ce choix stratégique a été entendu. Impossible de recenser toutes les attaques en règle tant elles ont été nombreuses à l’Assemblée ou dans les médias. L’idée générale est de démontrer que « le Lider Maximo » comme le surnomme Éric Dupond-Moretti se situe hors du champ républicain. La chienlit c’est lui, rien que lui.

Tous ceux qui de près ou de loin sont considérés du même camp sont mis dans le même panier. Avec l’utilisation des violences de Sainte-Soline pour faire un exemple. Les élus de la Nupes qui ont participé doivent soit s’excuser (Gérald Darmanin), soit être sanctionnés par l’Assemblée (là, c’est le député LR Julien Dive).

Quant aux organisateurs de la manifestation, le ministre de l’Intérieur annonce vouloir dissoudre le mouvement « Les soulèvements de la Terre ». Puisqu’il est difficile d’appréhender les black blocs, faisons des mouvements hostiles aux bassines ou à l’accaparement des terres des « éco-terroristes » pour reprendre l’expression utilisée par le ministre à l’automne. C’est un peu comme si on n’arrivait pas à appréhender des policiers auteurs de violences et qu’à défaut, on condamnait son ministre chargé d’organiser le maintien de l’ordre.

L’objectif est de détourner le regard de cette réforme de retraites ou des violences institutionnelles en pointant du doigt ses seuls coupables du blocage du pays. Et le doigt s’oriente vers la gauche qu’elle soit « ultra », extrême, radicale, écologiste ou Nupes. Conséquence politique : jusqu’ici, le pouvoir différenciait la Nupes du RN ou les mettait dans le même panier des « extrêmes ». Il fait le choix ici de présenter la Nupes comme plus dangereux que le RN et de crédibiliser d’autant plus ce dernier.

Comme si pour sortir de cette impasse démocratique, il valait mieux épargner Le Pen plutôt que l’Union Populaire. Ça n’a pas toujours très bien fini dans le passé.