France
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Hausse du prix de l’énergie : l’hiver du chômage

La hausse du prix de l'électricité entraîne des fermetures d'usine un peu partout en France. De quoi entraîner par la force des choses, une probable récession. Mais tout va bien, notre ministre du Travail n'est pas inquiet...

On ferme ! Après les piscines, et en attendant les universités, en janvier, plusieurs entreprises industrielles ont baissé le rideau. Le verrier Duralex, de La Chapelle-Saint-­Mesmin (Loiret), va fermer le 1er novembre, et ce pour au moins quatre mois. Le groupe sidérurgique Ascometal, lui, fermera ses usines de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et d’Hagondange (Moselle) pendant trois semaines, en novembre pour l’une et en décembre pour l’autre. Sans cela, les dépenses d’électricité de la seule usine de Fos seraient passées de 7 millions d’euros par an à… 80 millions.

Bref, comme le disent certains industriels, cet hiver, « produire coûtera plus cher que de ne pas produire », puisqu’ils ne peuvent pas multiplier leurs prix de vente par quatre ou cinq. Enfin, ils le peuvent. Mais, à ce tarif-là, ils ne trouveront personne pour leur acheter leurs carafes ou leurs vilebrequins. Voilà donc les centaines de salariés concernés mis en « activité partielle » – nom gentil du chômage partiel –, c’est-à-dire rémunérés sur fonds publics, à l’instar des 1 600 sala­riés de la cristallerie d’Arques (Pas-de-Calais), désormais à la maison deux jours par semaine.

Si cela vous rappelle un truc qui s’appelle Covid, c’est normal. Une fois encore, une perturbation de l’économie pousse l’État à sauver les entreprises, ce que l’on peut trouver tout à fait souhaitable, mais qui conduit également à creuser les déficits ­publics, sans que les entreprises qui vont bien, comme les centres d’analyses médicales et les laboratoires pharmaceutiques, qui se sont fait péter le bide comme jamais durant le Covid, ne soient mises à contribution pour éponger les pertes supportées par nous tous.

Et non seulement les entreprises ne vont pas dire « merci, Bercy », mais certaines vont bien sûr utiliser la situation pour revenir sur les réglementations qu’elles se sont vu imposer. C’est le cas du sidérurgiste ArcelorMittal, qui a mis à l’arrêt deux de ses hauts-fourneaux, à Brême (Allemagne) et dans les Asturies (Espagne). Reiner Blaschek, patron d’ArcelorMittal Allemagne, râle certes contre la hausse du prix de l’énergie – que c’est pénible, la liberté des prix, mais quand les soviets reviendront-ils, dis, au moins le sais-tu ? –, mais il s’est aussi lâché contre la taxe sur le gaz adoptée par Berlin, qui entrera en vigueur le 1er octobre, pourtant mise en place pour sauver importateurs et distributeurs de gaz de la faillite.

Cet hiver, ce ne sont donc pas seulement les interminables tunnels de pub à la télé pour nous faire acheter des merdouilles à nos bambins qui vont revenir. C’est aussi la récession. Car si, à cause de la hausse des prix, les entreprises produisent moins et les consommateurs achètent moins, l’économie piquera du nez. Vous le savez comme moi : quand les prix augmentent, nous achetons moins. Et par conséquent les quantités produites diminuent. Or qu’est-ce que le fameux PIB ? C’est la somme des quantités produites. Ainsi, s’il y a une forte inflation, il y a une récession au bout – surtout lorsque les dirigeants des banques centrales, hyper bien payés avec nos impôts, choisissent d’aggraver cette récession, comme les lecteurs de cette chronique le savent.

Cela dit, tout n’est pas noir. Au gouvernement il y a le bienheureux Olivier Dussopt, ex-PS et désormais ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, un « homme de gauche, né à gauche et qui mourra à gauche », se trouvant, sans contradiction aucune, « très à l’aise » au sein du gouvernement actuel, qui réduit pourtant méthodiquement les droits des salariés et bousille les services publics. Eh bien, Olivier a les yeux rivés sur le « plein emploi », qu’il voit poindre en 20273. Surtout, ne le réveillez pas ! •