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« Héritier de Pétain » : Macron sévèrement critiqué pour son recadrage de Borne

Lors du Conseil des ministres, le chef de l’État a affirmé mardi qu’il ne fallait pas combattre l’extrême droite « par des arguments moraux » mais par « le fond » et « le concret ». Et il a recadré la Première ministre qui avait assuré dimanche ne pas croire « à la normalisation » du Rassemblement national. Mais suivant le principe de l’arroseur arrosé, ces propos critiques du président de la République sont à leur tour critiqués.

La charge la plus virulente est venue d’Olivier Marleix, le patron des députés Les Républicains, qui se présente comme un héritier du gaullisme et qui a fustigé sur Public Sénat des propos « malvenus » de la part du chef de l’État. Il a notamment rappelé qu’Emmanuel Macron avait été élu en 2017 et réélu cinq ans plus tard au second tour face à Marine Le Pen grâce au « barrage républicain », assurant que la « diabolisation » du RN lui avait bien permis d’accéder à l’Élysée et d’y être reconduit l’an dernier.

« Maintenant qu’il n’est plus rééligible, venir nous dire qu’après lui finalement le déluge, je trouve ça extrêmement malsain de sa part », s’est emporté l’élu LR, dénonçant un « cynisme assez incroyable » de la part du chef de l’État.

Face à des propos qu’il dénonce comme une « banalisation » de l’extrême droite, Olivier Marleix s’est employé à rappeler que parmi les membres fondateurs du Front national devenu le Rassemblement national figurait Pierre Bousquet, qui « a été un officier de la Waffen SS ».

Des propos partagés par Xavier Bertrand, le président LR de la région Hauts-de-France, qui a également appelé à ne pas oublier « l’histoire » du RN afin de ne pas contribuer à sa banalisation.

La fille d’un rescapé de la Shoah

Le recadrage de la Première ministre illustre de nouveau la dégradation de la relation entre les deux têtes de l’exécutif. Au point que pour certains, à gauche, le chef de l’État en est venu à ignorer l’histoire personnelle d’Élisabeth Borne.

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a ainsi rappelé sur Twitter qu’Élisabeth Borne était la fille d’un rescapé de la Shoah et qu’elle était légitime à rappeler « la filiation de l’extrême droite ».

Toujours à gauche, plusieurs responsables ont également dénoncé des ambiguïtés d’Emmanuel Macron vis-à-vis de l’extrême droite.

Le député de la France insoumise (LFI) Éric Coquerel a déploré que son parti soit plus la cible des critiques de l’exécutif que l’extrême droite. Et il a rappelé sur BFMTV les propos du chef de l’État en 2018, lorsqu’il avait jugé « légitime » de rendre hommage aux maréchaux de la Grande Guerre, dont Philippe Pétain, chef du régime collaborationniste de Vichy de 1940 à 1944.

Le recadrage a incité l’eurodéputé écologiste David Cormand à conseiller sur Twitter à la cheffe du gouvernement de démissionner après « un tel désaveu sur un point aussi fondamental ».

Un constat que ne partage pas le ministre de l’Économie Bruno Le Maire qui a nié, au contraire, que la Première ministre ait été désavouée par le président. À ses yeux, Élisabeth Borne est « parfaitement fondée » à rappeler des faits historiques. Et il est possible de le faire « tout en combattant le RN sur ses propositions et ses idées », a-t-il ajouté.

Des déclarations « ringardes » selon Marion Maréchal

Au sein de l’opposition, il n’y a finalement que l’extrême droite qui ait épargné Emmanuel Macron, concentrant ses attaques sur les propos de la Première ministre.

À l’image de Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, qui a saisi l’occasion pour demander à Elisabeth Borne de s’excuser pour des déclarations qui ont, selon lui, « choqué beaucoup de Français »

Pour sa part, la vice-présidente exécutive de Reconquête !, Marion Maréchal, a dénoncé, « la pauvreté intellectuelle » des déclarations « ringardes » de la Première ministre, donnant « raison » à Emmanuel Macron pour s’en être distancié. Elle a toutefois regretté que le président se soit limité à critiquer la stratégie pour combattre le RN sans se prononcer sur le fond, y voyant une insulte aux « millions d’électeurs » de l’extrême droite.