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Hiesse : bientôt des moutons à paître sous les panneaux solaires ?

Ce mardi 28 mars, quelques habitants, curieux, sont venus à la salle communale à la rencontre de Mathieu Audic, qui présentait le projet, pour le compte de la société bretonne IEL (Initiatives et énergies locales). Un projet qui se situe plutôt dans la moyenne basse au regard de ceux lancés ou annoncés dans les alentours. Ce sont ici 10,7 Gwh qui seraient produits. « De quoi subvenir à la consommation électrique annuelle de 3000 personnes, chauffage compris », détaille Mathieu Audic.

À la reconquête d’une friche

L’originalité de ce projet réside dans les faits que le solaire partirait ici à la reconquête d’une friche agricole, au lieu-dit « Les Picardes ». IEL souhaite louer 24 hectares à un exploitant agricole nouvellement installé qui a donné son accord. Ces terres ne seraient exploitées qu’en partie. « On envisage de poser des panneaux sur dix hectares. Le reste sera préservé. » Une opération de débroussaillage permettra même de redonner vie à une mare qui est doucement en train de disparaître.

Dix hectares de panneaux haut perchés et inclinés (entre 1 mètre et 2,70 m) sous lesquels pourront paître des moutons. Le nombre de bêtes est même déjà connu. « 67, de race solognote. » L’espacement entre les rangées de panneaux de six mètres « permettra à des machines agricoles de circuler ». Le contrat d’exploitation sera signé pour vingt ans. Il rapportera 35 000 € par an de retombées fiscales, à partager entre commune, communauté de communes, Département et Région. Tout cela sous réserve que le permis de construire soit accepté par la préfecture, autorité compétente en la matière. La poignée d’habitants venue aux nouvelles a pris note, sans manifester d’opposition.

« Sur le papier tout ça a l’air très bien, mais on ne nous présente là que les aspects positifs du projet », nuance Eric Pinto, conseiller municipal, venu en compagnie d’un autre élu, Jean-Claude Pinaud. Pas virulents mais curieux d’en savoir davantage. Mathieu Audic assure qu’il n’y a pas de loup. « La première maison est à 300 mètres. Et de toute façon, on ne touchera pas aux lisières pour empêcher toute pollution visuelle. » « Entre l’éolien et le solaire, les campagnes donnent beaucoup mais reçoivent peu. Ces projets passeraient beaucoup mieux auprès de la population si les communes qui produisent de l’électricité bénéficiaient de baisses du coût de l’électricité », rétorquent les élus.

Le permis de construire devrait être déposé dans le courant du deuxième semestre de l’année. Une fois les études et recours purgés, la société IEL vise la mise en route des panneaux en 2025.

Une nouvelle permanence de la société IEL se tiendra ce mercredi 29 mars, de 10 à 14h à la salle communale.

Du renouvelable ? Oui, mais…

Combien de projets en Charente Limousine ? Difficile à dire. « On en a connaissance d’une quinzaine, dans le nord du secteur, sur des pâturages, détaille Benoît Savy, le président de la Communauté de communes Charente Limousine. Mais on ne les connaît pas tous car nous ne sommes pas la porte d’entrée des porteurs de projets qui, souvent, contactent directement des propriétaires privés. » Lui et ses collègues élus ont élaboré une grille d’évaluation de ces projets pour motiver les avis qu’ils peuvent être amenés à donner. « Produire de l’énergie renouvelable, oui, mais pas si cela consomme des terres agricoles. »