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Hydroélectricité : les petits barrages veulent produire plus

C’est de l’électricité 100 % verte qui en plus peut être produite à la demande, sans dépendre par exemple du soleil et du vent. Dans le contexte actuel, avec les craintes de manquer de courant cet hiver, l’hydroélectricité coche donc toutes les cases. C’est même la première source d’énergie renouvelable, avec 58,4 TWh injectés sur le réseau l’an dernier.

Mais derrière les grands barrages d’EDF et d’Engie, la filière de la petite hydroélectricité, qui représente environ 2 300 installations est à la peine. Son syndicat professionnel vient d’adresser une lettre ouverte à la première ministre, Élisabeth Borne, pour pouvoir produire plus.

Un comble, alors que le gouvernement a demandé aux énergéticiens de dégager de nouvelles marges de manœuvre pour le passage de l’hiver, ce qui induit notamment la maximisation de la production renouvelable, rappelle le courrier.

Un potentiel supplémentaire non exploité

La petite hydroélectricité représente en moyenne 6 TWh par an, soit l’équivalent d’un gros réacteur nucléaire, ce qui est loin d’être négligeable. « Dans le cadre de la législation actuelle, nous avons un potentiel de 3 TWh supplémentaires, qui pourrait être opérationnel d’ici à 2030. Mais cela suffirait à peine à maintenir notre production qui ne cesse de reculer depuis dix ans », explique Jean-Marc Lévy, le secrétaire général de France Hydro Électricité.

En cause, les relations extrêmement tendues entre la filière et sa tutelle, en l’occurrence la direction de l’eau du ministère de la transition écologique, dont les positions sont jugées « dogmatiques et militantes ». L’opposition porte en particulier sur le principe de la « continuité écologique des cours d’eau » visant à garantir la circulation des poissons et des sédiments, issue d’une directive européenne, adoptée il y a une vingtaine d’années.

Un secteur très réglementé

Un sujet extrêmement sensible. « La France va bien plus loin que ce qui est prévu en termes de réglementation, notamment sur le débit minimal devant être réservé aux cours d’eau », estime Jean-Marc Lévy. Des amendements pour le baisser avaient ainsi été adoptés au Sénat, dans le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables, mais ils ont été retoqués en commission à l’Assemblée nationale, qui va examiner le texte lundi 5 décembre.

France Hydro Électricité met en avant l’hostilité des puissantes fédérations de pêche et de protection de l’environnement mais affirme avoir le soutien des élus locaux et de la direction de l’énergie qui dépend du ministère de la transition énergétique. Elle rappelle les efforts entrepris, en particulier sur l’installation de passes à poissons plus performantes.

« Nous devons défendre de nouveaux projets face à une administration de l’eau qui n’en veut pas par principe et le dit publiquement. C’est problématique », souligne le secrétaire général de France Hydro Électricité. Un appel d’offres est ainsi lancé chaque année par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) pour la construction de nouvelles capacités environ 30 MW, mais des lauréats ne peuvent pas engager les travaux faute d’obtenir une autorisation environnementale.