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Incendie d’un immeuble à Soyaux : « Il y avait de la fumée de partout »

Incendie d’un immeuble à Soyaux : « Il y avait de la fumée de partout »
Les habitants des 87 logements en cours d’évacuation, ce lundi matin.

Photo Quentin Petit

publié le 27 mars 2023 à 12h37, modifié à12h43.

Ce lundi matin, à 6 heures, une colonne de gaz s’est enflammée, à la Tour W3, au coeur du Champ de Manoeuvre. L’incendie a été maîtrisé et les 87 logements évacués par 70 pompiers dépêchés sur place. Six personnes avaient été « incommodées » par les fumées.

Son chihuahua transis de froid dans les bras, Sylviane Brege, 69 ans, tente de reprendre ses esprits. Elle vient d’être acheminée au centre culturel Soëlys de Soyaux, ce lundi matin, après que la tour W3 où elle réside, à 200 mètres de là, avec quelque 200 autres locataires, a été le théâtre d’un impressionnant départ de feu, peu avant 6 heures. A 10 heures ce lundi, 77 personnes avaient été évacuées par les pompiers parmi lesquelles « six personnes avaient été légèrement incommodées ».Lorsque les soldats...

Son chihuahua transis de froid dans les bras, Sylviane Brege, 69 ans, tente de reprendre ses esprits. Elle vient d’être acheminée au centre culturel Soëlys de Soyaux, ce lundi matin, après que la tour W3 où elle réside, à 200 mètres de là, avec quelque 200 autres locataires, a été le théâtre d’un impressionnant départ de feu, peu avant 6 heures. A 10 heures ce lundi, 77 personnes avaient été évacuées par les pompiers parmi lesquelles « six personnes avaient été légèrement incommodées ». Lorsque les soldats du feu sont arrivés sur place, “certains locataires avaient déjà évacué les lieux via les escaliers.”

Sylviane Brege, 69 ans, serrant son chien dans ses bras : “On a attendu de longues minutes sur le balcon, l’appartement était plein de fumée”
Sylviane Brege, 69 ans, serrant son chien dans ses bras : “On a attendu de longues minutes sur le balcon, l’appartement était plein de fumée”

Photo Quentin Petit

“Effet de torchère”

Au total, 70 pompiers ont été engagés pour porter secours aux résidents des 87 logements de cette tour d’une quinzaine d’étages posée en plein coeur du Champ de Manoeuvre, quartier populaire de la commune. Selon les premiers éléments, « c’est un quad, stationné à l’arrière du bâtiment qui se aurait pris feu, avant d’enflammer le coffret de gaz de l’immeuble, à proximité », explique, chez les pompiers, le commandant Jardot. « Il y a eu un effet de torchère, le gaz s’est enflammé en remontant le long de la colonne ». Les habitants témoignent « d’un souffle », « d’un boum » qui les a surpris dans leur sommeil. A l’instar de Chantal Goubault, habitante du 4e étage. Elle, raconte « l’odeur de cramé » qui a envahi son appartement, “très vite”. « Rapidement, la fumée a commencé à pénétrer à l’intérieur en passant par dessous la porte d’entrée. J’ai appelé les pompiers, ils m’ont dit ‘qu’ils étaient en route’. Et de ‘colmater les passages de fumée avec des serviettes mouillées’. Puis j’ai attendu ». Chantal confie « avoir eu très peur ». Pour sortir, elle a pris les escaliers avec les secours : “La rampe et les murs étaient brulants”. Sylviane, elle, « s’était enfermée sur son balcon. Il y avait de la fumée de partout chez moi. »

Des habitants ont été évacués avec la nacelle.
Des habitants ont été évacués avec la nacelle.

Photo Quentin Petit

Postée en bas de la tour, Florence ne peut retenir ses larmes. Elle observe le ballet des hommes du feu qui continuent à évacuer les habitants de l’immeuble. Des familles, des personnes âgées titubantes, un cabas d’affaires rassemblées à la hâte dans les mains. La peur a envahi cette habitante du quartier qui, dès qu’elle a été informée du sinistre, s’est « précipitée ici » : « Mon ex conjoint, le père de ma fille vit ici, au 5e étage », déroule-t-elle en pointant du doigt l’appartement en question. « Il est en fauteuil roulant, ça aurait pu être grave, très grave », s’emporte cette Sojaldicienne. Pour qui « les pompiers n’ont pas assez de moyens. Mais on les remercie, on les remercie ! » A ses côtés, Robert, cheveu blanc et doudoune noire sur le dos, s’agace lui aussi : « Il faut dire que cela tourne plus très rond dans ce quartier. Je suis ici depuis 1981. Avant, quand on alertait la mairie, ils venaient tout de suite régler le problème. Aujourd’hui, ça traîne, ça traîne. Et puis il faudrait un peu de surveillance ».

70 pompiers étaient mobilisés pour prendre en charge des familles notamment.
70 pompiers étaient mobilisés pour prendre en charge des familles notamment.

Quentin Petit

“Enjeu du relogement “

Nathalie Durandet, 1ère adjointe à la mairie, a le téléphone rivé sur l’oreille. Le regard inquiet, elle explique que « la mairie a mis à disposition le centre Soëlys, pour que l’on puisse mettre les gens au chaud » (lire ci-contre)

Depuis la rue, Julien, un trentenaire, s’adresse en criant à sa belle-sœur, toujours postée sur son balcon : « Laisse ouvert pour que les pompiers puissent entrer », lui enjoint-il. Quelques minutes plus tard, la jeune femme blonde sera évacuée, par les escaliers, aux côtés de ses enfants dont un bébé emmitouflé dans une grosse couverture. « Il y a au moins 200 habitants dans cette tour », souffle un pompier qui précise « que tout le monde sera évacué ». Alors que se pose d’emblée et dès à présent la question du relogement.

Sylviane, elle, craint de ne pouvoir retourner chez elle. Un peu plus loin, Marie et Day, deux habitantes du quartier assurent que « si la mairie a besoin de nous, on se tient à disposition pour apporter notre aide. C’est normal, la solidarité ». L’enjeu, en cette fin de matinée, restait potentiellement, la possible nécessité de trouver un toit à 85 familles.

Les 87 logements ont été évacués.
Les 87 logements ont été évacués.

Quentin Petit

Le centre Soëlys improvisé en centre d’accueil

Deux agents de la mairie s’engouffrent dans le centre Soëlys, ce lundi matin, les bras chargés de viennoiseries. De quoi apporter quelque réconfort aux quelque 200 habitants de la tour W3, située à 200 mètres de là, et qui sont tous acheminés dans cette salle devenue centre d’accueil. « On est tous enregistrés, regardez, on nous a donné un bracelet », commente Sylvian Brege, une habitante. En cette fin de matinée, tous attendaient de savoir s’ils allaient pouvoir regagner leur logement. « A priori, ce devrait être compliqué dans l’immédiat », notait cette sexagénaire.