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Industrie, artisanat : le boom de l'apprentissage et de la formation en Nouvelle-Aquitaine

"En 2020-2021, en Nouvelle-Aquitaine, les entreprises artisanales de moins de 20 salariés ont formé 17.930 apprentis. Un chiffre en hausse de 16 % par rapport à l'année scolaire 2019-2020." C'est le principal enseignement du baromètre ISM-Maaf publié ce mardi 4 octobre (*). Une progression qui place la grande région deux points au-dessus de la moyenne nationale et qui s'élève même à +21 % sur deux ans ! Pour Marielle Vo-Van Liger, directrice marketing et communication de la Maaf, cette dynamique globale s'explique d'abord par les évolutions législatives :

"Nous percevons les effets de la réforme de l'apprentissage initiée par la loi de septembre 2018 sur la liberté de choisir son avenir professionnel. La simplification des conditions d'exécution du contrat, la revalorisation de la rémunération des apprentis et la mise en place d'une aide unique de l'État pour les entreprises d'accueil ont permis de renforcer l'attractivité d'une voie déjà plébiscitée", fait-elle valoir.

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Des diplômes de plus en plus qualifiants

Dans le détail, les Deux-Sèvres (+22 % à 1.450 apprentis), la Gironde (+20 % à 4.500 apprentis) et les Pyrénées-Atlantiques (+17 % à 1.880 apprentis) sont les territoires les plus dynamiques sur un an. Les métiers de service (+18 %), le BTP (+17 %), la fabrication artisanale (+15 %) et l'alimentation (+11 %) sont les secteurs où le nombre d'apprentis a le plus progressé. On y trouve des stagiaires qui se forment à la boulangerie-pâtisserie, la réparation automobile, la coiffure, la maçonnerie, les travaux paysagers ou encore l'isolation, la taille de pierre, la fabrication de meuble, l'électricité, la plâtrerie, etc.

"Avec la hausse du niveau de diplôme préparé par les apprentis de l'artisanat et la réforme de l'apprentissage, qui autorise désormais l'entrée en apprentissage jusqu'à 29 ans, le profil de l'apprenti a évolué en 2020-2021. [...] En Nouvelle-Aquitaine, 40 % des apprentis de l'artisanat enchaînent en effet plusieurs diplômes de formation. [...] Par ailleurs, on observe de plus en plus d'entrées tardives en formation professionnalisante : de nombreux jeunes se réorientent en cours de lycée ou d'études supérieures", remarque Catherine Elie, la directrice des études de l'Institut supérieur des métiers.

Une vraie porte d'entrée dans l'industrie

Apprendre, faire, créer, dessiner, concevoir, prototyper, industrialiser... : dans le secteur de l'industrie aussi l'apprentissage est une porte d'entrée privilégiée tant il forme à des métiers particulièrement recherchés par les entreprises. C'est le cas du Centre de formation des apprentis de l'industrie (CFAI) de Bruges, à Bordeaux Métropole, qui forme à des savoir-faire variés : chaudronnerie-soudage, maintenance, usinage et fabrication additive, technologies aéronautiques, systèmes numériques, robotique et mécatronique, efficacité énergétique et performances industrielles... Au total, le Pôle formation de l'UIMM Aquitaine vient ainsi d'accueillir plus d'un millier d'apprentis à la rentrée 2022 : c'est 1,6 % de plus qu'en 2021 et 14 % de plus qu'en 2019 ! L'engouement est donc, là-aussi, bien réel et ces nouveaux apprentis peuvent être confiants dans leur avenir puisque leurs prédécesseurs affichent un taux d'insertion professionnelle supérieure à 90 %.

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Et dans les vastes locaux du CFAI de Bruges, largement équipés en machines, robots derniers cris, capteurs et autres solutions de réalité virtuelle, 146 demandeurs d'emplois sont aussi formés à ces métiers avec un taux de placement en entreprise à trois mois de 63 %. "On dispense des enseignements très concrets grâce à des morceaux d'entreprise installés dans nos locaux. L'objectif est que les apprentis et les demandeurs d'emplois soient le plus opérationnels possible, qu'ils développent une vraie culture de sécurité et d'entreprise", souligne Raphaël Arbina, le directeur du pôle formation de l'UIMM Gironde-Landes.

En formation initiale ou continue, ces apprentis permettent aussi de diffuser les dernières innovations techniques dans les PME, ETI et grands groupes qui les recruteront dans quelques mois. À l'aise avec les nouveaux outils, ils feront office d'ambassadeurs auprès de leurs futurs employeurs.

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La Nouvelle-Aquitaine priorise le HSP

Plus largement, la Région Nouvelle-Aquitaine et l'Etat profitent de la rentrée pour mettre en avant les résultats de leur plan d'investissement dans les compétences 2019-2022 qui a mobilisé 1,1 milliard d'euros sur quatre ans : 56.500 personnes ont été formés en 2021, soit 11 % de plus qu'en 2020 et 2,7 % de plus qu'en 2019, dernière année avant la crise sanitaire. En fonction des parcours, ces formations se soldent par plus de 60 % de sorties positives en termes d'insertion professionnelle.

L'habilitation de service public (HSP), qui est le 1er niveau de qualification et vise notamment des publics éloignés de l'emploi et les moins qualifiés ou rencontrant des difficultés d'insertion et/ou d'apprentissage, se traduit par un taux de 67 % d'insertion dans l'emploi (60 % de CDI et CDD de plus de 6 mois), selon le conseil régional. Cette habilitation qui se concentre sur des compétences basiques indispensables et transversales est dispensée par 111 opérateurs conventionnés et implantés dans 194 communes. De quoi former 21.000 stagiaires depuis juillet 2020. Le niveau suivant, la HSP "1er niveau de qualification", plus approfondi et structuré autour d'un projet professionnel, a concerné 17.000 personnes. Au total, la Région consacre 139 millions d'euros par an à ces deux niveaux de HSP.

 (*) Le "baromètre de l'artisanat" est réalisé par l'Institut supérieur des métiers (ISM) avec le soutien de MAAF pour analyser les grandes tendances d'évolution du secteur de l'artisanat dans ses différentes composantes économiques et sociales. Il se fonde sur les fichiers de données nationaux du ministère de l'Éducation nationale (Enquête Sifa et Inser Jeunes).