Un salarié de Castorama Strasbourg, également représentant syndical, s'est mis en grève de la faim depuis le lundi 13 mars pour alerter sur la précarisation des employés, face à l'inflation. Lui-même, avec 1 400 euros par mois, ne parvient pas à trouver un logement.
Il indique vouloir simplement vivre de son salaire. Sa situation personnelle est compliquée et l'inflation qui s'ajoute au tableau ne permet plus à Xavier Gaspard, 34 ans, salarié chez Castorama depuis 13 ans, de faire face. Après une rupture, ce père de deux enfants a dû retourner vivre chez ses parents, faute de pouvoir trouver un logement, seul, avec son revenu.
Alors, il campe depuis une semaine devant son lieu de travail, Castorama, à Strasbourg, pour alerter sur sa condition de "travailleur pauvre", indique l'AFP, citée par 20 minutes. Délégué syndical, il entend tenir plutôt longtemps, grâce à sa bonne condition physique.
En grève de la faim depuis le 13 mars
"L’inflation est bien plus grande que l’augmentation de nos salaires, donc notre niveau de vie baisse", a-t-il déclaré à Rue 89 Strasbourg. Son action, il ne la fait d'ailleurs pas uniquement pour lui, mais aussi pour des collègues qui sont contraints de contracter des crédits à la consommation, que ce soit pour se nourrir ou faire le plein.
Ainsi, depuis le 13 mars, Xavier Gaspard a arrêté de s'alimenter. Son but, alerter son employeur sur la précarité des salariés. "Je veux dénoncer cette précarité grandissante, il faut que la direction arrête de détourner le regard", a-t-il déclaré à France 3. Vendredi 17 mars, des salariés de l'enseigne ont opéré un débrayage pour marquer leur soutien à leur collègue, indique Actu Strasbourg.
La direction de Castorama affirmait de son côté à l'AFP avoir effectué une "revalorisation de la grille salariale de 7,3 % entre mars 2022 et mars 2023", ainsi qu'une augmentation générale de 70 euros minimum, tandis que Xavier Gaspard affirme que les négociations annuelles ne lui ont permis d'obtenir que 37 euros net de plus.
Déjà en février, des salariés de Castorama à Strasbourg avaient voulu marquer les esprits en dormant dans les magasins. Face à l'action de Xavier Gaspard, France 3 rapporte que Castorama a promis un accompagnement médical (médecine du travail) et psychologique à son salarié.
