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Iran : première exécution par le régime d'un homme impliqué dans le mouvement de contestation qui secoue le pays

Une femme passe devant une peinture murale dans la capitale iranienne Téhéran, en octobre 2022.

© ATTA KENARE / AFP

Répression

Mohsen Shekari était accusé d’avoir blessé un paramilitaire après avoir bloqué la circulation sur une avenue à Téhéran. Le régime poursuit la répression des Iraniens mobilisés dans les manifestations suite à la mort de Mahsa Amini.

Mohsen Shekari, un Iranien accusé d'avoir blessé un paramilitaire après avoir bloqué la circulation sur une avenue de Téhéran lors des manifestations qui secouent depuis près de trois mois le pays, a été exécuté jeudi d'après des informations de la BBC et selon Mizan online, l'agence du pouvoir judiciaire :

« Mohsen Shekari, un émeutier qui avait bloqué le 25 septembre le boulevard Sattar-Khan et poignardé avec une machette un Bassidj, a été exécuté jeudi matin à Téhéran ».

Onze personnes risquent le même sort pour leur participation aux manifestations.

Mohsen Shekari « a été jugé et exécuté dans le cadre d'un procès perfide et expéditif parce qu'il n'était pas d'accord avec le régime », s'est indignée la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock sur Twitter. « Mais la menace d'exécution n'étouffera pas la volonté de liberté des gens », selon elle.

L'Iran est le théâtre d'un mouvement de contestation déclenché par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après son arrestation par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire de la République islamique qui impose notamment le port du voile pour les femmes.

Selon l'agence du pouvoir judiciaire, Mohsen Shekari avait été accusé d'être un « ennemi de Dieu » et condamné par le tribunal révolutionnaire de Téhéran le 1er novembre. Son appel a été rejeté par la Cour suprême le 20 novembre, rendant la peine exécutoire.

L'autorité judiciaire précise que Mohsen Shekari a été reconnu coupable d'avoir dégainé « son arme avec l'intention de tuer, de provoquer la terreur et de troubler l'ordre et la sécurité de la société. Il a intentionnellement blessé un Bassidj à l'arme blanche, qui a nécessité 13 points de suture alors qu'il accomplissant son devoir, et a bloqué la rue Sattar-Khan à Téhéran ».

Depuis le début des manifestations à la mi-septembre, les autorités iraniennes dénoncent des « émeutes », accusant régulièrement les États-Unis et leurs alliés occidentaux ainsi que des groupes kurdes basés à l'étranger, d'être les instigateurs de ce mouvement de contestation.

Plus de 2.000 personnes ont été inculpées, dont la moitié à Téhéran, depuis le début de la contestation, selon les chiffres officiels de la justice iranienne.

Des centaines de personnes incluant des civils et des forces de sécurité ont été tuées en Iran dans des violences lors des manifestations.

BBC

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