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Israël, destination privilégiée des Juifs de Russie fuyant la mobilisation

Exode.

Depuis l’annonce par Vladimir Poutine de la mobilisation “partielle” de 300 000 personnes, plusieurs centaines de milliers de Russes ont fui le territoire national, parmi lesquels de nombreux Juifs qui tentent d’émigrer en Israël. Non sans mal.

Des Russes tentant de fuir vers la Géorgie après l’appel du président Vladimir Poutine à une mobilisation “partielle” de 300 000 personnes, le 27 septembre 2022.
Des Russes tentant de fuir vers la Géorgie après l’appel du président Vladimir Poutine à une mobilisation “partielle” de 300 000 personnes, le 27 septembre 2022. PHOTO/ MIRIAN MELADZE / Anadolu Agency / AFP

Il y a trois jours, la journaliste israélienne russophone Liza Rozovsky évoquait dans Ha’Aretz la situation compliquée des Juifs russes tentant de fuir leur pays via la république balte d’Estonie. “De nombreux témoignages indiquent que de nombreux Juifs de Russie sont refoulés à la frontière russo-estonienne, au terminal frontalier de la rivière Narva”.

En, cause, “l’exigence de l’Estonie de vérifier que le but de cette émigration est bel et bien la volonté de ne pas participer à une guerre”.

Liza Rozovsky précisait que cette mesure ciblait autant les Russes “de souche” que les Juifs russes et les Juifs de Russie détenteurs de la double nationalité israélo-russe. “Le 19 septembre, sans attendre le décret de mobilisation des autorités russes, les États baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) ainsi que la Pologne ont fermé leurs frontières aux ressortissants russes, toutes origines confondues”, tempérait-elle. “Sauf que cette restriction ne s’applique pas aux personnes voyageant avec un passeport israélien, étant donné que ces dernières n’ont pas besoin de visa pour entrer dans un des 27 États membres de l’UE, dont l’Estonie.”

Une immigration russe, oui, mais à quel prix ?

Pour les autorités israéliennes, l’affaire est sérieuse. “Partagés entre le souhait d’une immigration juive censée contrebalancer la démographie arabe et le défi d’intégrer plusieurs dizaines voire plusieurs centaines de milliers d’immigrants juifs russes pas forcément sionistes, les ministres de l’Absorption, de l’Économie et des Finances se sont réunis en urgence le 22 septembre”, explique le quotidien Yediot Aharonot.

Le casse-tête est censé être résolu par la ministre (d’origine éthiopienne) Pnina Tamano-Shata (du parti de droite modérée Kahol Lavan, dirigé par le ministre de la Défense Benny Gantz).

“Depuis l’annonce de Vladimir Poutine, des dizaines de milliers de Juifs tentent de fuir la Russie pour Israël, quitte à payer 26 000 shekels [7 000 euros] pour un simple vol Moscou – Tel-Aviv, une somme inouïe et sans précédent”.

Le problème, souligne Yediot Aharonot, est que le gouvernement israélien, démissionnaire, “en est réduit aux ’affaires courantes’ et n’est constitutionnellement pas habilité à prendre des décisions fermes sur des dossiers tels que l’immigration juive”.

La loi israélienne du retour offre à toute personne ayant un grand-parent juif la possibilité d’immigrer en Israël et de devenir citoyen israélien dès son arrivée, rappelle le site Al-Monitor : “On estime à 200 000 le nombre de personnes éligibles en Ukraine et à près de 600 000 en Russie.”

Pascal Fenaux

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