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Israël frappe la bande de Gaza après des tirs du Hamas, au lendemain de la mort de 10 Palestiniens

La crainte d’une énième embrasement. L’armée israélienne a annoncé ce vendredi matin avoir mené au moins deux séries de frappes contre la bande de Gaza. La branche armée du Hamas a affirmé avoir riposté avec des batteries anti-aériennes et des missiles sol-air. Aucune victime n’a été signalée, pour l’heure.

Ces affrontements interviennent au lendemain de la mort de neuf Palestiniens à Jénine lors d’un raid décrit par l’armée israélienne comme une opération contre des activistes islamistes, dans le camp de réfugiés de cette ville du nord de la Cisjordanie occupée. Les Nations unies n’ont pas recensé de bilan aussi élevé en une seule opération israélienne en Cisjordanie depuis qu’elles ont commencé à comptabiliser en 2005 les victimes du conflit israélo-palestinien. Un dixième Palestinien a été abattu jeudi à Al-Ram, près de Ramallah, a indiqué le ministère israélien de la Santé.

Dans l’ensemble, il s’agit de la séquence la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la flambée de violence en août 2022 entre l’armée israélienne et le Jihad islamique à Gaza pendant laquelle 49 Palestiniens au moins, parmi lesquels des combattants mais aussi des civils dont des enfants, avaient péri en trois jours.

L’Autorité palestinienne a dénoncé «un massacre» commis jeudi à Jénine et annoncé mettre fin à la coopération sécuritaire avec Israël, une première depuis 2020. Le département d’Etat américain a dit regretter cette décision, jugeant «très important que les parties maintiennent, voire approfondissent leur coordination sécuritaire».

Le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, doit se rendre lundi et mardi en Israël et Cisjordanie pour insister, selon Washington, sur «la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade».

«Depuis le début de l’année, nous continuons d’observer les niveaux élevés de violence et les tendances négatives qui ont caractérisé 2022», a regretté l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, jugeant «essentiel de faire baisser immédiatement les tensions».

«Tous les scénarios»

Selon l’armée israélienne, le raid mené dans le camp de Jénine était une «opération de contre-terrorisme» visant des membres de l’organisation Jihad islamique qui, d’après le ministre de la Défense Yoav Gallant, planifiaient une attaque en Israël.

La ministre palestinienne de la Santé Mai al-Kaila a accusé les soldats d’avoir tiré du gaz lacrymogène à l’intérieur de l’unité pédiatrique de l’Hôpital gouvernemental local, ce que l’armée a démenti. «Personne n’a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital […] mais l’opération se déroulait non loin de l’hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte», a affirmé un porte-parole militaire israélien.

Israël «ne cherche pas d’escalade» mais se prépare «à tous les scénarios», a affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, d’après un communiqué.

Des Palestiniens manifestaient dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, jeudi. (Mohammed Abed/AFP)

«La résistance est partout et est prête pour le prochain affrontement», a commenté Tariq Salmi, porte-parole du Jihad islamique, dans un communiqué. Peu après minuit dans la nuit de jeudi à vendredi, deux roquettes avaient été tirées de la bande de Gaza en direction du territoire israélien, selon des témoins et des sources de sécurité locales. Les deux tirs, non immédiatement revendiqués, ont été interceptés par le système de défense antiaérien, a indiqué un porte-parole de l’armée israélienne.

L’armée israélienne, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967, mène des opérations quasi-quotidiennes à travers ce territoire palestinien, particulièrement dans les secteurs de Jénine et Naplouse (nord), bastions de factions palestiniennes armées.

Les décès de jeudi portent à 30 le nombre de Palestiniens, civils ou membres de groupes armés, tués depuis le début de l’année dans des violences avec des forces ou des civils israéliens.