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“Israël va devenir une force déstabilisatrice” : l’appel de Thomas Friedman à Joe Biden

Opinion.

Le gouvernement de Benyamin Nétanyahou est en train de changer le visage de l’État hébreu de manière contraire aux valeurs démocratiques des États-Unis. Un danger qui doit faire réagir le président américain, écrit le chroniqueur du “New York Times” Thomas Friedman.

Une manifestante opposée au projet de réforme judicaire à Tel-Aviv, le 28 janvier, devant une photo du Premier ministre Benyamin Nétanyahou.
Une manifestante opposée au projet de réforme judicaire à Tel-Aviv, le 28 janvier, devant une photo du Premier ministre Benyamin Nétanyahou. Photo CORINNA KERN/REUTERS

Si je pouvais poser sur le bureau du président [américain] Joe Biden une note à propos du nouveau gouvernement israélien, je sais parfaitement comment elle commencerait :

“Cher Monsieur le président, je ne sais pas si vous vous intéressez à l’histoire juive, mais, aujourd’hui, il ne fait nul doute que l’histoire juive s’intéresse à vous. Israël est à la veille d’une transformation historique : cette démocratie à part entière est sur le point de ne plus l’être ; cette force stabilisatrice de la région est en passe de devenir une force déstabilisatrice. Or vous êtes peut-être le seul capable d’empêcher le Premier ministre Benyamin Nétanyahou et sa coalition extrémiste de transformer Israël en un bastion illibéral et fanatique.”

Je dirais aussi à Biden que je crains qu’Israël ne sombre bientôt dans de graves troubles civils. Les conflits civils sont rarement déclenchés par une politique en particulier. Ils ont plutôt tendance à dénoncer le pouvoir. Pendant des années, les débats à propos des accords d’Oslo qui ont enfiévré Israël ont porté sur des questions politiques.

Contraire aux valeurs américaines

Mais aujourd’hui la crise qui couve est liée au pouvoir – qui a le droit de dire comment vivre dans cette société si diversifiée ?

En résumé : le gouvernement ultranationaliste et ultraorthodoxe formé après que le camp Nétanyahou a remporté les élections avec une poignée de voix d’avance (environ 30 000 sur quelque 4,7 millions d’électeurs) est en train d’accaparer le pouvoir. Aux yeux de l’autre moitié de l’électorat, ce gouvernement corrompu menace ses droits civils. L’Israël que connaissait Joe Biden est à deux doigts de disparaître tandis qu’un nouvel Israël est en passe de naître.

De nombreux ministres de l’actuel gouvernement sont hostiles aux valeurs américaines et presque tous sont opposés au Parti démocrate. Ils aimeraient mieux voir un républicain à la Maison-Blanche et préfèrent être soutenus par les chrétiens évangéliques que par les juifs libéraux, par le Premier ministre saoudien Mohammed ben Salmane que par la représentante progressiste américaine Alexandria Ocasio-Cortez.

Biden ne doit pas se laisser leurrer par leur sérénade – “Joe, notre vieil ami !”

La crise actuelle en Israël peut être présentée à Biden comme une question constitutionnelle interne qui ne le concerne pas. Mais c’est tout le contraire. Biden doit s’en emparer (comme l’a fait Nétanyahou) car le résultat aura des implications directes sur les intérêts américains en matière de sécurité nationale. Je ne me fais aucune illusion sur ce point : Biden n’est pas en mesure d’inverser les tendances extrêmes qui balaient aujourd’hui Israël. Mais il peut ramener les choses sur une voie plus saine et peut-être même

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