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« J’ai eu des moments de vive inquiétude »

« J’ai eu des moments de vive inquiétude »
En septembre dernier, les salariés de plusieurs hôpitaux (ici Camille Claudel) avaient manifesté contre l’obligation vaccinale.

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publié le 3 octobre 2022 à 19h47, modifié à19h50.

À l’hôpital, la vague de suspensions et démissions liées au rejet du vaccin a été moins forte que prévu. Les directeurs notent cependant un changement de mentalité des jeunes générations.

La marée s’est muée en vaguelette. Les défections de soignants craintes suite à la mise en place de l’obligation vaccinale ont été moins nombreuses que ce que craignaient les chefs d’établissement. Cinq personnels...

La marée s’est muée en vaguelette. Les défections de soignants craintes suite à la mise en place de l’obligation vaccinale ont été moins nombreuses que ce que craignaient les chefs d’établissement. Cinq personnels ont été suspendus à l’hôpital de Girac. Aucun à La Rochefoucauld et Ruffec. Zéro pompier pro, vingt volontaires. Trois à l’hôpital psychiatrique Camille Claudel. Quatre à Barbezieux et Cognac. « J’ai eu des moments de vive inquiétude », reconnaît Julien Bilhaut, le directeur de l’hôpital de Cognac.

En Charente, difficile de connaître le nombre exact de professionnels qui ont quitté le métier par opposition au vaccin. « Mais certains ont pris les devants et ont demandé des disponibilités et ou des fins de contrats, explique Julien Bilhaut. En tout, ça nous fait une perte de dix salariés » sur les 850 de l’établissement. Quelques dizaines tout au plus à l’échelle du département.

Un moindre mal pour les directeurs. « Ça n’a pas d’impact important sur le fonctionnement de l’hôpital », rassure Roger Arnaud, le directeur de Camille Claudel. Mais au regard de la pénurie de personnel, ces départs coûtent forcément chers. « Ça fait partie d’un ensemble de choses qui mettent l’hôpital en difficulté », concède le chef d’établissement. A Cognac, la suspension d’un médecin pénalise tout un service. « Il faisait partie d’une équipe de deux titulaires, détaille Julien Bilhaut. L’autre médecin s’est retrouvé seul. J’ai dû trouver une solution avec des intérimaires. »

Les directeurs s’avouent désemparés face aux aspirations de réfractaires, jeunes dans leur grande majorité. « Avant, on ne se posait pas la question de se faire vacciner ou non, expose Roger Arnaud. Un soignant c’est avant tout quelqu’un qui protège. Chez les jeunes générations ce n’est plus automatique. Je m’inquiète qu’on perde cette valeur-là. » Un autre responsable sanctionne, sévère, « c’est une forme de désertion ». Ne pas oublier le manque de moyens et des conditions de travail dégradées qui pèsent beaucoup dans la décision des jeunes à quitter le métier.