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JO 2024. Ce Français révolutionne la natation avec ses plots de départ « ultra-connectés »

L’entreprise française Syrnium a été choisie par la multinationale suisse Omega pour développer les plots de départ qui équiperont les piscines lors des Jeux olympiques 2024 de Paris. La société dijonnaise dirigée par Thierry Perrin travaille sur ce projet depuis deux ans. Son objectif : concevoir un produit « ultra-connecté » qui permettra aux nageurs de réaliser des performances de haut vol.

Basée à Dijon (Côte-d’Or), la société de Thierry Perrin (ici, sur la photo) est chargée de gérer la conception des plots de départ qui équiperont les piscines lors des Jeux olympiques de Paris en 2024. | THIERRY PERRIN

« C’est un très grand honneur sachant que cette fête du sport sera organisée dans notre pays. » Thierry Perrin, à la tête de l’entreprise dijonnaise Syrnium depuis 2018, ne cache pas sa joie. Sa société, spécialisée en conseils destinés aux entreprises, a été choisie pour gérer la conception des plots de départ des piscines qui accueilleront les épreuves de natation lors des Jeux olympiques de 2024 organisés à Paris.

« Omega nous a donné carte blanche »

Cette mission lui a été confiée par la multinationale suisse Omega, partenaire historique et chronométreur officiel de la compétition internationale. « Sa filiale de chronométrage Swiss Timing voulait créer un nouveau plot de départ de natation car le dernier datait de 2008. Mais elle n’avait ni le temps ni la capacité de développer ce projet pour qu’il soit prêt à temps pour les JO », nous explique le chef d’entreprise âgé de 58 ans.

Omega a d’abord contacté la société suisse Multiple pour qu’elle se charge du design du produit. « C’est cette entreprise qui lui a recommandé mes services pour que je gère la conception. Et ça a été accepté. C’est une grande fierté car je suis le seul chef de projet externe à la multinationale. » Le design a été bouclé il y a deux ans. Il a ensuite fallu créer un prototype et définir les technologies qui allaient être utilisées. « Omega nous a donné carte blanche dès le début, l’objectif c’était simplement que les plots fonctionnent et qu’ils répondent aux attentes des nageurs. »

Du jamais vu en natation

À la tête du projet, Thierry Perrin s’est démené pour trouver les fournisseurs acceptant de se lancer dans l’aventure. « J’ai tout de suite voulu travailler avec des sociétés basées en France. Aujourd’hui, 99 % des composants sont français. Seuls deux d’entre eux proviennent de pays hors Union européenne. » Le « grip », à savoir la partie antidérapante où les nageurs posent leurs pieds, est fourni par une entreprise canadienne. Les capteurs, qui rendront le futur plot des JO 2024 « ultra-connecté », viennent de Chine.

Car l’entrepreneur l’assure : le produit fini sera équipé de technologies qui n’ont encore jamais été vues dans le monde de la natation. « Les capteurs permettront de mesurer l’angle et la puissance de poussée des nageurs lors du départ. » Des données qui seront accessibles au public. « Nous avons aussi intégré des haut-parleurs et un bandeau lumineux à l’avant du plot pour indiquer le départ aux athlètes. » Ces derniers pourront être départagés au millième de seconde grâce à des caméras haute vitesse placées sur les plots.

Un test grandeur nature aux Mondiaux 2023

À l’heure actuelle, le plot est toujours à l’état de prototype. Une première version a pu être testée par les nageurs lors des derniers championnats du monde organisés cet été à Budapest (Hongrie). « Le produit a fait sensation. C’est très rare de voir de telles performances technologiques et les fédérations étaient très intéressées. Elles souhaitent que leurs athlètes soient encore plus performants, et même à l’entraînement. »

Thierry Perrin a pris note des retours et des modifications ont d’ores et déjà été effectuées. Une deuxième version du produit devrait voir le jour d’ici à la fin de l’année. Elle sera à nouveau testée pendant les championnats du monde de Fukuoka (Japon) qui se tiendront en juillet 2023. Le Dijonnais se rendra sur place pour recueillir les impressions des athlètes. « Notre objectif est que le plot soit optimisé de façon à ce qu’ils réalisent des performances de très haut niveau. »

« Nous sommes dans le timing »

Encore en cours d’amélioration, le prototype actuel coûte plusieurs dizaines de milliers d’euros, a repéré Le Bien Public. « Mais le prix de la version finale devrait tourner autour de 10 000 € », nous confie le quinquagénaire. Sa société doit livrer 100 plots avant le 1er janvier 2024. « Trente-cinq d’entre eux iront équiper les piscines et 65 seront envoyés aux diverses fédérations pour que les compétiteurs puissent s’entraîner et prendre leurs marques avant les JO. »

Si le calendrier complet de la compétition internationale a déjà été dévoilé par les organisateurs, Thierry Perrin est serein. « Nous sommes dans le timing, il n’y aura aucun souci. » Le plot sera réservé aux nageurs professionnels mais une version grand public devrait également voir le jour. « Elle aura exactement le même design mais les technologies intégrées seront optionnelles. Cela sera un produit beaucoup plus accessible financièrement pour les piscines municipales », explique le gérant de la société qui compte cinq collaborateurs.