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L'ARN du tigre de Tasmanie, espèce éteinte depuis plus de 80 ans, a été récupéré

Une étape de plus vers la résurrection d'espèces éteintes a-t-elle été franchie ? C'est en tout cas ce que pensent des chercheurs qui ont réussi à extraire, séquencer et analyser de l'ARN d'un tigre de Tasmanie (Thylacinus cynocephalus) desséché et conservé à température ambiante dans une pièce du Musée suédois d'histoire naturelle à Stockholm.

Récupérer l'ARN du titre de Tasmanie, avec l'idée d'une possible désextinction

En 1936, le dernier tigre de Tasmanie connu est mort dans un zoo de Hobart, en Australie. Les autres spécimens de l'île méridionale de Tasmanie avaient auparavant été exterminés par les humains, au terme d'une chasse intensive, alors qu'ils étaient accusés de s'en prendre au bétail. En Australie continentale, leur disparition est survenue plus tôt, il y a environ 3.000 ans, probablement à cause de la sécheresse.

L'extraction et le séquençage de l'ADN d'un tigre de Tasmanie avaient déjà été réalisés, révélant sa proximité génétique avec le diable de Tasmanie. Au cours de cette nouvelle étude, une équipe suédoise s'est intéressée à l'ARN, une molécule très importante, porteuse de l'information génétique contenue dans l'ADN et conduisant à la synthèse des protéines.

Spécimen de tigre de Tasmanie utilisé dans l\'étude et conservé par dessiccation à température ambiante au Musée national d\'histoire suédois à Stockholm. Crédit : Emilio Mármol Sánchez (photograph) and Panagiotis Kalogeropoulos (editing)

Spécimen de tigre de Tasmanie utilisé dans l'étude et conservé par dessiccation à température ambiante au Musée national d'histoire suédois à Stockholm. Crédits : Emilio Mármol Sánchez (photograph) and Panagiotis Kalogeropoulos (editing)

Pour la première fois, de telles molécules ont été récupérées sur une espèce aujourd'hui éteinte, avec l'idée d'une possible désextinction (le fait de redonner vie à une espèce éteinte) à la clé. "La reconstruction d'un tigre de Tasmanie vivant et fonctionnel nécessite non seulement une connaissance approfondie de son génome (ADN), mais également de la dynamique d'expression génique spécifique aux tissus et du fonctionnement de la régulation génique, qui ne peuvent être obtenues qu'en étudiant son transcriptome (ARN)", assure dans un communiqué publié le 22 septembre 2023 l'Université de Stockholm.

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Une meilleure compréhension génétique de l'espèce

Lors de cette étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Genome Research, les chercheurs ont récupéré et séquencé de l'ARN de cette espèce, grâce au spécimen vieux de 130 ans. "Cela a abouti à la reconstruction des transcriptomes (ensemble des ARN, ndlr) de la peau et des muscles squelettiques" de l'animal, détaille l'université suédoise. "Les transcriptomes récupérés étaient d'une si bonne qualité qu'il a été possible d'identifier des ARN codant pour des protéines spécifiques aux muscles et à la peau", poursuit-elle.

Certains scientifiques sont tentés par la désextinction du tigre de Tasmanie, arguant que son habitat sur l'île est encore relativement préservé et que son retour pourrait rétablir l'équilibre dans cet écosystème. Le dodo ou encore le mammouth laineux sont aussi visés par ces projets qui suscitent néanmoins de nombreuses interrogations éthiques et écologiques.