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L’histoire de la photographie se revit au Moulin de Verteuil

À l’invitation de son ami François Lancestre, propriétaire et chef du Moulin de Verteuil, il envahit durant deux week-ends la salle des machines de la bâtisse : « Là où je fabrique la farine pour mes brioches », indique le cuisinier. « Pierre est comme moi : un passionné qui connaît l’alchimie nécessaire à la création d’une photographie ; l’inviter dans mes murs pour montrer sa collection me semblait naturel », rajoute-t-il. Et effectivement cette salle se charge encore plus d’histoire quand on s’attarde sur les chambres photographiques présentées par l’artiste. Datant toutes de la seconde partie du XIXe ou du début XXe, elles sont signées Moore & Co à Liverpool, Caillon ou Cavalier à Paris et même D. Soulé à Bagnères-de-Bigorre, l’occasion pour l’artiste d’évoquer une anecdote : la rencontre à Angoulême il y a des années, d’un photographe qui avait travaillé pour l’entreprise.

Pierre Delaunay se lance alors dans des explications très précises rappelant que photographie signifie « écrire la lumière ». Pour lui, que ce soit en 1880 ou en 2022, réaliser un cliché reste la même chose, seule la technique change et de citer et rejoindre Cartier-Bresson : “ La photographie n’a pas changé depuis ses origines, excepté dans ses aspects techniques qui pour moi ne sont pas importants. » C’est ainsi qu’il montre les cadres en bois, les soufflets, les obturateurs (absents sur les premiers modèles), les cadres sur lesquels on installe les plaques sensibles qui peuvent être de plusieurs types. Les visiteurs présents pourront ainsi admirer un daguerréotype réalisé sur plaque de cuivre datant d’environ 1850. À ce sujet, Pierre Delaunay rappelle que l’Académie des Sciences a décidé d’en « doter libéralement le monde entier en 1839 ». Il continue avec les temps d’exposition, importants à l’époque, de l’ordre de 7 à 10 secondes, qui rendaient les séances de pose délicates. « On pourrait prendre des photos avec tous ces appareils » , dit-il avant de montrer deux curiosités : un stéréoscope dans lequel on fait défiler les plaques de verre comprenant 12 prises de vues à l’aide de deux molettes et la fameuse lanterne-magique éclairée au départ à la bougie avant qu’Edison ne l’électrifie.

Un studio photo à la mode Harcourt

Mais Pierre Delaunay a besoin de mouvement et c’est pourquoi, profitant du décor naturel de l’endroit, il a installé son studio photo à la mode Harcourt. Formé par Pierre-Anthony Allard, longtemps associé au studio parisien, il propose aux visiteurs de se faire photographier en noir et blanc à l’aide de son premier appareil professionnel : une chambre 4x5 M.P.P.

À la fin de la visite, on a l’impression d’avoir voyagé dans le temps : on pourra le faire à nouveau le week-end prochain (1).

Moulin de Verteuil, samedi 11 et dimanche 12 décembre de 10h à 18h, entrée libre, portrait différents formats 50€.

Pierre Delaunay devant « ses chambres ».
Pierre Delaunay devant « ses chambres ».

Photo CL

Pierre Delaunay montrant l’éclairage d’une « lanterne magique.
Pierre Delaunay montrant l’éclairage d’une « lanterne magique.

Photo CL

Pierre Delaunay devant son premier appareil professionnel ; une chambre 4x5 inches M.P.P.
Pierre Delaunay devant son premier appareil professionnel ; une chambre 4x5 inches M.P.P.

Photo CL