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« L’Ile rouge », de Robin Campillo : une enfance à Madagascar dans les années 1970

Pour son quatrième long-métrage, le réalisateur de « 120 battements par minute » remonte son histoire personnelle passée sur l’île fraîchement indépendante, mais marquée par le colonialisme.

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Il y a six ans, Robin Campillo remportait le Grand Prix au Festival de Cannes pour 120 battements par minute, aussitôt rebaptisé, dans un élan d’amour généralisé, « 120 BPM ». Tour à tour engagé et romantique, glaçant et brûlant, tragique et drôle, le film revenait sur le passé militant du réalisateur au sein d’Act Up-Paris, contre la stigmatisation du sida dans les années les plus meurtrières alors que la médecine ne pouvait proposer que des soins palliatifs. On ne parlait plus que de cette bande de jeunes endurants, et tout le monde se réveillait « actupien ».

C’est dire qu’une grande attente précédait la sortie de L’Ile rouge, le quatrième long-métrage du cinéaste, qui remonte cette fois plus loin dans son histoire personnelle. Cap sur son enfance à Madagascar, après le Maroc et l’Algérie, au gré des mutations de son père sous-officier dans l’armée française. A la différence de 120 BPM, qu’il définissait comme un « film sans extériorité », confiné dans les salles d’université, les hôpitaux et l’appartement de Sean et Nathan, celui-ci est ouvert à tous les vents, mais dans un périmètre étroit, autour de la base militaire.

Début des années 1970. Une grande table est dressée dans un jardin. Enfants et adultes batifolent. Tous, à une exception près, savourent les avantages du dépaysement exotique. Cela fait déjà un peu plus de dix ans que l’indépendance de Madagascar a été proclamée, à la suite d’un accord signé avec la France, mais l’hégémonie de l’ancienne puissance coloniale est encore palpable. Les militaires français et leurs familles s’accrochent à un passé qui leur donne encore des privilèges. Mais pour combien de temps ?

Organisation poétique

Malgré des images de toute beauté – entre ciel et terre, quelque part entre Monsieur Hulot et un film d’apocalypse – et la musique d’Arnaud Rebotini qui fait planer la menace du grand retour dans l’Hexagone, le projet trébuche sur des détails pratiques qui en sabotent les ambitions. A commencer par le choix d’une actrice de 25 ans pour jouer la mère d’un garçon qui a déjà de la moustache (malgré une teinture châtain qui l’éloigne des jeunes filles candides qu’elle a souvent incarnées, Nadia Tereszkiewicz ne peut pas faire de miracles).

Mais le problème essentiel est une question de point de vue. Toute l’histoire est racontée à travers les yeux de Thomas, un enfant qui observe beaucoup de choses sans rien comprendre. C’est agaçant de s’en remettre constamment à ce petit être bien peigné, sage comme une image, qui passe son temps sous une table, derrière une porte et surtout dans un coffre. C’est donc entre deux lattes de bois que le spectateur est invité à voir qu’il y a quelque chose qui cloche dans le monde de papa et maman : une vie d’expatriés plaisante mais fâcheuse. A commencer par monsieur qui demande à son jardinier malgache de revenir plus tard, l’excluant tout bonnement du cadre.

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