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L’Iran aurait tenté de faire assassiner Bernard Henri-Lévy à Paris

Selon le journal américain, qui cite des sources au sein d’agences sécuritaires occidentales, Téhéran cherche à frapper des cibles à Paris, New York ou Londres.

Par Théo Sauvignet
Teheran aurait paye un trafiquant de drogues iranien 150 000 dollars pour organiser l'assassinat de BHL.
Téhéran aurait payé un trafiquant de drogues iranien 150 000 dollars pour organiser l’assassinat de BHL. © SAMEER AL-DOUMY / AFP

Temps de lecture : 2 min

Dans une enquête révélant les manigances du régime iranien pour réduire au silence ses opposants à l'étranger, le journal américain Washington Post, citant des « responsables documents gouvernementaux » et des « responsables des services de renseignements américains, européens et au Moyen-Orient », affirme que le philosophe et écrivain français Bernard Henri-Lévy a été la cible de l'une de ces opérations.

Téhéran aurait payé un trafiquant de drogues iranien 150 000 dollars pour organiser l'assassinat de BHL, par ailleurs chroniqueur au Point. Bernard Henri-Lévy était, selon le journal américain, visé par la branche des opérations spéciales des Gardiens de la révolution iraniens, la force Al-Qods, le bras armé du régime à l'étranger. Joint par le Washington Post, le philosophe n'a pas souhaité commenter.

L'intellectuel français s'est attiré les foudres du régime iranien en critiquant sa politique de répression sanglante et son extrémisme religieux à de multiples reprises. La force Al-Qods aurait mené une opération secrète en mandatant un trafiquant de drogues pour recruter d'autres Iraniens dans le but d'assassiner l'intellectuel français à Paris, sans succès. Le journal ne précise pas quand se sont déroulés les faits, mais il note que les exemples de tentatives d'assassinat de contestataires du régime à l'étranger, qu'ils soient iraniens ou non, « se multiplient dramatiquement depuis deux ans ».

À LIRE AUSSIBHL – Les femmes contre les mollahsL'Iran aurait mené à bien au moins trois assassinats de dissidents dans des pays d'Europe de l'Ouest entre 2015 et 2017, affirme le Washington Post, citant des sources du renseignement canadien et britannique. En 2018, un diplomate iranien a été arrêté et accusé d'avoir recruté un couple pour poser une bombe à Paris, sur le lieu d'un rassemblement de l'Organisation des moudjahiddines du peuple iranien (OMPI), un groupe d'opposition en exil considéré comme terroriste par Téhéran.

Révolte

En 2022, les services de contre-espionnage occidentaux auraient empêché des tentatives d'assassinat visant, par exemple, l'ancien conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton ou encore la journaliste irano-américaine Masih Alinejad, dont BHL avait participé à organiser la rencontre avec le président français Emmanuel Macron en novembre.

L'Iran est actuellement la cible d'une vive contestation du régime islamiste mis en place en 1979, qui réprime dans le sang les violentes manifestations demandant plus de libertés pour les femmes qui secouent le pays depuis plusieurs mois. Le régime a reconnu 300 victimes de la répression, alors que l'ONG Iran Human Rights en dénombre au moins 448, selon son dernier bilan.