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L'Œil de l'INA : 24 Heures du Mans, 100 ans mais 90 ans d'images

La fameuse course d'endurance est née en 1923 mais elle a été filmée pour la première fois en 1933. Madelen propose de redécouvrir des archives et notamment celles de 1971, particulièrement spectaculaires.

Les 24 Heures du Mans ont 100 ans, mais les premières images de la course, 90 seulement. Tournées en 1933 et diffusées dans les salles du cinéma parlant naissant, elles montrent la victoire de Raymond Sommer et Tazio Nuvolari, sur Alfa Romeo. La télévision est arrivée beaucoup plus tard, le 26 juin 1950, très exactement.

Le Journal Télévisé a quelques mois à peine quand, à l'initiative de Pierre Sabbagh, son créateur-rédacteur en chef, des images tournées l'avant-veille sont montées dans un laboratoire de fortune, et diffusées peu après 20 heures. Le commentaire, réalisé en direct, n'ayant pas été enregistré, c'est un compte rendu muet qui a été conservé dans les archives. On découvre des plans de la foule dans les tribunes, des voitures alignées autour desquelles s'affairent mécaniciens et pilotes, le départ, la nuit chaude où des spectateurs dorment sur des matelas pneumatiques ou dans l'herbe, et enfin, la victoire en solitaire de la Talbot numéro 5. Louis Rozier a en effet conduit pendant 23 heures 10, son équipier, qui n'est autre que Jean-Louis son fils, ayant déclaré forfait au bout de deux tours seulement.

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Des images beaucoup plus spectaculaires ont été réalisées le 12 juin 1971. Madelen vous propose de les découvrir ou de les redécouvrir. Elles ont été tournées par une caméra subjective à bord d'une voiture pilotée par Fernand Tavano, un spécialiste des rallyes et courses de côtes. Les commentaires sont assurés par Henri Pescarolo, recordman des participations à une épreuve qu'il a remportée à quatre reprises.

INA : Les 24 Heures du Mans vues de la voiture du champion Henri Pescarolo

En découvrant ce reportage, on éprouve le sentiment de se retrouver à sa place, en train de négocier, le plus vite possible la courbe de Mulsanne, le virage d'Indianapolis, ceux d'Arnage et de Maison Blanche, la chicane Ford, sans oublier la légendaire ligne droite des Hunaudières. Elle a été entièrement repensée à la fin de l'année 1955, après un accident qui, le 12 juin, a fait 80 morts et 100 blessés. Juste après son entrée dans la zone réservée aux ravitaillements, la Mercedes pilotée par Pierre Levegh explose. Des éclats de magnésium en fusion, provenant du moteur sont projetés vers les tribunes, au-dessus du public. Le pilote ne survivra pas à un drame dont personne n'a jamais véritablement analysé l'origine.

Paul Newman, Jean-Louis Trintignant et consorts

Les 24 heures du Mans ont également été marquées par la présence de stars , passionnées de courses automobiles, et dont l'un des rêves était de participer à une épreuve devenue mythique dans le monde entier. En s'inscrivant, en 1980, à la 48e édition, Jean-Louis Trintignant a assuré la relève familiale. Maurice Trintignant, son oncle, dit «Pétoulet», y a participé 15 fois. Il a remporté l'épreuve en 1954. Cela ne s'est pas aussi bien passé pour son neveu. La Porsche 935 jaune qu'il pilotait est sortie de la route sur la ligne droite des Hunaudières. «Pendant quelques secondes, j'ai cru que j'allais mourir», a reconnu l'acteur.
Les Américains ont également été présents, à commencer par Patrick Dempsey, le docteur Derek Shepherd dans Grey's Anatomy. En 2002, il a créé son écurie, «Dempsey Racing» et s'est inscrit à quatre reprises, entre 2009 et 2015. Enfin, en 1979, au lendemain de ses 54 printemps, Paul Newman a lui aussi tenté l'aventure, au volant d'une Porsche 935. À la surprise générale, à commencer par la sienne, il a terminé à la deuxième place du classement général et remporté la première de sa catégorie . Tout au long de l'épreuve, il a montré une rigueur absolue . Il n'a pas fait le moindre cinéma. Une victoire qui ne relève donc pas de l'Arnaque.