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L’Onu lance un appel record pour l’aide humanitaire en 2023, dopé par l’Ukraine

L’Onu a lancé jeudi 1er décembre un appel de fonds record pour 2023 face aux besoins humanitaires qui s’envolent, portés par le conflit en Ukraine et les effets du changement climatique, tels que les risques de famine en Afrique.

Le siège des Nations unies à New York le 8 juin 2021. | DANIEL SLIM / ARCHIVES AFP

49,6 milliards d’euros (51,5 milliards de dollars US). C’est le montant dont les agences humanitaires des Nations unis ont besoin pour financer en 2023 leurs programmes afin de venir en aide à 230 millions de personnes parmi les plus vulnérables dans 68 pays. Des besoins en hausse de 25 %.

« L’année prochaine sera donc le plus vaste programme humanitaire » jamais lancé au niveau mondial, a déclaré le chef de l’agence humanitaire de l’ONU Martin Griffiths aux journalistes.

L’Onu ne vient toutefois pas en aide à toutes les personnes dans le besoin. Au total 339 millions de personnes dans le monde devraient avoir besoin d’une aide d’urgence l’an prochain, contre 274 millions en 2022.

339 millions de personnes… « c’est un chiffre énorme et déprimant », a affirmé Martin Griffiths.

Le Britannique a également souligné que les besoins humanitaires, qui ont connu un « pic » après la pandémie de Covid-19, n’ont malheureusement pas diminué depuis.

Sombre tableau de l’état mondial

« Des sécheresses et des inondations meurtrières font des ravages […] du Pakistan à la Corne de l’Afrique. La guerre en Ukraine a transformé une partie de l’Europe en champ de bataille. Plus de 100 millions de personnes sont déplacées dans le monde. Et tout cela en plus de la dévastation que la pandémie a entraînée chez les plus pauvres dans le monde », a souligné Martin Griffiths, qui s’attend à ce que 2023 soit dans la même veine que 2022.

L’appel de fonds lancé par l’Onu dresse en effet un sombre tableau de l’état mondial.

Au moins 222 millions de personnes dans 53 pays seront confrontées à une insécurité alimentaire aiguë fin 2022. Quarante-cinq millions de personnes dans 37 pays risquent de mourir de faim.

« Cinq pays connaissent déjà ce que nous appelons des conditions proches de la famine, dans lesquelles nous pouvons dire […] que des personnes meurent à cause des déplacements, de l’insécurité alimentaire, du manque de nourriture », a expliqué Martin Griffiths.

Il s’agit de l’Afghanistan, de l’Éthiopie, de Haïti, de la Somalie et du Soudan du Sud, a précisé à l’AFP un porte-parole du bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU, Jens Laerke.

La santé publique est elle aussi sous pression dans le monde, en raison notamment de la persistance du Covid-19 et du mpox (nom donné cette semaine par l’Organisation mondiale de la santé à la variole du singe), de la réapparition d’Ebola en Ouganda et de la présence de multiples épidémies de cholera à travers le monde, notamment en Syrie et en Haïti.

Tout cela dans un contexte de changement climatique, qui ne fait qu’accroître les risques et les vulnérabilités, en particulier dans les pays pauvres. D’ici à la fin du siècle, la chaleur extrême pourrait faire autant de victimes que le cancer, selon l’Onu.

2023, année de la solidarité ?

En 2022, l’appel de fonds a été financé à hauteur de 47 %, tandis que précédemment, « avant ces deux à trois dernières années, nous aurions obtenu 60 à 65 % de financement au niveau mondial », a expliqué Martin Griffiths,

La générosité des donateurs ne permet en effet pas de compenser la rapide croissance des besoins, a-t-il expliqué, disant espérer que « 2023 sera l’année de la solidarité, après une année 2022 de souffrances ».

Selon l’Onu, le déficit de financement n’a jamais été aussi important, et est actuellement de 53 %, obligeant les organisations humanitaires à faire le triste choix de cibler les populations qui pourront bénéficier d’une aide.

Le pays pour lequel les Nations unies auront l’an prochain le plus grand besoin de fonds est l’Afghanistan (4,63 milliards de dollars), suivi de la Syrie, du Yémen et de l’Ukraine, devant notamment l’Éthiopie.