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L’Oréco, le «coffre-fort du cognac», veut encore pousser les chais

Il nous faut prévoir l’extension de nos capacités de stockage pour les 15 années qui viennent.

Un moment charnière pour cette organisation méconnue du grand public, que l’on surnomme régulièrement « le coffre-fort du cognac...

Il nous faut prévoir l’extension de nos capacités de stockage pour les 15 années qui viennent.

Un moment charnière pour cette organisation méconnue du grand public, que l’on surnomme régulièrement « le coffre-fort du cognac ». Et dont les chiffres donnent le tournis. L’Oréco, qui compte 90 salariés et plus de 3.000 clients, stocke en effet dans ses chais 20 % des stocks d’eau-de-vie de cognac de l’ensemble de la région. Cela représente 1,5 million d’hectolitres (volume), sur une capacité totale de 1,8 million d’Hlvol. En détail, elle gère 400.000 fûts (plus un millier de grands tonneaux en bois et des cuves en inox pour la réserve climatique). 90 % sont stockés dans les 52 chais de Merpins, site classé Seveso (seuil haut), le reste étant à l’abri sur les deux autres sites cognaçais à Saint-Martin (9 chais) et Luprie (3 chais).

La préfète Martine Clavel et le président de l’Oréco, Patrick Raguenaud, ont coupé le ruban pour l’inauguration du chai 36.
La préfète Martine Clavel et le président de l’Oréco, Patrick Raguenaud, ont coupé le ruban pour l’inauguration du chai 36.

Photo Renaud Joubert

Un parterre d’invités triés sur le volet pour fêter les 90 ans de l’organisation, au sein même du nouveau chai.
Un parterre d’invités triés sur le volet pour fêter les 90 ans de l’organisation, au sein même du nouveau chai.

Photo Renaud Joubert

Nul besoin d’épithètes pour saisir l’importance de l’Oréco dans la filière du cognac et son rôle prépondérant auprès des négociants et des viticulteurs, dont elle est au service depuis 1932. C’est ce qu’a rappelé son président Patrick Raguenaud, qui a retracé les étapes clés et les grandes périodes de cette société anonyme forte de 300 actionnaires, où l’on retrouve des négociants, des banquiers, des tonneliers et des distillateurs (lire ci-contre).

16 nouveaux chais en projet

Boostée par ces vingt dernières années de croissance forte et soucieuse de poursuivre sa tâche, l’Oréco a déjà le regard tourné vers l’avenir. « La construction du chai 36 [qui fait suite à l’ouverture des chais 34 et 35 en 2021, Ndlr] marque la fin d’une étape, mais en aucun cas la fin de l’histoire, lance Patrick Regnenaud. Et demain, notre projet est tout tracé : continuer à apporter un outil de stockage efficace, compétitif et de qualité à nos clients. »

L’Oréco veut suivre les perspectives florissantes de la filière et accroître encore ses capacités de stockage avec la création de 16 nouveaux chais d’ici 15 ans.
L’Oréco veut suivre les perspectives florissantes de la filière et accroître encore ses capacités de stockage avec la création de 16 nouveaux chais d’ici 15 ans.

Photo Renaud Joubert

Le site actuel étant saturé, c’est de l’autre côté que l’avenir va se construire. « L’analyse du business plan de l’interprofession nous montre qu’il nous faut prévoir l’extension de nos capacités de stockage pour les quinze années qui viennent.» Sur les 14 hectares acquis à Châteaubernard par la société, un peu plus au sud du site merpinois, les chais vont donc pousser au rythme de quasi un par an. « Nous allons augmenter notre volume de stockage de plus de 60 % avec la construction de 16 chais de 60.000 Hl. » Le premier devrait sortir de terre dès le mois prochain. « Et les autres suivront au rythme des besoins de stockage », note le président.

Mais l’Oréco se fixe un autre cap. « Intégrer des démarches de progrès dans les domaines sociétaux et environnementaux, dans le cadre de notre RSE (responsabilité sociétale des entreprises) », annonce Patrick Reguenaud. Ainsi, les futurs chais seront construits selon de nouvelles règles, permettant de réduire l’emprise foncière tout en augmentant la capacité de stockage. Avec des matériaux plus éco-responsables et une meilleure isolation thermique.

L’Oréco compte 90 salariés, dont les deux-tiers travaillent dans les chais.
L’Oréco compte 90 salariés, dont les deux-tiers travaillent dans les chais.

Photo Renaud Joubert

Ses futurs sites seront également « richement arborés » et les façades végétalisées, à l’image de ce qui a été fait sur le chai 36. « Et pour 14 hectares construits, il y aura 14 hectares en compensation écologique », avance également le président, avec la sanctuarisation d’espaces pour la préservation de la faune et de la flore. « Voici les nouveaux challenges de l’Oréco que nous allons entreprendre. Et réussir. »

90 ans au service de la filière cognac

Créée en 1932 à l’initiative de viticulteurs et de négociants, au lendemain de la crise de 1929, l’Oréco avait pour rôle de réguler le marché des eaux-de-vie des Charentes, de faciliter les crédits sur stocks et de privilégier la valorisation du produit par le vieillissement. L’Organisation avait adopté la formule et les réglementations des Magasins Généraux.
Réorganisée après guerre par Maurice Hennessy et Henri Coquillaud, l’Oréco va débuter sa croissance passant de 10.500 Hl en 1950 à 400.000 hl en 1976. S’en est suivi 15 ans de crise et de doutes. Et dans les années 90, l’Oréco se réorganise et poursuit son extension, développant une politique de qualité, qui se poursuit aujourd’hui.Ces vingt dernières années et l’embellie du cognac l’amènent à quadrupler ses capacités de stockage pour atteindre les 1,8 million d’Hl. Et ce n’est pas fini...