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L’Organisation météorologique mondiale, vaisseau amiral de la lutte contre le réchauffement climatique

L’Argentine Celeste Saulo sera la première femme à prendre la tête de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), après son élection dès le premier tour jeudi 1er juin à Genève. Cette agence spécialisée des Nations Unies pour tout ce qui touche à la météo et au climat joue un rôle essentiel dans la surveillance et l’anticipation des effets du réchauffement climatique.

L’élection est le point d’orgue du Congrès météorologique mondial, l’assemblée générale des 193 États et territoires membres de l’OMM, qui a lieu tous les quatre ans. Le Congrès, qui s’est ouvert le 22 mai et se termine vendredi 2 juin, a décidé de faire de la cryosphère – l’ensemble constitué par les glaces qui sont à la surface du globe terrestre (banquise, glaciers, etc.) – une priorité absolue, compte tenu des impacts croissants de la fonte des glaces de mer, des glaciers et du pergélisol.

Il a aussi lancé un nouveau projet de surveillance des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement mais encore mal quantifiés au niveau mondial faute d’un réseau assez pérenne et dense. Il incombera à Celeste Saulo de mettre en œuvre ces diverses initiatives, une fois en poste à partir du 1er janvier 2024.

Dérèglements climatiques

Le rôle de l’OMM n’a fait que grandir ces dernières années. Elle a mis l’accent sur de nouveaux systèmes de surveillance et d’alerte destinés à sauver des vies face aux dérèglements climatiques mais aussi à mieux comprendre et anticiper les profondes modifications qu’ils provoquent. L’OMM surveille aussi systématiquement la montée du niveau de la mer, l’évolution des températures, de la fonte des glaciers et d’autres indicateurs de la dégradation du climat.

Les origines de l’OMM remontent au XIXe siècle et à la météo marine. Les limites de l’usage du code international morse pour transmettre les bulletins météorologiques et surtout l’absence d’un système uniforme d’observations ont conduit à la fondation de l’OMI (Organisation météorologique internationale) en 1873 lors du Congrès météorologique de Vienne.

Supercalculateurs et technologie spatiale

Cent cinquante ans plus tard, le télégraphe et le morse ont laissé place aux supercalculateurs et à la technologie spatiale. Et la température mondiale moyenne est supérieure de plus d’un degré Celsius à ce qu’elle était à la naissance de l’organisation.

L’OMI s’est métamorphosée en OMM en 1950 et elle est devenue une agence de l’ONU l’année suivante. C’est la deuxième plus ancienne agence onusienne après l’Union internationale des télécommunications, créée en 1865.

En 1976, l’OMM a publié sa première déclaration sur le changement climatique, exprimant sa crainte que les gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère par les activités humaines n’entraînent des changements majeurs dans le climat.

L’OMM, confondatrice du Giec

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, plus connu sous son acronyme de Giec et qui s’est imposé comme la référence scientifique en matière de changement climatique, a été cofondé par l’OMM et le Programme des Nations Unies pour l’environnement.

L’OMM héberge toujours le Giec, qui a reçu en 2007 le prix Nobel de la Paix conjointement avec l’ancien vice-président américain Al Gore. Une grande partie du travail de l’OMM consiste à exploiter et partager les travaux des agences météorologiques nationales.

Plus de 230 satellites, 10 000 stations météorologiques de surface, mille stations d’altitude, 7 000 navires, 1 100 bouées et 3 000 avions commerciaux spécialement équipés mesurent les paramètres clés de l’atmosphère, à la surface terrestre et sur les océans. Les États-Unis et la Chine sont les principaux bailleurs de fonds.

Sur le lac Léman

Ces observations sont partagées via le système de l’OMM, qui se félicite que les prévisions sur cinq jours d’aujourd’hui sont aussi fiables que les prévisions sur deux jours d’il y a 25 ans, ce qui se traduit par « des milliards de dollars de gains économiques ».

L’OMI a d’abord été établie à Utrecht aux Pays-Bas, puis à Lausanne à partir de 1939, avant de venir s’installer à Genève, une fois devenue l’OMM.

Le siège de l’organisation, surmonté d’un gigantesque WMO/OMM, est un immeuble de neuf étages en forme d’ellipse, entièrement vitré. Inauguré en 1999, le bâtiment est situé entre le Palais des Nations, siège de l’ONU à Genève, et l’Organisation mondiale du commerce en contrebas.